Syndrome du Golfe
Témoignages des vétérans français
Les vétérans français s'interrogent notamment sur les traitements préventifs qu'ils ont subis. Par exemple, certains d'entre eux ont reçu l'ordre de prendre des cachets de pyridostigmine, un antidote contre les neurotoxiques.
L'ancien caporal Hervé Desplat, qui souffre aujourd'hui d'une incapacité pulmonaire de 60%, se souvient avoir été victime d'un malaise, quelques heures après avoir pris un cachet de pyridostigmine. «J'étais au volant de mon véhicule», raconte-t-il, «et tout d'un coup, les muscles de mon cou ont lâché, ma tête a heurté le volant, ça a duré une seconde».
Après avoir longtemps nié, l'armée française a fini par reconnaître qu'environ 9 000 Français avaient bien reçu l'ordre de prendre de la pyridostigmine. Mais elle assure toujours que ce médicament est sans danger. Ce qui n'empêche pas les vétérans de se poser des questions. De la même manière, ils s'interrogent au sujet des vaccinations qu'ils ont reçues. Pour certains, de 5 à 7 vaccinations dans un court laps de temps, ce qui est totalement déconseillé dans la vie civile.
Nuage vert
Parmi les hypothèses également évoquées pour tenter d'expliquer le syndrome de la guerre du Golfe, celle de l'éventuelle intoxication des militaires par les fumées se dégageant des sites civils ou militaires irakiens bombardés par la coalition alliée. «Après l'offensive», raconte Hervé Desplat, «j'ai vu à 200 ou 300 mètres, une explosion dégageant un nuage vert, j'ai demandé s'il y avait une alerte chimique. On m'a dit qu'il n'y avait pas d'alerte, mais j'ai quand même mis mon masque à gaz, je n'avais pas confiance».
En cas d'alerte chimique, les militaires devaient enfiler leur combinaison NBC, autrement dit nucléaire, bactériologique, chimique. Bon nombre d'entre eux racontent n'avoir jamais eu une tenue adaptée à leur taille. C'est ce qu'explique également la journaliste Marie-Claude Dubin, grand reporter à France Soir, lors de la guerre du Golfe. Elle a suivi les légionnaires français pendant l'offensive terrestre contre l'Irak . «J'avais tout le temps la même combinaison NBC, alors qu'elle aurait dû être changée plusieurs fois», raconte Marie-Claude Dubin, «j'ai eu 3 masques à gaz différents, aucun ne fonctionnait». Cette journaliste, qui souffre aujourd'hui de problèmes neurologiques, musculaires et de troubles du système immunitaire, se souvient également avoir passé trois quarts d'heure dans un char irakien détruit à l'uranium appauvri, «pour voir comment les militaires irakiens avaient vécu la guerre». Mais lorsqu'elle est montée dans ce char, Marie-Claude Dubin ne savait pas qu'il avait été détruit à l'uranium appauvri. Comme la plupart des militaires engagés dans le Golfe, elle ignorait alors que les alliés, et notamment les américains, avaient utilisé ces nouveaux obus particulièrement efficaces contre les chars.
C'est la première fois que des munitions à l'uranium appauvri étaient utilisées dans un conflit. Aujourd'hui, les vétérans se demandent quelle part cette «arme moderne», a pu jouer dans la dégradation de leur état de santé.
L'ancien caporal Hervé Desplat, qui souffre aujourd'hui d'une incapacité pulmonaire de 60%, se souvient avoir été victime d'un malaise, quelques heures après avoir pris un cachet de pyridostigmine. «J'étais au volant de mon véhicule», raconte-t-il, «et tout d'un coup, les muscles de mon cou ont lâché, ma tête a heurté le volant, ça a duré une seconde».
Après avoir longtemps nié, l'armée française a fini par reconnaître qu'environ 9 000 Français avaient bien reçu l'ordre de prendre de la pyridostigmine. Mais elle assure toujours que ce médicament est sans danger. Ce qui n'empêche pas les vétérans de se poser des questions. De la même manière, ils s'interrogent au sujet des vaccinations qu'ils ont reçues. Pour certains, de 5 à 7 vaccinations dans un court laps de temps, ce qui est totalement déconseillé dans la vie civile.
Nuage vert
Parmi les hypothèses également évoquées pour tenter d'expliquer le syndrome de la guerre du Golfe, celle de l'éventuelle intoxication des militaires par les fumées se dégageant des sites civils ou militaires irakiens bombardés par la coalition alliée. «Après l'offensive», raconte Hervé Desplat, «j'ai vu à 200 ou 300 mètres, une explosion dégageant un nuage vert, j'ai demandé s'il y avait une alerte chimique. On m'a dit qu'il n'y avait pas d'alerte, mais j'ai quand même mis mon masque à gaz, je n'avais pas confiance».
En cas d'alerte chimique, les militaires devaient enfiler leur combinaison NBC, autrement dit nucléaire, bactériologique, chimique. Bon nombre d'entre eux racontent n'avoir jamais eu une tenue adaptée à leur taille. C'est ce qu'explique également la journaliste Marie-Claude Dubin, grand reporter à France Soir, lors de la guerre du Golfe. Elle a suivi les légionnaires français pendant l'offensive terrestre contre l'Irak . «J'avais tout le temps la même combinaison NBC, alors qu'elle aurait dû être changée plusieurs fois», raconte Marie-Claude Dubin, «j'ai eu 3 masques à gaz différents, aucun ne fonctionnait». Cette journaliste, qui souffre aujourd'hui de problèmes neurologiques, musculaires et de troubles du système immunitaire, se souvient également avoir passé trois quarts d'heure dans un char irakien détruit à l'uranium appauvri, «pour voir comment les militaires irakiens avaient vécu la guerre». Mais lorsqu'elle est montée dans ce char, Marie-Claude Dubin ne savait pas qu'il avait été détruit à l'uranium appauvri. Comme la plupart des militaires engagés dans le Golfe, elle ignorait alors que les alliés, et notamment les américains, avaient utilisé ces nouveaux obus particulièrement efficaces contre les chars.
C'est la première fois que des munitions à l'uranium appauvri étaient utilisées dans un conflit. Aujourd'hui, les vétérans se demandent quelle part cette «arme moderne», a pu jouer dans la dégradation de leur état de santé.
par Catherine Potet
Article publié le 18/12/2000