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Tchétchénie

Une élection sur fond de combats

Les Tchétchènes ont voté dimanche 26 mars pour élire le nouveau Président de Russie. Un scrutin qui s'est déroulé dans une atmosphère tendue: les rebelles tchétchènes ont annoncé la prise de la ville de Nojaï-Iourt (au Sud-Est de la république indépendantiste caucasienne). Information qui a été démentie par Vladimir Poutine.
L'élection présidentielle russe s'est déroulée dans un calme tout relatif et sous la contrainte de l'armée en Tchétchénie alors que se poursuivaient les opérations militaires dans les montagnes du Sud. Les chefs indépendantistes tchétchènes ont tenu parole. Ils avaient assuré qu'ils ne laisseraient pas l'élection présidentielle russe se dérouler sans heurts. En effet, près de 2 000 combattants, dirigés par le chef de guerre Khattab ont repris aux Russes la ville de Nojaï-Iourt. Une annonce qui est intervenue le jour de l'élection présidentielle russe alors que le scrutin se déroulait également en Tchétchénie.

Dans la république indépendantiste caucasienne, le scrutin a été entouré de très importantes mesures de sécurité : les forces de police ont entouré les bureaux de vote, des fouilles systématiques des sacs de ceux qui venaient remplir leur devoir électoral ont été mises en place et des policiers étaient même en faction devant les urnes. Les Russes ont aussi procédé au contrôle des véhicules et fermé la frontière avec la république voisine d'Ingouchie. Et pour ceux qui n'ont pas pu se déplacer jusqu'à leur bureau de vote, des autobus ont été expressément affrétés.


A Grozny, la capitale tchétchène dévastée par la guerre, près de 74% des 40 000 électeurs inscrits ont voté. Quant aux villages les plus petits, la participation au scrutin paraissait quasiment nulle. Ce taux de participation très élevé pourrait s'expliquer par la présence sur place de militaires russes. "Les élections se sont passées sans problème. La sécurité a été assurée. Plusieurs représentants de l'OSCE ont vérifié sur place la bonne marche du scrutin" a déclaré Doudma Sadaïev, vice-maire de Grozny. Un avis réfuté par Helle Degn, chef de la mission de l'OSCE pour la Russie, qui a vivement critiqué les conditions du scrutin en Tchétchénie, estimant que les observateurs n'avaient pas pu circuler librement.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 26/03/2000