par Didier Samson
Article publié le 25/07/2004 Dernière mise à jour le 26/07/2004 à 06:48 TU
A 32 ans Lance Armstrong devient le vainqueur le plus titré du Tour de France. Il est sacré sur les Champs-Élysées à Paris en terminant à l’abri, au milieu du peloton, protégé par ses équipiers de l’US postal. Il a roulé gentiment pour s’assurer de monter sur le podium en maillot jaune synonyme de victoire. Pari tenu. Sur la place de la concorde, l’Arc de triomphe dans le dos, le champion américain lève les bras au ciel devant sa mère venue spécialement applaudir son prodige de fils gagner la plus prestigieuse des courses cyclistes.
Né le 18 septembre 1971 au Texas, le petit Lance porte le nom de son père adoptif qui divorcera plus tard de sa mère. Enfant révolté, mais volontaire il choisit d’exister par la pratique sportive. La natation et le triathlon sculptent le jeune athlète qui découvre le cyclisme et participe aux jeux olympiques de Barcelone en 1992, mais sans grand panache. En revanche, le jeune homme montre quelques dispositions qui ne trompent pas les détecteurs de champions. Il intègre l’équipe de Motorola (Etats-Unis) et gagne une étape du tour de France en 1993. Il enlève son premier grand titre à Oslo et devient l’un des plus jeunes champions du monde cycliste ; il avait à peine 22 ans.
Il mène une carrière bien fournie et est pressenti pour intégrer l’équipe française de Cofidis. Mais patatras, on lui découvre un cancer des testicules en 1996 qui l’éloigne de tout et surtout de son sport. A force de volonté et de régime strict, les soins prodigués donnent de bons résultats et le cycliste texan peut rêver d’enfourcher à nouveau une bicyclette. Le travail est encourageant et revoilà le champion en herbe embauché par l’US postal en 1998. Les directeurs sportifs le préparent spécialement pour le tour de France et le champion répond présent. Il gagne la Grande boucle en 1999. Comme s’il avait une revanche à prendre sur la vie, il se montre plus déterminé que jamais et s’impose un rythme de travail effréné. Le résultat est là : six fois vainqueur du Tour de France. Du jamais vu !
Lance Armstrong et les autresLe public était aussi au rendez-vous de la dernière boucle du Tour. Selon la préfecture de police de Paris, 230 000 personnes se seraient amassées le long du passage de la longue caravane du Tour. Le Belge Tom Boonen a mis un point d’honneur a gagné au sprint sur les Champs-Élysées. Il avait déjà remporté la 6ème étape de ce tour. Un autre champion se dit aussi «très heureux». C’est Richard Virenque qui avait gagné la 10ème étape en montagne et remporte à l’arrivée du tour, pour la 7ème fois, le maillot à petits pois, celui du meilleur grimpeur. Le Russe Vladimir Karpets remporte le titre de meilleur jeune en endossant le maillot blanc. Son équipe, T-Mobile (Allemagne) est vainqueur du classement par équipes. Le Français Thomas Voeckler, éphémère maillot jaune et maillot blanc est entré dans Paris avec son maillot tricolore de champion de France. Il mise sur l’avenir.
La 91ème édition du Tour de France a été bouclée en 83 heures 36 minutes et 2 secondes par Lance Armstrong, suivi de l’Allemand Andreas Kloeden à 6mn 19 secondes. L’Italien Ivan Basso se classe troisième à 6mn 40 secondes devant l’Allemand Jan Ullrich, à 8mn 50 secondes.
La boucle est bouclée à Paris et Lance Armstrong entre dans la légende. Mais l’Américain n’a pas dit son dernier mot. Il pense revenir l’année prochaine participer à «la plus belle course du monde» mais «ce n’est pas décidé à cent pour cent. On verra», s’empresse-t-il de préciser.
02/07/2004 à 10:32 TU