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Football – Equipe de France

Vers un maintien de Domenech

par David Kalfa

Article publié le 14/10/2008 Dernière mise à jour le 14/10/2008 à 14:29 TU

Raymond Domenech a fait taire les critiques après Roumanie-France.(Photo : Reuters)

Raymond Domenech a fait taire les critiques après Roumanie-France.
(Photo : Reuters)

La France affronte la Tunisie en match amical. L’occasion pour les Bleus de confirmer leurs bonnes dispositions offensives affichées le 11 octobre en Roumanie (2-2). Et de renforcer le crédit de leur sélectionneur, Raymond Domenech. Ce dernier, longtemps contesté, semble désormais parti pour rester à son poste.

C’était il y a 13 ans, jour pour jour. Le 11 octobre 1995. En Roumanie. Une rencontre décisive, un match fondateur. Zinedine Zidane avait 23 ans. Il n’était pas encore le Zizou national. A la 75e minute, le meneur de jeu bordelais décochait une frappe terrible dans la lucarne roumaine. Les Bleus s’imposaient 3-1 et se relançaient pour la qualification à l’Euro 1996. Ils sauvaient ainsi la mise au sélectionneur Aimé Jacquet, très décrié. Et trois ans plus tard, l’équipe de France devenait championne du monde…

Le trio offensif Ribéry-Gourcuff-Henry (de gauche à droite) félicité par Alou Diarra.(Photo : Reuters)

Le trio offensif Ribéry-Gourcuff-Henry (de gauche à droite) félicité par Alou Diarra.
(Photo : Reuters)

11 octobre 2008. Confrontation tendue à Constanta. Yoann Gourcuff, 22 ans, est la révélation tricolore. A la 69e minute, le meneur de jeu des Girondins fracasse la barre transversale adverse d’une frappe de 30 mètres. Ses troupes arrachent le nul 2-2 à l’issue d’une belle seconde mi-temps. Les Bleus préservent ainsi leurs chances en vue du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Et assurent sans doute le maintien du sélectionneur à leur tête.

Quatre jours après ce Roumanie-France, le parallèle est tentant entre les deux époques. Mais seul l’avenir dira s’il est justifié. Une chose est certaine pour l'heure : le nul décroché sur les bords de la mer Noire plaide en faveur de Raymond Domenech.

Du jeu et de la révolte

Le Conseil fédéral de la Fédération française de football (FFF) doit en effet évaluer demain si l'intéressé reste à son poste. Un rendez-vous fixé en juillet dernier alors que Raymond Domenech avait été maintenu malgré un parcours catastrophique à l’Euro 2008.

Raymond Domenech tourné vers 2010.(Photo : Reuters)

Raymond Domenech tourné vers 2010.
(Photo : Reuters)

Or, depuis samedi, la tendance est plutôt à sa reconduction. Car le technicien a gommé la plupart de ses tares. Sa communication, plus lisse, ne se résume plus à des règlements de comptes avec les médias. Surtout, son équipe a offert un visage offensif et combattif. Une réussite qui lui incombe puisqu’il a lancé Yoann Gourcuff dans le grand bain et que les joueurs adhèrent à son discours.

« On a joué pour nous, mais on a aussi joué pour Domenech. On veut continuer avec lui. » Franck Ribéry, excellent face au Roumains, est un des partisans du sélectionneur. Comme le capitaine Patrick Vieira ou Thierry Henry. Des soutiens de poids qui compteront lors du vote de confiance de la FFF.

Les enjeux de France-Tunisie

Dans ces conditions, quels arguments ses opposants peuvent avancer ? Que la France a encore encaissé deux buts face aux Roumains (dont un sur coup de pied arrêté) ? Que les Bleus devaient ramener 5 points de leurs trois premières rencontres et qu’ils n’en ont pris que 4 ? Que Raymond Domenech a convaincu les observateurs avisés mais peut-être pas un public qui l’a conspué durant France-Serbie (3-1) ?

A cet égard, le match contre la Tunisie présente un risque : que les spectateurs du Stade de France le huent à nouveau. La FFF ne prendra alors peut-être pas le risque d’attiser un peu plus la vindicte populaire. Cette rencontre amicale recèle donc quelques risques pour le sélectionneur.

Celui également de voir les Bleus céder défensivement au moindre coup de butoir. Les Aigles de Carthage restent en effet sur de belles performances. Ils ont obtenu leur qualification pour le 3e Tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010 en disposant des Seychelles, 5-0. Les hommes d’Humberto Coelho semblent en outre avoir trouvé la bonne formule entre football offensif, rigueur et jeunesse. Même si Amine Chermiti, le petit prodige ne sera pas là, car blessé, les Tunisiens comptent suffisamment de talents et d'envie pour couper l’élan des Bleus.

Les tricolores version 2008 pourraient donc s’inspirer de ceux de 1995. Leurs aînés s’étaient imposés 2-0 face à Israël dans la foulée de leur succès fondateur en Roumanie.