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Tunisie - Maroc

Les finalistes vus des rues de Paris


Cet article a été publié dans le quotidien gratuit Metro (www.metrofrance.com) partenaire de RFI pour la CAN 2004.




Des supporters tunisiens fêtent la qualification de leur équipe pour la finale place de la République à Paris.
(Photo Métro)

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Feuille(s) de Match
Tunisie - Nigeria 
Mali - Maroc 
Promenade mercredi soir dans Paris, au rythme des deux demi-finales de la CAN 2004.

Tunisie - Nigeria, au consulat tunisien

Au 25, rue Fortuny (dans le 17e arrondissement de Paris), des hommes affluent d'un pas rapide. Ils sont venus de tout Paris, et même de banlieue, pour assister à la demi-finale qui oppose à 16 heures les Aigles de Carthage aux Super Eagles nigérians. Morci, 26 ans, qui est passé en coup de vent avant de repartir au travail où il suivra la fin du match sur RFI, est venu au consulat parce que "avec les autres Tunisiens, on peut s'enflammer. On recrée l'ambiance du stade". Il n'est pas surpris de la présence de son équipe en demi-finale : "D'abord, on joue à 12 avec le public. Notre force ? Nous n'avons pas de stars alors nous jouons intelligemment." Mais surtout, l'enjeu pour Morci c'est "d'oublier 1994", l'année maudite qui a vu la Tunisie éliminée au premier tour alors qu'elle accueillait la CAN.

Dix ans après, le temps de la revanche a sonné. Après quelque trois minutes de jeu, premier espoir, les attaquants tunisiens se rapprochent des buts adverses, on se lève, on y croit, et puis non, le ballon sort en touche, on se rassied. Tandis que la valse des chaises pliantes se poursuit au gré de l'arrivée d'autres supporteurs, sur le terrain, un premier carton jaune sanctionne Badra. Deux minutes plus tard, sur une faute d'Okocha, on se lève dans la salle en agitant la main. On crie : "Carton, carton". L'arbitre brandit l'avertissement. Si Zied, étudiant de 22 ans, est né en France, ses racines et son coeur sont tunisiens. Comme ses compatriotes, il rêve d'une finale qui sacrerait la Tunisie, et il soutient avec ferveur la candidature de son pays à l'organisation de la Coupe du monde 2010. En deuxième mi-temps, la salle scande : "Tunisie, Tunisie". Stupeur et tremblements lorsque Okocha marque le penalty qui donne l'avantage au Nigeria. Un quart d'heure plus tard, on bondit, on s'embrasse, on hurle : Badra vient d'égaliser. Lamjed préférera ne pas assister aux prolongations : c'est vraiment trop d'émotion. Le consul, lui, est resté jusqu'au bout pour voir la qualification en finale d'une équipe "à la volonté d'acier".

Mali - Maroc, dans les bars de Château-Rouge

Dix-neuf heures : le coup d'envoi de la seconde demi-finale de la CAN entre le Mali et le Maroc vient d'être donné. Dans les rues du XVIIIe arrondissement de la capitale, tout près de la station de métro Château-Rouge, les cafés exigus affichent complet. Devant leurs vitres embuées, les amoureux du foot africain se pressent par dizaines pour ne rien perdre de la rencontre.

A l'intérieur des "Deux-Provinces", rue Doudeauville, Moussa, d'origines malienne et sénégalaise, accoudé au comptoir, suit le match sur la pointe des pieds, les yeux rivés sur la petite télévision installée par la patron depuis le début de la compétition. Devant lui, les supporteurs marocains, dont l'équipe mène depuis la 14e minute, bondissent de leur chaise à chaque nouvelle occasion de but. "C'est quand même dommage que la télévision publique française ne retransmette pas les rencontres de la CAN", fait-on remarquer. "Si vous n'avez pas le câble, il ne vous reste que les cafés. Regardez, on s'entasse ici à une centaine dans 40 m2. Sans parler des trottoirs bondés. Pourtant, les communautés africaines sont nombreuses en France !"

Malgré le manque de confort, la bonne humeur l'emporte et Moussa, pas chauvin pour un sou, affiche son bonheur de voir les équipes du Maghreb dominer la phase finale de la Coupe. "Depuis des années, ce sont les équipes subsahariennes qui gagnent la CAN. C'est au tour de l'Afrique du Nord maintenant de briller !"

Dans la rue, Rachid, qui a quitté l'Algérie pour la France il y a deux ans et demi, n'attend pas la fin de la rencontre mais se dit content des Marocains qui mènent 2-0 en ce début de seconde mi-temps. "Je suis un supporter de Manchester United parce que le foot ce n'est pas qu'une question de rivalité entre pays mais si j'écoute mon coeur, bien sûr je suis heureux que la finale s'annonce 100% maghrébine." Quelques ruelles plus haut, au "Petit Pointe-à-Pitre", des gamins surexcités entrent et sortent du café, en hurlant "Vive le Maroc, vive la Tunisie " ! Vers 20 h 50, des cris de joie retentissent dans le quartier, les admirateurs des Lions de l'Atlas sortent, drapeaux à la main, direction les Champs pour fêter leur victoire écrasante de 4-0 sur le Mali.
Claire Cousin et Jennifer Gallé
13/02/2004




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