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Ecologie

Les vers de terre, précieux «médecins du sol»

par Dominique Raizon

Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 15:45 TU

Ver de terre Eisenia andrei.© Lombristation. Commune de Combaillaux/ Cnrs.

Ver de terre Eisenia andrei.
© Lombristation. Commune de Combaillaux/ Cnrs.

Tantôt désignés comme les ingénieurs de la terre, intestins des sols fermes et de la vase, ou meilleurs recycleurs de la nature, les vers de terre -ou lombrics- représentent plus de 3 500 espèces qui ont en commun la fertilité de leurs déjections et la fertilisation de la matière organique. Les fabricants d’engrais chimiques ignoreraient-ils que le ver de terre fait leur travail mieux qu'eux ? Des chercheurs du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ont pointé le rôle précieux de ces « médecins du sol ».

Des travaux de recherche conduits par une unité mixte de recherche du Centre national de recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), s’intéressant à la « Biodiversité au chevet du sol », ont montré en laboratoire que la présence de vers de terre à proximité de plants de riz parasités par des organismes microscopiques appelés nématodes permettait de compenser la perte de croissance engendrée par ces derniers.

Xavier Le Roux

Directeur de recherche, Laboratoire d'écologie microbienne, Inra-CNRS-Université Lyon1

« Les vers de terre sont les premiers contributeurs à la richesse naturelle du pays. Leur travail représenterait une économie de quelque 700 millions d'euros par an

Etude commandée par le Ministère irlandais de l'Environnement

10/02/2009 par Patrick Chompré

Sous l’Antiquité, Aristote (384-322 avant notre ère), élève de Platon, les surnommait « les intestins de la terre » : en creusant des kilomètres (jusqu'à 5 000 km sous chaque ha) de galeries, les vers de terre participent à la fois à un travail physique d’aération du sol, le rendant ainsi meuble, cultivable, et capable d’absorber les eaux de pluie et à un travail d’enrichissement du sol sous forme de lombricompostage.

Ver de terre tropical.(Domaine public)

Ver de terre tropical.
(Domaine public)

Les lombrics constituent la première biomasse du sol. Et les scientifiques évaluent à plusieurs centaines de tonnes par hectare leurs déjections qui apportent, ce faisant, une part très importante des éléments nutritifs (phosphore, calcium, zinc, magnésium) nécessaires à la croissance des plantes, les rendant ainsi plus résistantes aux attaques de maladies et de parasites.

Un rôle majeur tant dans la structure et la fertilité des sols

Ces activités d’excavation, d’ingestion des déchets et d’excrétion jouent donc un rôle majeur tant dans la structure et la fertilité des sols que dans le maintien d’un équilibre de l’écosystème. Tracteurs, pesticides, herbicides et ignorance sont autant de facteurs destructeurs : les engrais chimiques les affaiblissent, les pesticides les détruisent et, avec la disparition du lombric, l’humus devient stérile ...

Fouisseurs, omniprésents dans tous les sols tropicaux ou tempérés, les vers de terre seraient apparus il a quelque 200 millions, à l’ère géologique du mésozoïque et leur évolution serait concomitante avec celle des plantes à fleurs (environ 100 millions d’années) -liée à celle de la formation du sol, elle-même liée à l'interaction de la végétation, du climat et des roches primitives.

Pour en savoir plus :

Consulter le site du Centre national de recherche scientifique