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Tennis

US Open : le dernier combat de Nadal

par David Kalfa

Article publié le 25/08/2008 Dernière mise à jour le 27/08/2008 à 12:28 TU

Rafael Nadal.(Photo : Reuters)

Rafael Nadal.
(Photo : Reuters)

Si Rafael Nadal remporte l’US Open (25 août-7 septembre), l’Espagnol aura réussi la saison quasi-parfaite après des succès à Roland Garros, Wimbledon et aux J.O. de Pékin. Pour cela, le nouveau numéro un mondial devra écarter le quadruple vainqueur de Flushing Meadows, Roger Federer. Le Suisse vit une année noire. Mais il reste un sérieux client. Chez les dames, en revanche, aucune favorite ne se dégage réellement.

Il y a les chiffres et il y a les faits. Parfois, les uns confirment les autres. Parfois, ils les contredisent. Cela pourrait être le cas durant l’US Open, dernier tournoi du Grand Chelem de la saison de tennis : Rafael Nadal, nouveau n°1 mondial au classement ATP, aborde Flushing Meadows en grandissime favori. Pourtant, les statistiques ne plaident pas en sa faveur.

Nadal définitivement au sommet ?

L'Espagnol n’a en effet jamais dépassé les quarts de finale à New York. Pire, il y a souvent produit un tennis très en-deçà de ses capacités. Des « contre-performances » qui s’expliquent par le manque d’aisance du jeune majorquin (22 ans) sur la surface « dure ». A cette indigence endémique, il faut ajouter les quelques 78 matches qui commencent à peser lourd dans les pattes de l’homme au bermuda. Pas sûr donc que Rafael Nadal aborde cette dernière échéance dans les meilleures conditions.

Nadal n'est plus qu'à un succès de la saison quasi-parfaite.(Photo : Reuters)

Nadal n'est plus qu'à un succès de la saison quasi-parfaite.
(Photo : Reuters)

Cependant, impossible de ne pas faire de « Rafa » l’épouvantail de la compétition. Il a remporté 77 de ses 78 matches, neuf tournois majeurs dont Roland-Garros, Wimbledon et la médaille d’or aux Jeux olympiques de Pékin. Trois succès sur trois surfaces différentes : terre battue, gazon, dur. Rafael Nadal semble injouable depuis quelques semaines.

Le n°1 devrait en outre puiser un surcroît de motivation dans ces quelques données. S’il remporte Flushing Meadows, il deviendra le 4e joueur de l’ère open a gagné trois tournois du Grand Chelem une même saison. Après l’Australien Rod Laver, l’Américain Pete Sampras et le Suisse Roger Federer. Trois des quatre plus grands tennismen de tous les temps avec le Suédois Bjorn Borg.

Federer pour sauver sa saison

Sur le chemin de l’histoire, Rafael Nadal devrait croiser une fois de plus Roger Federer, ex-numéro un mondial et tenant du titre à l’US Open. La Suisse y a d'ailleurs remporté les quatre dernières éditions. Encore un succès à New York et il égalera les cinq titres consécutifs – un record – de Bill Tenden. Bien sûr, l’Helvète n’oublie pas que son rival ibère l’a déjà privé d’un sextuplé d'anthologie à Wimbledon, en juillet dernier.

Les deux favoris de l'US Open, Federer et Nadal, présentés par Don King.(Photo : Reuters)

Les deux favoris de l'US Open, Federer et Nadal, présentés par Don King.
(Photo : Reuters)

Mais ce qui motive surtout Roger Federer, c’est la perspective de sauver sa saison. Diminué dans sa préparation par une mononucléose, ce dernier n’a gagné que deux petits titres à Estoril (Portugal) et à Halle (Allemagne). Une misère pour le vainqueur de douze tournois du Grand Chelem. Soulever la coupe le 7 septembre prochain permettrait au porte-drapeau de la Suisse durant les J.O. de redonner un élan à une carrière devenue cahotante.

Les Français à l’affut

Le duopole formé par Nadal et Federer laisse peu de place à la concurrence. Seul Novak Djokovic semble en mesure d’arracher la victoire finale. Le Serbe a réalisé un excellent parcours jusqu’à présent puisqu’il s'est imposé à Melbourne (Grand Chelem) et a glané le bronze à Pékin.

Derrière les trois premiers au classement ATP, c’est un peu « Waterloo, morne plaine ». Un vide que pourraient combler les Français présents en force aux Etats-Unis. Chez les messieurs, 16 représentants tricolores s’élancent à la conquête de la « Big Apple ». Parmi eux, Jo-Wilfried Tsonga. « Jo » voit le bout du tunnel après six mois pourris par les pépins physiques. Côté « frenchies » toujours, on peut signaler également que Gilles Simon est en pleine bourre et que Gaël Monfils est capable du meilleur. Comme du pire…

Les dames, sans favorites

Serena Williams tentera de remporter l'US Open après des succès en 1999 et 2002.(Photo : Reuters)

Serena Williams tentera de remporter l'US Open après des succès en 1999 et 2002.
(Photo : Reuters)

Une remarque qui vaut pour la plupart des têtes de séries du tableau féminin. Avec les retraites des Belges Justine Henin et Kim Clijsters, vainqueurs en 2007 et 2005, et le forfait de la Russe Maria Sharapova, la compétition manque de saveur. La faute aux Serbes Ana Ivanovic et Jelena Jankovic ainsi qu’aux sœurs Williams, les Américaines Venus et Serena, qui n’arrivent pas à assumer l’héritage de Henin. Du coup, bien malin celui qui pourrait désigner la future reine de New York.

Une seule certitude. Celle-ci ne devrait pas être Française. Car hormis la révélation Alizé Cornet, les joueuses hexagonales ne sont pas au mieux actuellement. Amélie Mauresmo n’a jamais semblé aussi proche de la retraite, malgré un léger mieux. Tatiana Golovin sera absente. Quant à Marion Bartoli, son manque de stabilité laisse songeur. A New York, comme à Londres, Paris, Melbourne ou Pékin, les regards seront plutôt tournés vers un Suisse et un Espagnol.