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Lutte antidopage

Un nouveau Code pour assainir le sport

par Marc Verney

Article publié le 13/11/2007 Dernière mise à jour le 13/11/2007 à 16:39 TU

Athlétisme, cyclisme, haltérophilie... la liste des sports touchés par le dopage est longue.(Photos : AFP et Reuters)

Athlétisme, cyclisme, haltérophilie... la liste des sports touchés par le dopage est longue.
(Photos : AFP et Reuters)

La conférence mondiale sur le dopage dans le sport se tient à Madrid du 15 au 17 novembre. Au menu des débats qui réunissent près de 1 500 personnes dans la capitale espagnole : l’adoption d’un nouveau Code mondial antidopage, l’identification puis la mise en place de stratégies renforçant encore la lutte contre la triche et enfin l’élection du président de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Flexibilité des sanctions et individualisations des peines touchant les sportifs tricheurs forment le cœur du nouveau Code.

Il a fallu plus d’un an et demi pour retoucher le Code mondial antidopage adopté dans une première version par les gouvernements et les instances sportives dès 2003. Un texte qui se situe pourtant au centre du dispositif anti triche de l’Agence mondial antidopage (AMA). Dix-huit mois qui ont mis en avant la nécessité de mettre en place des sanctions flexibles et des sanctions personnalisées. Car, si dans les fondements de ce Code, il est expressément dit que « Le dopage est contraire à l’essence même de l’esprit sportif », c’est une évidence pas forcément simple à mettre en œuvre, tant la multiplicité des partenaires rend les débats ardus.

Le document 2007, qui compte près de 90 pages dans sa version française, est l’aboutissement d’un vaste processus de consultations ayant débuté en avril 2006. Les partenaires (fédérations, sportifs, gouvernements, comités olympiques…) ont proposé les divers changements à y apporter, leur validation étant du ressort du conseil de fondation de l’AMA. C’est à ce niveau que les discussions ont été les plus difficiles : comment concilier en effet les attentes de fédérations sportives déjà plus ou moins engagées dans la lutte contre le dopage… Ainsi, la Fédération internationale du football, qui souhaite avoir une gestion au cas par cas du problème s’oppose à son homologue de l’athlétisme, qui, elle, annonce son intention de condamner tout sportif contrôlé positif dès la première fois à quatre années de suspension…

Fermeté, équité ?

On note, dans le document appelé à entrer en vigueur le 1er janvier 2009, une clause qui demande une aggravation des sanctions dans les cas de dopage organisé ou l’utilisation de substances dopantes à de multiples reprises. Mentir sur un lieu d’entraînement ou obstruer une enquête est également considéré comme un facteur aggravant pouvant mener à une suspension du sportif pour une durée de quatre ans. Par ailleurs, les contrôles manqués à répétition constituent eux aussi une violation des règles antidopage.

Mais ces sanctions pourront être appliquées avec plus de discernement qu’auparavant : l’introduction des notions de flexibilité des sanctions et d’individualisation des peines dans le Code répond notamment aux attentes des gouvernements souhaitant adapter le Code antidopage à leurs principes légaux. En France, par exemple, la personnalisation des sanctions est la règle alors que l’automaticité est rejetée. Ainsi, en se conformant aux usages de la justice civile, l’AMA espère que le nouveau Code sera moins sujet à procès, une pratique devenue automatique de la part des fautifs, qui, au fil des audiences, remettaient souvent en cause l’ensemble du combat antidopage.

Chantiers en cours à l’AMA

Passeport biologique. Il doit entrer en service au début de l’année 2008. Et notamment servir lors du prochain Tour de France cycliste. Le document permettra un suivi du coureur au niveau hématologique, puis intégrera des paramètres stéroïdiens afin d’affiner la détection de la testostérone. Les variations hématologiques jugées anormales déboucheront immédiatement sur un régime de sanctions. Un groupe d’experts (AMA, Union cycliste internationale, ministère français de la Jeunesse et des Sports) doit fixer un cadre scientifique suffisamment précis pour éviter le piège des vices de forme que ne manqueraient pas de détecter des sportifs tricheurs et leurs avocats.

EPO. De nouveaux produits dérivés ont fait leur apparition. Dynepo et EPO génériques rendent inadapté le test imposé par l’Agence mondiale antidopage. Là encore, un groupe de scientifiques a pour mission de rendre le test à nouveau efficace face aux quelque douze sortes d’EPO disponibles actuellement sur le marché de la triche.

Hormone de croissance (hGH). Produit apparemment fortement consommé dans le monde sportif. Un test pourrait voir le jour en 2008. Mais son efficacité devrait être battue en brèche par la très courte opportunité de détection de la substance : de 24 à 36 heures maximum.
Sécrétagogues. Derrière ce nom se camoufle ce qui aide le corps à produire « naturellement » de l’EPO ou des hormones de croissance. Pourtant détectables, ces produits ne font pas encore l’objet d’un test.

Anticorps antimyostatine. Ce sont des substances désormais introduites sur la liste des produits interdits. Utilisés pour des malades atteints de dégénérescence musculaire, ces anticorps sont pour le moment indétectables.

(Avec AFP) 

Plus d’informations

Le site de la conférence mondiale sur le dopage de Madrid (lire)

Site internet de l’Agence mondiale antidopage (lire)

 

Pancarte sur le «Tour du dopage»(Photo : RFI/Hernàn Campaniello)

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