RFI - Dépèche AFP - Pape Diouf lors d'un match à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), le 23 mai 2009.

OM: des questions se posent après le départ de Pape Diouf

jeudi 18 juin 2009 à 18:21

Pape Diouf lors d'un match à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), le 23 mai 2009. (Photo: Jean-Christophe Verhaegen / AFP)

MARSEILLE (AFP) - Le départ de Pape Diouf de la présidence de l'Olympique de Marseille (L1) mercredi ouvre l'ère des questions sur l'avenir du club, dans un climat tendu.

. Que vont décider les supporteurs? Le poids des fans est un élément essentiel de l'histoire du club. Nombre d'entre eux sont lassés de la gestion "RLD" et ne comprennent pas le sort réservé à Diouf, à leurs yeux le meilleur président de l'ère Louis-Dreyfus. Les huit groupes de supporteurs l'ont d'ailleurs affirmé dans un communiqué commun dès dimanche, une unité de vue rare. Dès mercredi soir, ils n'ont pas mâché leur mot, entre "dégoût", "sabotage", "incompréhension" et noms d'oiseau pour RLD, ses conseillers et associés. "Nous allons bientôt arrêter notre stratégie", assure Michel Tonini, vice-président des Yankees et l'un des fers de lance du mouvement.

. Quel avenir pour Anigo et Fournier? Figure emblématique du club, Marseillais pur jus, proche des supporteurs, le directeur sportif José Anigo a déclaré qu'il liait son sort à Diouf. Problème: son départ creuserait le fossé avec les supporteurs et décapiterait un peu plus la direction sportive. C'est pourquoi RLD et les membres du conseil de surveillance font savoir qu'il n'est pas dans leur intention de se séparer de lui. Son départ serait une sacrée épine dans le pied de l'actionnaire. Le secrétaire général Julien Fournier serait également partant. Ancien responsable administratif du centre de formation où il a connu Anigo, il a suivi une progression-express dans la hiérarchie grâce à ses connaissances juridiques qui en font l'interlocuteur des instances et l'homme de l'art pour les contrats de joueur. Diouf le tient en haute estime et souhaitait même qu'il occupe le poste de directeur général, finalement revenu à Antoine Veyrat. Diouf, Anigo et Fournier étaient en tout cas à Paris jeudi, pour évoquer leur sort respectif avec Xavier Boucobza, conseiller juridique de "RLD", très impliqué dans ce dossier.

L'entraîneur Didier Deschamps (G) et Pape Diouf (D) lors d'une conférence de presse à Marseille, le 2 juin 2009. (Photo: Gerard Julien / AFP)

. Les interrogations de Deschamps. Dans un communiqué jeudi, le nouvel entraîneur s'est exprimé pour la première fois depuis la crise de gouvernance du club. Son message traduit une inquiétude et laisse entendre qu'il s'est, lui aussi, posé la question d'un départ: "j'attends de connaître le futur organigramme du club, car je ne partirai pas à l'aventure dans cette mission extrêmement difficile", dit-il notamment. Adoubé dans le communiqué de "RLD" mercredi, Deschamps exprime pourtant aujourd'hui sa "surprise" et rappelle que le mercato estival en cours oblige à "agir vite". Reconnu pour ses propos parfois proches de la langue de bois, Deschamps n'a pas cette fois fait dans la demi-mesure....

. Quel successeur? A priori, aucun des hommes en place au club n'a le profil requis, même si le DG Antoine Veyrat pourrait occuper l'interim. Sans vécu ni réseau dans le milieu, il ne pourrait prétendre à rester plus longtemps à ce poste. Son frère, Jacques, PDG du groupe Louis-Dreyfus et très proche du propriétaire du club, aura son mot à dire sur la nomination, alors que la société Eric Soccer, contrôlant l'OM et appartenant à "RLD" en nom propre, serait en passe d'être intégrée dans le groupe Louis-Dreyfus dont il est aujourd'hui l'homme fort en raison notamment des problèmes de santé de "RLD". Selon certaines sources proches du club, il aurait d'ailleurs nettement milité pour un départ de Diouf, entre autres parce que celui-ci tenait son frère Antoine à l'écart des décisions importantes. L'homme idoine se doit de connaître les arcanes marseillaises, surtout dans le climat "anti-parisianisme" ambiant, être capable de dialogue avec les supporteurs et être doté d'une vraie carrure médiatique. La rumeur jeudi colportait notamment les noms du député (UMP) marseillais Renaud Muselier et du directeur de l'information du groupe TF1 Jean-Claude Dassier.