L''affaire Elf
Un «<i> impôt-corruption </i>» sur chaque baril
Un nouveau circuit financier occulte du pétrolier français Elf-Aquitaine vient d'être révélé par André Tarallo, ex-Monsieur Afrique de la compagnie, aux juges chargés d'instruire cette affaire à rebondissements. Le quotidien Le Parisien publie la teneur de son procès-verbal d'audition.
Depuis 1996, l'affaire Elf répand une odeur nauséabonde sur la vie politique française et, de révélations en révélations, de plus en plus de personnalités sont mises en cause et ce, de manière de plus en plus précise. Parmi les victimes illustres des progrès de l'enquête, l'ancien ministre français des affaires étrangères Roland Dumas et l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl.
Aujourd'hui, un circuit de financement régulier de la corruption, via le Liechtenstein, est mis en lumière par André Tarallo, ancien patron des hydrocarbures Elf et de la filiale Elf-Gabon.
La méthode est simple. Pour chaque baril de pétrole brut acheté par Elf, une somme d'environ 3 FF était détournée vers des sociétés financières offshore, principalement au Liechtenstein. Le choix est judicieux, cette principauté vient en effet d'être, à la fois, mise à l'index par le Gafi (Groupe d'action financière pour la lutte contre le blanchiment) et dénoncée par l'OCDE comme paradis fiscal.
Le prélèvement de cet impôt-corruption s'effectuait lors des transactions entre les filiales d'Elf chargées de la production et la filiale Elf Trading, chargée de la commercialisation. Les caisses noires ainsi approvisionnées, sous le terme de "contrats d'abonnement", servaient au versement de pots-de-vin aux chefs d'Etat, ministres, familles régnantes des pays producteurs, précise même André Tarallo, selon les propos rapportés par Le Parisien. Seul épargné par cette dîme, le pétrole provenant des Etat-Unis et de la Mer du Nord. Et, en Russie le montant des commissions aux décideurs politiques serait particulièrement élevé.
André Tarallo est plus loquace encore en ce qui concerne l'Afrique, zone où il a exercé personnellement de hautes responsabilités, alors que la Russie, l'Ouzbékistan, la Chine et la Malaisie étaient plutôt du ressort d'Alfred Sirven, proche collaborateur de l'ex-président d'Elf Loïk Le Floch-Prigent.
Sur le continent africain, le prélèvement aurait atteint 60 millions de dollars par an, soit 420 millions de FF dans les années 90. Hors, Elf extrait du pétrole en Afrique depuis les années 70à
Le circuit passant par le Liechtenstein ne semble cependant pas être le seul utilisé par la compagnie Elf pour permettre de rémunérer décideurs et intermédiaires. Déjà, en 1999, le juge suisse Paul Perraudin faisait état de comptes, ouverts en Suisse, par lesquels auraient transité environ 2 milliards de FF.
Aujourd'hui, un circuit de financement régulier de la corruption, via le Liechtenstein, est mis en lumière par André Tarallo, ancien patron des hydrocarbures Elf et de la filiale Elf-Gabon.
La méthode est simple. Pour chaque baril de pétrole brut acheté par Elf, une somme d'environ 3 FF était détournée vers des sociétés financières offshore, principalement au Liechtenstein. Le choix est judicieux, cette principauté vient en effet d'être, à la fois, mise à l'index par le Gafi (Groupe d'action financière pour la lutte contre le blanchiment) et dénoncée par l'OCDE comme paradis fiscal.
Le prélèvement de cet impôt-corruption s'effectuait lors des transactions entre les filiales d'Elf chargées de la production et la filiale Elf Trading, chargée de la commercialisation. Les caisses noires ainsi approvisionnées, sous le terme de "contrats d'abonnement", servaient au versement de pots-de-vin aux chefs d'Etat, ministres, familles régnantes des pays producteurs, précise même André Tarallo, selon les propos rapportés par Le Parisien. Seul épargné par cette dîme, le pétrole provenant des Etat-Unis et de la Mer du Nord. Et, en Russie le montant des commissions aux décideurs politiques serait particulièrement élevé.
André Tarallo est plus loquace encore en ce qui concerne l'Afrique, zone où il a exercé personnellement de hautes responsabilités, alors que la Russie, l'Ouzbékistan, la Chine et la Malaisie étaient plutôt du ressort d'Alfred Sirven, proche collaborateur de l'ex-président d'Elf Loïk Le Floch-Prigent.
Sur le continent africain, le prélèvement aurait atteint 60 millions de dollars par an, soit 420 millions de FF dans les années 90. Hors, Elf extrait du pétrole en Afrique depuis les années 70à
Le circuit passant par le Liechtenstein ne semble cependant pas être le seul utilisé par la compagnie Elf pour permettre de rémunérer décideurs et intermédiaires. Déjà, en 1999, le juge suisse Paul Perraudin faisait état de comptes, ouverts en Suisse, par lesquels auraient transité environ 2 milliards de FF.
par Francine Quentin
Article publié le 11/07/2000