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J.O. - Basket-ball

Le (très) haut du panier

par David Kalfa

Article publié le 23/07/2008 Dernière mise à jour le 07/08/2008 à 15:05 TU

Le Tournoi de qualification olympique (TQO) en Grèce a délivré les trois derniers accessits pour les Jeux de Pékin. La Croatie, la Grèce et l’Allemagne rejoignent l’Angola, l’Argentine, l’Australie, la Chine, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Iran, la Lituanie et la Russie pour ce qui est peut-être la compétition de basket masculin la plus relevée et la plus indécise de l’histoire des JO.

La Croatie ira défendre ses chances aux Jeux.(Photo : Reuters)

La Croatie ira défendre ses chances aux Jeux.
(Photo : Reuters)

Dans l’histoire du basketball olympique, il y a quatre grandes périodes. La première, s’étalant de 1936 à 1968, est celle d’un règne sans partage des Etats-Unis avec sept médailles d’or d’affilée… La seconde (1972-1988) correspond à un rééquilibrage des forces en faveur des puissances communistes, URSS et Yougoslavie en tête. La troisième (1992-2000) constitue un retour au premier plan des Américains, résolus à envoyer leurs meilleurs joueurs en lieu et place de simples universitaires. Cette stratégie a d’ailleurs donné naissance à la « Dream Team » de Michael Jordan, Larry Bird et « Magic » Johnson aux Jeux de Barcelone.

Mais en 2000, le tournoi de basket des JO est entré dans une quatrième phase : celle de l’incertitude et de l’instabilité. Les Etats-Unis, depuis une victoire difficilement acquise à Sydney, ne maîtrisent plus leur sujet. Ils ont été laminés à Athènes en 2004 et n’ont guère fait mieux lors des Mondiaux (6e en 2002 et 3e en 2006).

Désordre mondial

Dans le chaos actuel, de nouvelles places fortes ont émergé ou ré-émergé. L’Argentine, en or en 2004, 2e au Mondial de 2002 et 4e à celui de 2004, a connu une ascension fulgurante. Cependant, la meilleure nation sud-américaine dépend encore trop de sa star, Manu Ginobili, en délicatesse avec une cheville. Les Pumas seront donc bien présents à Pékin mais sans doute pas irrésistibles au moment de défendre leur titre.

Ils devront en outre finir parmi les quatre premiers d’un groupe A comprenant la Lituanie, la Russie, la Croatie, l’Australie et l’Iran pour voir les quarts de finale. Et y croiser le fer avec l’Angola, la Chine, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Allemagne ou la Grèce (Groupe B)…

L’Europe au sommet ?

Thodoris Papaloukas et la Grèce peuvent ramener l'or avec leur défense de fer.(Photo : Reuters)

Thodoris Papaloukas et la Grèce peuvent ramener l'or avec leur défense de fer.
(Photo : Reuters)

Que des équipes de haut niveau. Seule certitude, avec six nations sur douze, l’Europe est en position de force. L’Espagne des frères Gasol, la Russie et la Lituanie enfin remises de l’éclatement de l’URSS, et à un degré moindre la Croatie ainsi que la Grèce peuvent prétendre à la victoire finale.

A moins que la Chine ne crée la (très) grosse surprise devant son public. Elle a les centimètres pour avec des géants comme Yao Ming (226 cm), Yi Jianlan (213 cm) et Wang Zhizhi (214 cm). Parmi les grosses côtes, on peut ajouter l’Angola. L’inébranlable numéro un africain a battu successivement la Serbie, la Russie et la Chine lors d’un tournoi de préparation. C’est dire sa valeur.

De fait, à l’heure actuelle, seuls les Iraniens et les Australiens semblent un ton en-dessous de l’ensemble.

« Dream Team » ou simple « Team USA » ?

Reste une inconnue : l’équipe américaine. USA Basketball, la structure fédérale, a rassemblé une belle brochette de stars  pour l’occasion : Kobe Bryant, LeBron James, Dwyane Wade, Carmelo Anthony, Chris Paul… De plus, le staff a prévu – cette fois – une vraie préparation, avec séances d’adaptation aux règles du basket international, différentes de celles de la NBA (durée des matches, taille du terrain, distance de la ligne de tir à trois points, nombres de fautes autorisées avant une expulsion, etc.).

Reste un problème – outre la gestion des égos démesurés – le « Team USA » ne comporte que trois vrais intérieurs, dont un seul pivot de métier : Dwight Howard. Cela semble trop peu pour le basketball international où le jeu en fixation dans la raquette est déterminant.

Mais avec une telle armada, les Etats-Unis peuvent ramener l’or au pays. Et réussir ainsi un coup double en ouvrant une nouvelle ère de domination sur la basket mondial…

Dirk Nowitzki (à gauche) qualifie l'Allemagne pour les JO.(Photo : Reuters)

Dirk Nowitzki (à gauche) qualifie l'Allemagne pour les JO.
(Photo : Reuters)