|
Cameroun
|
Paul Biya sélectionne Mboma
|
"L'affaire Mboma" est sur toutes les lèvres. Le buteur aurait obtenu sa sélection du président camerounais en personne. (photo AFP)
|
Avec «l’affaire Mboma», l’agitation chez les organisateurs de charters, et les activités des commerçants, les Camerounais n’attendent pas le 24 janvier, ils vivent déjà au rythme de la compétition.
De notre correspondant à Yaoundé
Aux quatre titres de champions d’Afrique de leur équipe nationale, il faudra peut-être ajouter aux Camerounais une couronne de champion des polémiques. A deux semaines du coup d’envoi du rendez-vous continental, ce que la presse a vite fait de baptiser «l’affaire Mboma» est sur toutes les lèvres. Le pays honore sa réputation d’une terre où le football est une religion. Le rappel en sélection samedi dernier, de l’artificier des Lions Indomptables, alimente la quasi totalité des conversations dans les taxis, les bureaux, les gargotes, les marchés les milieux scolaires, et sportifs, aussi bien dans les grandes métropoles que dans l’arrière-pays.
Mis à l’écart du groupe des 26 présélectionnés dont la liste a été rendue publique voici quelques jours par Winfried Schäfer, le dossard n°10 des Lions Indomptables, avant-centre de Tokyo Verdy au Japon, était arrivé à Yaoundé le 5 janvier. Pour ses vacances, selon ses propres dires. Dans le but de négocier, sa sélection au plus haut niveau de l’Etat, selon la presse, qui, dans une étonnante unanimité, a clairement attribué le retour de Patrick Mboma au sein de l’équipe, au président Paul Biya. C’est le signe, ont précisé les chroniqueurs, d’un désaveu du ministre de la Jeunesse et des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt…
Le fantôme de Marc-Vivien Foé
Dimanche, le goaleador n’était pas sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, où ses coéquipiers livraient un match d’exhibition, sous le regard de quelque 60 000 spectateurs, venus, sans bourse délier, leur conférer, une certaine onction populaire, selon une tradition solidement établie. Depuis le départ des présélectionnés de Winfried Schäfer pour l’ultime mise au vert à Malaga en Espagne, les parieurs rivalisent de formules, sur la présence ou non de Patrick Mboma, sur la liste définitive de ceux qui seront de l’expédition tunisienne.
Mais il se murmure déjà que le fantôme de Marc-Vivien Foe, hantera les rangs des Camerounais à cette CAN: la projection d’un documentaire sur la vie du Lion mort au stade Gerland de Lyon en France en juin dernier lors de la Coupe des Confédérations, est envisagée, selon les prévisions du ministère de la Culture, lequel compte en outre faire déplacer peintres, sculpteurs, photographes, et groupes de danses folkloriques, pour assurer l’animation dans et hors des stades, d’autant qu’on parle de la participation du pays à la cérémonie d’ouverture de la compétition.
D’autres Camerounais devraient se joindre à ces supporters, au vu de l’effervescence perceptible chez les organisateurs de charters, qui, à coup de publicité, sont à la conquête des inconditionnels des Lions Indomptables.
En attendant, sur les artères des principales villes et les marchés de campagne, les commerçants exposent les photos des Lions, proposent des t-shirt à la gloire et au soutien de l’équipe nationale. Les tenanciers de débits de boisson, transformés souvent en lieux de visionnage collectif à la faveur des grands rendez-vous de football, opèrent les aménagements appropriés pour accueillir les clients-téléspectateurs.
Les Camerounais sont plus que jamais à l’affût d’une troisième couronne consécutive, exploit jamais réalisé à ce jour. Un défi qui plaît à l’homme de la rue comme il sied à des joueurs à la poitrine déjà largement bardée de médailles.
|
Valentin Zinga 13/01/2004
|
|
|
|
|