RFI - Dépèche AFP - Le Brésilien Rodrigo Pessoa sur "Rufus", le 17 août lors des jeux Olympiques de Pékin

JO 2008 /Dopage en équitation: Pessoa "très surpris" par sa suspension

vendredi 10 octobre 2008 à 17:16

Le Brésilien Rodrigo Pessoa sur "Rufus", le 17 août lors des jeux Olympiques de Pékin (Photo: David Hecker / AFP)

BRUXELLES (AFP) - Le Brésilien Rodrigo Pessoa, dont le cheval Rufus avait été contrôlé positif à la nonivamide lors des JO-2008, s'est déclaré vendredi "très surpris" par la suspension de quatre mois et demi infligée par la Fédération équestre internationale (FEI).

"Je suis très surpris par cette sanction que je considère comme injuste car il n'y a pas eu dopage. En outre, c'est une condamnation +pour l'exemple+ car la FEI se sert de ma notoriété. Je suis un bouc-émissaire", a expliqué Pessoa lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Le cavalier, établi en Belgique, a affirmé qu'il ignorait ce qu'était la nonivamide avant que son cheval soit contrôlé et il s'est dit "persuadé que Rufus a été contaminé par une source extérieure".

Suspendu 135 jours depuis le 29 août, Pessoa, champion olympique de saut d'obstacles en 2004, est également déchu de sa 5e place des Jeux-2008. Il devra aussi s'acquitter d'une amende de 2.000 francs suisses (1.285 euros).

Il dispose de 30 jours pour faire appel de la décision - officialisée le 4 octobre dernier par la FEI - devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). "Si je fais appel, ce sera sans doute devant un tribunal civil car le TAS revient rarement sur la décision d'une fédération", a indiqué le Brésilien

"Après enquête, il est apparu que le groom de Rufus utilisait pour lui-même une crème contenant de la nonivamide suite à une fracture de la clavicule. Par ailleurs, mon cheval a utilisé à plusieurs reprises la même machine à glace qu'un cheval soigné à l'aide de nonivamide", a expliqué Pessoa.

Le cavalier note encore que la quantité de nonivamide retrouvé dans l'échantillon (260 picogrammes, soit 0,00000000026 grammes) montre que "l'on ne peut pas parler de dopage".

"Le FEI n'a d'ailleurs pas pu prouver le dopage mais parle (dans son jugement) d'utilisation interdite de médication de classe A", a poursuivi Pessoa.

La nonivamide est considérée à la fois comme produit dopant en raison de ses propriétés hypersensibilisantes, qui devient brûlure quand le cheval touche une barre -ce qui n'a pas été démontré dans le cas de Rufus- et un médicament de classe A interdit pour ses propriétés anti-douleurs.

Rodrigo Pessoa a également fustigé "l'inégalité de traitement" au niveau des sanctions. "Il y a quinze jours, une cavalière de dressage (l'Américaine Courtney King, ndlr) a été suspendue un mois pour l'utilisation d'une substance similaire à la nonivamide. Les règles de sont vraiment pas claires", s'est-il plaint.

Le Brésilien a enfin signalé que sa démission de la présidence du Club des cavaliers avait été refusée. "J'ai reçu énormément de soutien de la part de la grande majorité de mes confrères. Cela fait du bien même si ma réputation est désormais en jeu. Mais je me battrai pour faire valoir mes droits à une défense juste. On ne peut salir quelqu'un sur bases de règles si peu claires", a conclu Pessoa.