par Dominique Raizon
Article publié le 30/04/2009 Dernière mise à jour le 30/04/2009 à 15:02 TU
Exploiter 60% du potentiel hydroélectrique du fleuve Yang-Tse-Kiang au lieu de 36% actuellement, tel est le projet annoncé par un haut responsable du ministère chinois des Ressources hydrauliques, Hu Siyi. Cette gigantesque retenue d'eau contiendrait une grande quantité de pollution et son poids pourrait déclencher des glissements de terrain, selon plusieurs rapports du gouvernement.
D'environ 16 km de long, les gorges du Saut du Tigre livrent passage au Yang Tse Kiang entre les deux sommets du Yulong Xue Shan (5 596 m) et du Haba Xue Shan (5 396 m), en une série de rapides encadrés par des escarpements abrupts de 2 000 m de hauteur, et prétendent au titre du canyon de rivière le plus profond au monde. Les projets de barrages entraîneraient la disparition du site.
(Photo : P. Morgan / Creative commons)
L'activité humaine provoquerait-elle les colères de la Terre? Pierre-Yves Bard, ingénieur et sismologue au Laboratoire central des Ponts et chaussées et Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique de Grenoble, nuance: « Tous les barrages n'induisent pas de la sismicité. Et quand cela se produit, il semble plutôt qu'ils jouent un rôle d'accélérateur d'un phénomène qui, de toute manière, se serait produit à un moment ou à un autre.»
« On relève effectivement des sismicités induites par des forages, des barrages ou des constructions de centrales géothermiques qui accélèrent l'occurence sismique. »
A savoir :
Il existe en Chine, comme ailleurs dans le monde, des réseaux de surveillance sismique. Ces réseaux de surveillance n'ont pas pour but de prédire les séismes, mais d'améliorer nos connaissances sur la localisation, la fréquence, et les caractéristiques des séismes et des mouvements vibratoires qu'ils produisent en surface.
« Une technique nouvelle permet d'établir une cartographie très fine des déformations en comparant des images radars prises avant et après un séisme. »
(*) Connu en France sous le nom de «fleuve bleu», le Yang-Tse-Kiang (6 360 kilomètres de long), charrie plus d'un milliard de tonnes de sédiments à son embouchure, ce qui lui vaut en fait d'avoir une couleur aussi jaune que le fleuve Huang Ho du même nom.
Pour en savoir plus :
Consulter les sites
- du Bureau de recherche de géologie minière (BRGM) sur le séisme du Sichuan
- de la Maison des géosciences à Grenoble (sud-est)
- de l'Académie de Montpellier (France, sud) des Sciences de la vie et de la Terre
- Logiciels indispensables pour la visualisation et le détourage des zones à risques : Google Earth (gratuit)
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22/01/2009