par RFI
Article publié le 26/01/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 11:16 TU
La chenille est l'un des insectes les plus dévastateurs du monde. Ici, à Shankpalai, au Liberia, les dégats sont considérables.
(Photo : AFP/ Zoom Dosso)
Les chenilles processionnaires dévastatrices mesurent deux à trois centimètres. Elles « progressent par dizaines de millions, dévorant tout ce qui pousse sur leur passage et, dans certains cas, dévastant des maisons et des immeubles », explique Winfred Hammond.
Entomologiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD)
« Le phénomène, limité dans le temps, avait déjà été observé auparavant mais en Afrique de l'est. »
La FAO estime qu'une quarantaine de villages dans les provinces de Bong, Lofa et Gbarpolu, ont été touchés, « tout comme les deux-tiers des 200 000 habitants de la province de Bong qui a le plus souffert de l'invasion ». Plusieurs puits et cours d'eau sont également devenus impropres à la consommation.
« Quand le feu s'éteint, les insectes reviennent, plus nombreux »
Encerclés par ces bêtes rampantes, les paysans dans certaines communautés rurales n'arrivent plus à rejoindre leurs fermes. De couleur noire et jaune, longs d'environ 5 centimètres, ces insectes « mangent chaque type de végétation qu'ils rencontrent. Parce qu'ils se déplacent en groupes, les scientifiques se réfèrent à eux comme des légionnaires », explique Gregory Tarplah, un entomologiste du ministère libérien de l'Agriculture.
Ces chenilles « s'accrochent dans les arbres et quand vous passez, elles tombent sur vous et vous mordent », affirme le fermier John Wenopolu. Pour les chasser de leur localité, des habitants ont essayé de mettre le feu aux arbres où les chenilles se cachaient: en vain. « Quand le feu s'éteint, les insectes reviennent, même plus nombreux qu'auparavant », assure un villageois, Patrick Flomo.
« La pire catastrophe du genre que le Liberia ait connu depuis 30 ans »
L'infestation se répand rapidement du fait de deux facteurs : d'abord les bêtes se multiplient à un rythme soutenu et ensuite parce que les phalènes peuvent parcourir de longues distances la nuit sous le couvert de l'obscurité.
Trois comités d'urgence ont été mis en place par le Liberia pour faire face à cette crise mais « le pays a besoin d'une assistance extérieure, car il ne possède pas assez de ressources financières et d'expertise technique pour se tirer d'affaire tout seul », estime Winfred Hammond. Qui ajoute que « ce fléau est la pire catastrophe du genre que le Liberia ait connu depuis 30 ans ». La dernière invasion de chenilles dans la région s'était produite au Ghana en 2006, selon la FAO.
Des exemplaires de chenilles ont été transportés par des services vétérinaires à Accra afin de les identifier et de « déterminer le pesticide le plus approprié pour décimer la vermine », selon l'agence.Pour en savoir plus :
Consulter le site
- de la FAO
- de la revue Insectes / INRA : article d'Ainé Gagnaire sur les chenilles processionnelles
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