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J.O. - Haltérophilie

Dabaya, le Franco-Camerounais qui soulève des montagnes

Article publié le 23/07/2008 Dernière mise à jour le 23/07/2008 à 16:01 TU

Vencelas Dabaya lors des Championnats d'Europe de Strasbourg, en avril 2007.  (AFP)

Vencelas Dabaya lors des Championnats d'Europe de Strasbourg, en avril 2007.
(AFP)

En 2004 à Athènes, il se classait cinquième sous les couleurs de son pays natal, le Cameroun. Quatre ans plus tard, Vencelas Dabaya s'apprête à partir à l'assaut du podium olympique pour la France avec de réelles chances de succès. Son but : redorer l'image d'un sport gangréné par le dopage et "devenir le meilleur haltérophile français de tous les temps".

Vencelas Dabaya (69 kg), champion d'Europe 2008 de l'épaulé-jeté (188 kg) et vice-champion d'Europe au total Olympique (333 kg), vise le record Olympique de l'épaulé-jeté (195 kg) à Pékin et une médaille, voire un titre, pour la France, sa patrie d'adoption.

Ce serait pour lui l'aboutissement d'un long parcours entamé au Cameroun en 1993 au "Lion populaire", le club d'haltérophilie de Yaoundé.

Troisième enfant d'une fratrie de six (trois garçons, trois filles), né en 1981 à Kumba (sud-ouest) d'un père docteur et d'une mère commerçante, Vencelas Dabaya, 27 ans, intègre l'équipe nationale du Cameroun dès 1995 (6e aux Jeux Africains au Zimbabwe en 59 kg).

Il y rencontre notamment son "idole" Matam Samson Ndicka, aujourd'hui capitaine de l'équipe de France, qui deviendra entraîneur national après les Jeux de Pékin. "C'est le premier qui m'a incité à persévérer", dit-il.

Il a longtemps caché sa passion à ses parents

Quand il était gamin, à la sortie de l'école, il adorait regarder les champions s'entraîner. Chassé à coup de bâton, il revenait dès qu'il le pouvait, "fasciné" par la force des haltérophiles de la capitale camerounaise. 

Longtemps il a caché à ses parents sa passion pour la fonte, avant de tout avouer à feu son père, déjà très malade. "Fais-le de la plus belle des façons", lui dit-il en guise de viatique.

Champion du Commonwealth (en 2002 à Manchester), 1er aux Jeux africains en 2003 au Nigeria et champion d'Afrique à Tunis en 2004, Dabaya fut le porte-drapeau du Cameroun aux Jeux d'Athènes (5e).

Naturalisé français en décembre 2004 -son prénom, Venceslas, perd accidentellement un "s" au passage-, Dabaya, qui est militaire (soldat 1re classe à Vincennes), veut offrir à la France une médaille "propre" dans une discipline qui ne l'est pas toujours et "devenir le meilleur haltérophile français de tous les temps".

Aux derniers Championnats de France à Clermont-l'Hérault, Dabaya a amélioré son record de l'épaulé-jeté en le portant à 191 kg pour un total Olympique de 341 kg.

"Après les Jeux de Pékin, je ferai l'école des sous-officiers pendant un an. Ensuite, je ne sais pas si j'aurai encore le courage de reprendre l'entraînement pour aller jusqu'aux Jeux de Londres (2012)", avoue le Franco-camerounais, qui revient une fois par an au pays, où vit toujours sa maman.