par Marc Verney (Avec AFP)
Article publié le 25/06/2008 Dernière mise à jour le 25/06/2008 à 21:44 TU
On peut dire que sur le papier, l'affiche Russie–Espagne est bigrement alléchante. Il y a d'un côté la révélation d’un joueur d’exception, Andrei Archavine, qui a littéralement « explosé » lors des deux derniers matchs joués par l’équipe de Guus Hiddink (buteur contre la Suède puis contre les Pays-Bas en quarts), et de l'autre, les « artistes » de la sélection espagnole que sont Fernando José Torres et David Villa, meilleur réalisateur du tournoi avec quatre buts.
Pour l’Espagne, c’est une première depuis 24 ans et une finale perdue à l'Euro 1984. Le pays, souvent favori mais rarement présent dans les derniers carrés des grandes confrontations internationales, a enfin réussi à franchir les quarts de finale d'un rendez-vous majeur en battant l'Italie aux tirs au but (4 à 2). La « Roja » (qui jouera d'ailleurs en jaune) vise désormais une place en finale, ce qui passe impérativement par un succès contre la Russie. « Nous serions bien naïfs de penser que ça va être facile en demi-finales face à la Russie parce que nous les avons battus 4-1 lors du premier tour », a déjà mis en garde le gardien de la sélection espagnole, Casillas, héros des quarts face aux champions du monde italiens avec deux tirs au but arrêtés.
Séduisante Russie
De son côté, la séduisante sélection russe du Néerlandais Guus Hiddink aura à cœur de prendre sa revanche. Lors de sa première rencontre à l'Euro-2008, la Russie avait été en effet lourdement battue par l'Espagne (4-1) le 10 juin à Innsbruck (dont le premier triplé de l’Euro réalisé par David Villa). Les Russes, présents dans le dernier carré pour la première fois depuis l'éclatement de l'Union soviétique, voudront aussi, 20 ans après, marcher sur les pas de l'URSS, sacrée en 1960, finaliste en 1964, 1972 et 1988.
La Russie de 2008 doit beaucoup à Andrei Archavine, l’attaquant du Zénith de Saint-Pétersbourg. En deux matchs seulement (il purgeait une suspension pour les deux premières parties du tournoi) le jeune homme de 27 ans a complètement fait chavirer la planète football. « Chaque tournoi a besoin d'une équipe attractive et de joueurs de classe. Il est un de ceux-là », a souligné son sélectionneur, le Néerlandais Guus Hiddink.
Cependant, la partie pourrait ne pas être aussi ébouriffante que prévu. Non seulement en raison de l’enjeu, mais, les Espagnols, dont la condition physique est déclinante, pourraient vouloir jouer la prudence face à des Russes beaucoup plus fringants. « Physiquement, la Russie, c'est l'équipe la plus forte des demi-finalistes, a admis devant la presse le sélectionneur ibère Luis Aragones. Nous devrons faire en sorte de les empêcher de jouer et de développer leurs contre-attaques. Il faudra les presser et réduire les espaces ». Et d'ajouter : « Surprendre Guus Hiddink ne sera pas chose aisée ».
Car le sélectionneur néerlandais de l’équipe russe connaît effectivement bien le football espagnol pour avoir travaillé à trois reprises dans des clubs de la péninsule ibérique, à Valence (de 1991 à 1993), au Real Madrid (de 1998 à février 1999) et au Bétis Séville (de février à mai 2000).
Plus d’informations
L'Espagne ne s'est inclinée qu'une fois, du temps de l'Union soviétique, en huit rencontres. Son bilan est de cinq victoires, deux nuls et une défaite (onze buts marqués, quatre encaissés).
-10 juin 2008, Zurich (Suisse), Espagne 4-Russie 1 (poule D de l’Euro 2008)
-27 mai 2006, Albacete (Espagne), Espagne 0-Russie 0 (match amical)
-12 juin 2004, Faro (Portugal), Espagne 1-Russie 0 (Euro 2004)
-23 septembre 1998, Grenade (Espagne), Espagne 1-Russie 0 (match amical)
-22 janvier 1986, Las Palmas (Espagne), Espagne 2-URSS 0 (match amical)
-27 octobre 1971, Séville (Espagne), Espagne 0-URSS 0 (éliminatoires de l’Euro)
-30 mai 1971, Moscou (URSS), URSS 2-Espagne 1 (éliminatoires de l’Euro)
-21 juin 1964, Madrid (Espagne), Espagne 2-URSS 1 (Euro 1964)