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Maroc - Afrique du Sud (1-1)
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Trois petits tours et puis s'en va
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A l'image du défenseur Walid Regragui, les Marocains ont survolé les débats dans le groupe D. Photo AFP
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L'étonnante reculade de l'Afrique du Sud. Après les honneurs de 1996, après les bras levés en signe de victoire de Nelson Mandela, le temps des succès n'est déjà plus qu'un souvenir qui prend de l'âge. Les Bafana Bafana repartent à l'issue du premier tour. Cela ne leur était jamais arrivé.
De notre envoyé spécial en Tunisie
Trois matches et puis s'en vont. Les Sud-Africains quittent la CAN par la petite porte. Leur plus mauvaise performance depuis leurs débuts dans l'épreuve avait été, jusqu'à présent, une place de quart de finaliste. C'était il y a deux ans. Dans un groupe difficile avec le seul Bénin pour petit Poucet, il fallait un sortant. Etrange quand même cette régression permanente. Certains trouveront comme explication l'absence de quelques anciens. Mais hormis Bendict McCarthy, les autres avaient-ils encore leur place. On l'a bien vu avec le vétéran John Moshoeu qu'April Phumo avait choisi de ne pas aligner lors du dernier match. Un Phumo promu au rang de chef après l'éviction d'Ephraïm Mashaba quelques jours avant de venir en Tunisie.
Qu'est-ce qui n'a pas marché? Beaucoup de choses. Cette équipe a manqué de fraîcheur, d'un milieu de terrain décisif, au sein duquel Sibusiso Zuma n'a pas eu les gestes décisifs qu'on lui avait connus auparavant. Elle a surtout compté sur son attaquant Siyabonga Nomvethe. Mais un homme pas toujours servi dans de bonnes conditions ne peut inverser le cours du jeu à lui tout seul.
Les Sud-Africains y croyaient-ils encore au moment de pénétrer sur la pelouse du stade olympique de Sousse? Les chiffres n'étaient pas en leur faveur. Qui pouvait croire à une défaite du Nigéria, par exemple? Et qui n'était pas impressionné par la révélation des deux premières journées, son adversaire du jour, le Maroc. Le principal obstacle dressé devant les Bafana Bafana, c'étaient les Marocains.
Les coéquipiers de Mbulelo Mabizela prenaient l'initiative lors des dix premières minutes sans créer le danger dans la défense marocaine. Mais la première occasion sérieuse allait être marocaine: une passe de Youssef Hadji, ttularisé cette fois dès le coup d'envoi, pour celui qui n'allait pas tarder à se révéler son complice idéal à la pointe du combat, Jawad Zaïri, créait une grosse alerte pour André Arendse (déjà là en 1996) aligné dans les buts à la place d'Emile Baron, blessé.
Les Marocains constituent la bonne surprise de cette CAN
Quelques minutes plus tard, Jawad Zaïri profitait d'un bon centre de Youssef Mokhtari, mais sa tête s'élevait très largement au-dessus de la cage. Encore une action du feu-follet marocain. Son tir oblige Arendse à une sortie les deux mains en avant; le ballon part vers le but sud-africain mais au-dessus. Et c'est au plus fort de la domination marocaine que les Sud-Africains ouvrent la marque: un départ sur le côté droit de Sibusiso Zuma, prolongé vers Nomvethe qui centre dans la surface. Fouhami n'arrive pas à s'en saisir et Patrick Mayo, au milieu de trois défenseurs, trouve la bonne fortune. 1-0 pour les Bafana Bafana.
Les Marocains restent très concentrés et se relancent à l'assaut de la moitié de terrain des hommes de Phumo. 32è: coup franc, tête de Zaïri sur la barre transversale. 38è: Zaïri l'insaisissable est fauché par Neil Winstanley dans la surface; penalty que transforme Youssef Safri. Arendse était pourtant parti du on côté. 1-1 à la mi-temps. On avait surtout vu le Maroc.
La deuxième période était de moins bonne facture, moins vive, tout simplement parce que les Marocains avaient un peu levé le pied. Quelques escarmouches grâce au tandem très prometteur Hadji-Zaïri, parmi les plus complémentaires du tournoi. Nomvethe aura bien une opportunité à la soixante-seizième minute, mais le tableau d'affichage ne changera pas.
Voilà donc le Maroc qu'on avait eu tort d'oublier au début de la compétition qui se rappelle à notre bon souvenir. Ils y a belle lurette que les Lions de l'Atlas n'avaient pas eu l'occasion de se mettre en évidence dans une CAN dont on pensait qu'ils se désintéressaient, plus concernés poar les batailles pour la Coupe du monde. Cette équipe qui va affronter l'Algérie dimanche prochain en quart de finale est très solide derrière avec le patron Naybet, Ouaddou à ses côtés, El Karkouri et Regragui sur les côtés; le milieu de terain joue juste et distribue bien le ballon à coups de passes variées, courtes et longues mais précises; devant le nouveau duo est vif, rapide, adroit. Seul bémol, le gardien Fouhami n'a pas toute l'autorité requise dans ses sorties.
Attention le Maroc peut être l'équipe surprise de la 24ème CAN. Les Lions descendent de l'Atlas. Voilà trop longtemps qu'ils étaient restés dans leurs montagnes. Ils sortent les crocs. Le petit fennec algérien devra user de toutes ses ruses pour ne pas se laisser manger.
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Gérard Dreyfus 04/02/2004
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