Zimbabwe
Fermiers blancs, paysans noirs
Du temps du régime blanc de l'ancien Premier ministre Ian Smith, les fermiers européens représentaient l'archétype du " Rhodie ", ce colon européen farouchement opposé à l'arrivée des Noirs aux pouvoirs. Avant l'accession de Robert Mugabe au pouvoir, le Syndicat national des fermiers rhodésiens (RNFU), était d'ailleurs l'un des principaux partisans du maintien de la domination blanche. Depuis les choses ont évolué.
En 1980, le premier ministre de l'agriculture du Zimbabwe ne fut autre que Denis Norman, président de ce même syndicat. Quant aux fermiers européens qui ont choisi de rester à l'indépendance, ils ont pris la nationalité zimbabwéenne. Et, tout en conservant leurs privilèges, ils ont fini par vivre en relative bonne intelligence avec la population noire. Ils n'en restent pas moins une classe d'ultra privilégiés. Au nombre d'environ 4000, auxquels il faut ajouter quelques centaines de gros exploitants noirs, ils possèdent à eux seuls plus de 30% de l'ensemble des terres cultivables, dans les régions les plus fertiles, soit environ 12 millions d'hectares. " La taille moyenne d'une exploitation dans ce secteur est de 2474 hectares ", estime le sociologue zimbabwéen James Murombedzi.
Certes le secteur agricole commercial, qu'ils contrôlent presque entièrement, emploie environ 26% de la main-d'£uvre locale et constitue le principal pourvoyeur en devises étrangères, grâce notamment à la production de tabac, dont le Zimbabwe est le troisième producteur mondial. Mais pour un président en mal de popularité, ils sont un parfait bouc émissaire.
Car si les paysans noirs ne croient plus guère aux promesses gouvernementales, jamais tenues, de redistribution foncière, ils n'en sont pas moins largement exclus de l'agriculture commerciale. Il existe certes une petite catégorie, estimée à 8500, de petits fermiers commerciaux noirs, dont les exploitations avoisinent en moyenne 125 hectares, et quelque 60 000 foyers de paysans ont bénéficié du programme de redistribution lancé à l'indépendance. Deux groupes qui se partagent 4 millions d'hectares. Mais pour la grande majorité, les fermiers africains sont des petits cultivateurs, dont environ un million de familles vivent dans les zones dites " communautaires ", généralement peu fertiles et couvrant environ 16, 4 millions d'hectares. Parqués dans ces régions du temps de la colonisation, ils ont reçu une attention particulière du gouvernement après l'indépendance, qui y a favorisé une croissance de la production agricole. Mais, compte tenu de la mauvaise qualité des sols, la question de la surpopulation s'est rapidement posée. Ce qui, personne ne le conteste, ne rend que plus urgente une réforme agraire.
En 1980, le premier ministre de l'agriculture du Zimbabwe ne fut autre que Denis Norman, président de ce même syndicat. Quant aux fermiers européens qui ont choisi de rester à l'indépendance, ils ont pris la nationalité zimbabwéenne. Et, tout en conservant leurs privilèges, ils ont fini par vivre en relative bonne intelligence avec la population noire. Ils n'en restent pas moins une classe d'ultra privilégiés. Au nombre d'environ 4000, auxquels il faut ajouter quelques centaines de gros exploitants noirs, ils possèdent à eux seuls plus de 30% de l'ensemble des terres cultivables, dans les régions les plus fertiles, soit environ 12 millions d'hectares. " La taille moyenne d'une exploitation dans ce secteur est de 2474 hectares ", estime le sociologue zimbabwéen James Murombedzi.
Certes le secteur agricole commercial, qu'ils contrôlent presque entièrement, emploie environ 26% de la main-d'£uvre locale et constitue le principal pourvoyeur en devises étrangères, grâce notamment à la production de tabac, dont le Zimbabwe est le troisième producteur mondial. Mais pour un président en mal de popularité, ils sont un parfait bouc émissaire.
Car si les paysans noirs ne croient plus guère aux promesses gouvernementales, jamais tenues, de redistribution foncière, ils n'en sont pas moins largement exclus de l'agriculture commerciale. Il existe certes une petite catégorie, estimée à 8500, de petits fermiers commerciaux noirs, dont les exploitations avoisinent en moyenne 125 hectares, et quelque 60 000 foyers de paysans ont bénéficié du programme de redistribution lancé à l'indépendance. Deux groupes qui se partagent 4 millions d'hectares. Mais pour la grande majorité, les fermiers africains sont des petits cultivateurs, dont environ un million de familles vivent dans les zones dites " communautaires ", généralement peu fertiles et couvrant environ 16, 4 millions d'hectares. Parqués dans ces régions du temps de la colonisation, ils ont reçu une attention particulière du gouvernement après l'indépendance, qui y a favorisé une croissance de la production agricole. Mais, compte tenu de la mauvaise qualité des sols, la question de la surpopulation s'est rapidement posée. Ce qui, personne ne le conteste, ne rend que plus urgente une réforme agraire.
par Christophe Champin
Article publié le 03/05/2000