par Patrick Chompré
Article publié le 14/08/2008 Dernière mise à jour le 15/08/2008 à 12:46 TU
Grande première à l’université de Reading en Grande Bretagne : des chercheurs ont mis au point un robot fonctionnant avec un véritable petit cerveau vivant composé de neurones de rat. Est-ce le début d’une nouvelle sorte de créature artificielle ?
C’est un grand mariage qui se déroule actuellement dans les laboratoires de pointe : celui de la biologie et de l’électronique.
Ainsi ce robot, baptisé Gordon, est équipé d’un petit cerveau biologique créé à partir de neurones prélevés sur un rat. Ces neurones ont été placés dans une solution, séparés, puis mis sur un lit d’une soixantaine d’électrodes.
Les chercheurs ont alors constaté que, rapidement, des connexions ont poussé entre eux, formant un réseau comme dans un cerveau normal.
Ainsi en recueillant l’influx électrique de ces quelques neurones grâce aux électrodes, voici ce cerveau mi-biologique mi-électronique qui prend le contrôle du robot, le dirige. Par exemple, lorsque le robot se heurte à un mur, le cerveau reçoit une stimulation et apprend par habitude à contourner l’obstacle.
Ces avancées ouvrent des possibilités thérapeutiques inattendues, dans le domaine des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, qui précisément mettent en cause les neurones en activités.
Mais elles soulèvent également de nombreuses questions éthiques car de l’utilisation de neurones de rat à ceux de l’homme, il n’y a qu’un pas à franchir.
Chercheuse à l'université Paris VI et à l'Institut de système intelligence et robotique
« Je préfère parlet de "paquet de neurones" car "cerveau" est un bien grand mot. »
En savoir plus : le site de l'Université de Reading (en anglais)