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Nouveaux troubles au Sichuan, incident à la cérémonie de la flamme

lundi 24 mars 2008 à 18:53


ATTENTION - changement d'origine, ajoute policier chinois tué, reddition d'émeutiers au Sichuan ///
L'actrice grecque Maria Nafpliotou tient la flamme olympique, le 24 mars 2008 à Olympie

L'actrice grecque Maria Nafpliotou tient la flamme olympique, le 24 mars 2008 à Olympie (Photo: Aris Messinis / AFP)

PEKIN (AFP) - Un policier chinois a été tué, plusieurs autres blessés lundi cependant que les autorités chinoises ont assuré que des centaines d'émeutiers s'étaient rendus au Sichuan, province du sud-ouest de la Chine, qui abrite des communautés de Tibétains.

Le policier a été tué lors de troubles dans le district de Garze, a indiqué l'agence Chine nouvelle.

Dans cette même province du Sichuan qui borde l'actuel Tibet administré par la Chine, les autorités ont affirmé que 381 personnes impliquées dans les "émeutes" dans le district de Ngawa s'étaient présentées à la police à midi. Le gouvernement avait fixé un ultimatum qui a expiré la semaine dernière à ceux impliqués dans les troubles pour se rendre.

Des manifestations de moines ont commencé le 10 mars au Tibet à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement de 1959 contre le pouvoir chinois. Le 14 mars, des émeutes éclataient à Lhassa avant de se propager aux provinces avoisinantes où vivent des communautés tibétaines.

Environ 130 personnes ont été tuées lors de la répression par la Chine de manifestations au Tibet, a affirmé lundi à Dharamsala (Inde) le gouvernement tibétain en exil.

Un manifestant français de Reporters sans frontières essaye de perturber l'allocution du responsable olympique chinois, le 24 mars 2008 à Olympie

Un manifestant français de Reporters sans frontières essaye de perturber l'allocution du responsable olympique chinois, le 24 mars 2008 à Olympie (Photo: Louisa Gouliamaki / AFP)

Au Népal au moins 400 personnes, dont une majorité de Tibétains, ont été arrêtées lundi lors de trois manifestations distinctes à Katmandou, contre la politique répressive de la Chine au Tibet.

En Grèce à Olympie, des militants de l'association Reporters sans Frontières (RSF) ont réussi à perturber la cérémonie d'allumage de la flamme des jeux Olympiques de Pékin, malgré un important dispositif policier.

Trois hommes, dont le secrétaire général de RSF, Robert Ménard, ont tenté de s'approcher de la tribune pendant le discours du responsable chinois du Comité d'organisation des jeux (Bocog), Qi Liu.

L'un d'eux a eu le temps de déployer une banderole sur laquelle était inscrit "Boycottez le pays qui piétine les droits de l'Homme". Un autre a crié de derrière la tribune officielle "liberté, liberté". Ils ont été interpellés.

"Nous continuerons des actions comme ça jusqu'au 8 août", date de l'ouverture des jeux de Pékin, a promis Robert Ménard, le dirigeant de l'ONG française.

Les trois membres de RSF interpellés (dont Robert Ménard, 4e à gauche), le 24 mars 2008 à Olympie

Les trois membres de RSF interpellés (dont Robert Ménard, 4e à gauche), le 24 mars 2008 à Olympie (Photo: Aris Messinis / AFP)

Sur les images par la télévision publique grecque Net, on discerne un mouvement de foule vers la tribune, avant que les caméras ne passent en plan serré sur Qi Liu.

La télévision chinoise a elle suspendu brièvement la retransmission, sans explication, peu après le début du discours du responsable de Pékin, pour diffuser des images d'archives du site d'Olympie et d'une torche.

Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, a jugé qu'il ne voyait pas se dessiner d'"élan" sur la scène internationale pour un boycott des jeux.

"La plupart des grands dirigeants politiques ne veulent pas de boycott. Bush ne veut pas de boycott, Sarkozy ne veut pas de boycott, Brown ne veut pas de boycott (...).

Depuis Washington, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a néanmoins appelé la Chine à adopter une politique plus "viable" au Tibet, impliquant un dialogue avec le dalaï lama.

La flamme olympique est allumée, le 24 mars 2008 à Olympie

La flamme olympique est allumée, le 24 mars 2008 à Olympie (Photo: Louisa Gouliamaki / AFP)

Un des proches conseillers du président George W. Bush a rencontré ce week-end l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis pour lui faire part de la "profonde inquiétude" du gouvernement américain devant la "répression" au Tibet.

Et le président français Nicolas Sarkozy a appelé à "la retenue et à la fin des violences par le dialogue au Tibet", dans un message à son homologue chinois Hu Jintao.

Peu après la fin de la cérémonie de la flamme, une dizaine de militants de la cause tibétaine, certains barbouillés de peinture rouge, se sont allongés dans une rue d'Olympie, où ils ont chanté des slogans hostiles au gouvernement chinois, avant d'être délogés par la police grecque.

Un défenseur de la cause tibétaine, Tenzin Dorjee, responsable de l'association Etudiants tibétains pour un Tibet libre, basée à New York, a été arrêté alors qu'il s'apprêtait à conduire une "action" à Olympie, avant d'être relâché quelques heures plus tard.

Quelques milliers de personnes sélectionnées ont assisté à la cérémonie sur le site du sanctuaire antique autrefois dédié à Zeus.

La flamme a été transmise au premier relayeur, le Grec médaillé d'argent de taekwondo au JO de 2004 à Athènes, Alexandros Nikolaidis, pour démarrer un périple de 137.000 km à travers les cinq continents.


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