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Cyclisme

L’ascension de Jean de Dieu à Madagascar

par Christophe Jousset

Article publié le 13/12/2004 Dernière mise à jour le 13/12/2004 à 10:49 TU

Le vainqueur Jean de Dieu Rakotondrasoa.(Photo : Christophe Jousset/RFI)

Le vainqueur Jean de Dieu Rakotondrasoa.
(Photo : Christophe Jousset/RFI)

Un visage impassible, sans la moindre goutte de sueur ni le moindre signe de fatigue. Un visage éclairé de temps à autre par un sourire malicieux parfois même pendant l’ascension d’un col. Ce visage est celui de Jean de Dieu Rakotondrasoa qui a marqué le Tour de sa supériorité.

De notre envoyé spécial à Madagascar

Bon rouleur et excellent grimpeur, le champion en titre de Madagascar a laissé libre cours à sa boulimie en gagnant quatre des huit étapes et en conservant toujours sa lucidité ce qui lui a permis par exemple d’éviter la crevaison sur la route défoncée à la sortie de Brickaville sur des tronçons  où de nombreux coureurs ont perdu beaucoup de temps. Au classement général Jean de Dieu termine avec 4’52" d’avance sur Michel Randrianantenaina tandis que Edmond Patrick Rakotoarison, lointain troisième, finit à 44’30".

Il y a quelques années, Rakotondrasoa s’est découvert des talents de compétiteur en distançant des VTT malgré les 30 kilos de tomates qu’il transportait vers le marché sur son porte-bagages. De cette époque il a conservé le surnom de « Ravoatabia » (tomate en malgache) mais le voilà aujourd’hui à 28 ans héros du 1er Tour de Mada.  Seule déception pour lui : ne pas avoir parachevé son triomphe sur le circuit du lac Anosy. En plein cœur de Tana ce dimanche 12 décembre, les Réunionnais qui avaient très largement contribué à animer la décade en donnant la réplique à une équipe nationale de Madagascar au-dessus du lot ont finalement été récompensés de leurs efforts.

C’est leur plus jeune élément Teddy Laurent, 19 ans, qui a imposé sa puissance au sprint pour la dernière étape. A ce premier Tour, il aura manqué un peu de suspense. Dès l’année prochaine, la présence étrangère devrait être plus forte (des Burkinabés ? Des Européens ?) et l’intérêt sportif accru. On attend également de la deuxième édition de nets progrès dans la gestion des résultats pour permettre aux équipes et aux suiveurs de connaître les classements dès la fin de l’étape. Les organisateurs admettent volontiers quelques manquements dans ce domaine et promettent aussi de faire en sorte que les Malgaches soient mieux équipés.

Un intérêt accru

Un coureur obligé de couvrir deux tours du circuit de Tamatave en danseuse parce que sa selle est tombée, un autre contraint d’emprunter un VTT à un inconnu pour rallier l’arrivée : ce sont des images qui peuvent faire rire mais qui nuisent à la crédibilité de l’épreuve. Et que dire de ce concurrent de 58 ans et de cet autre de 15 ans autorisés à s’engager sur un Tour cycliste international ? Pas très sérieux…

N’empêche, il est incontestable que Madagascar a bien accueilli cette première édition. La chaleur du public a atteint des sommets au départ d’Ambositra et à l’arrivée à Analavory. Comme pour confirmer qu’une grande course à étapes a naturellement sa place dans la plaine, sur les Hauts Plateaux et dans les montagnes malgaches. Vivement le Tour 2005 !