par Dominique Raizon (avec AFP)
Article publié le 23/02/2009 Dernière mise à jour le 23/02/2009 à 15:45 TU
Quatre espèces de poissons carnivores, dont l'aïmara (photo), sont responsables de 70% de la contamination au mercure. L'aïmara est l'un des poissons les plus faciles à pêcher.
(Photo : Jody Amiet)
Il n'existe jusqu'à présent aucun instrument international pour limiter la pollution par le mercure, métal hautement toxique, qui a des effets désastreux sur la santé humaine et que l'organisme ne peut pas éliminer. La menace est pourtant mondiale, du nord au sud, de l’est à l’ouest et pèse sur la santé de millions de personnes avec les rejets de mercure dans l'atmosphère, dans l'eau et dans les sols.
Le Pnue a mené d'« intenses discussions » sur ce fléau depuis sept ans, ce qui représente « le premier effort mondial coordonné pour lutter contre la pollution au mercure », a souligné le directeur de cette réunion du Pnue, Achim Steiner.
Les fleuves, les lacs, les mines d’or …
Les Amérindiens du haut Maroni sont, de loin, les Guyanais les plus contaminés par le mercure.
(Carte : Bourgoing/RFI)
Sur les 6 000 tonnes de mercure rejetées chaque année dans l'environnement, environ 2.000 tonnes proviennent de centrales électriques au charbon ou de la combustion du charbon dans les foyers, selon les données du Pnue. En Suède, quelque 50 000 lacs abritent des brochets avec des niveaux de mercure dépassant les limites internationales en matière de santé. Les mines d'or sont également en cause : en Amérique latine et en Asie, l'utilisation du mercure dans l'extraction artisanale du métal jaune a déjà fait des millions de victimes parmi les mineurs.
L’'idée serait de réduire à la fois la demande et l'offre de mercure dans le monde, dans l'industrie et le commerce comme par exemple la suppression des thermomètres à mercure. Pour l’heure, seuls l’Europe et les Etats-Unis ont déjà pris des mesures pour interdire à terme l'exportation de ce métal lourd. Mais, soucieux de préserver leur industrie, les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, hésitent à s'engager plus avant.
Le Brésil soutient la proposition d’une convention
Extraction d'or directement à la batée dans des petits réservoirs d'eau de pluie. Un des problèmes majeurs, en plus de celui de la contamination par le mercure, est que ces petits réservoirs servent de lieux de reproduction des moustiques porteurs du paludisme et de la fièvre jaune.
(Photo : IRD/ André Fatraswww.ird.fr/indigo)
Daniel Reifsnyder, le chef de la délégation américaine à Nairobi a assuré qu’ils n'étaient plus opposés à une convention internationale, comme par le passé, et qu’ils étaient « prêts à négocier ». Néanmoins ils délimitent le terrain d’entente exprimant la crainte que les Européens veuillent , par la suite, étendre le traité à d'autres produits, comme le cadmium ou le plomb : « Nous les avons prévenus que s'ils maintenaient cette position, nous quitterions Nairobi sans conclure d'accord », a averti Daniel Reifsnyder Reifsnyder.
Le Brésil assure soutenir la proposition d'une convention sur le mercure. Le ministre brésilien de l'Environnement Carlos Minc rappelle qu'il a lui-même pris une loi interdisant son utilisation par les entreprises produisant du chlore, et que la précédente titulaire du portefeuille de l'Environnement, Marina Silva, est elle-même contaminée par ce métal.
En ce qui concerne la Chine et l'Inde, ces derniers se trouvent dans une position plus délicate avec des centrales à charbon qui génèrent des émissions importantes de mercure dans l'atmosphère.
Pour en savoir plus :
Consulter les sites
- de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail
- du Canal de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) sur le mercure en Amazonie
- du Pnue et le traité historique pour lutter contre le mercure
- du Centre d'actualité de l'ONU
- de l'Organisation mondiale pour la santé / mercure
- du ministère français de l'Ecologie et du Développement durable