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Guinée

Les péripéties d'un procès contesté<br>

Le procès d'Alpha Condé, qui devait reprendre mercredi 2 août à Conakry, à été à nouveau reporté d'une semaine, à la demande du procureur, alors que ce dernier devait commencer son réquisitoire. L'opposant guinéen et ses 47 co-accusés, emprisonnés pour «atteinte à l'autorité de l'Etat» et «emploi illégal de la force armée», risquent des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité. Depuis le début de ce procès il y a cinq mois, de nombreuses personnalités en Afrique ont dénoncé et dénoncent toujours ce qu'elles appellent «une parodie de justice».
Depuis le 12 avril dernier, date de l'ouverture des audiences, le procès d'Alpha Condé et de ses 47 co-accusés, a laissé pantois plus d'un observateur. Il y a d'abord eu le boycott des avocats de la défense indignés par, «une parodie de justice plaquée sur un dossier fabriqué de toutes pièces».

Si la plupart des accusés ont dès lors choisi de garder le silence, certains ont revanche tenu à dénoncer les conditions de leur détention. L'un des accusés à même exhibé face à des magistrats embarrassés les cicatrices témoignant des violences subies en prison. D'autres ont raconté les menaces de mort, les coups, le système du TST, la torture sans trace, hérité de l'époque de l'ancien dictateur Sékou Touré.

Du coté de l'accusation, la cohorte des 70 témoins à charge s'est rétrécie comme peau de chagrin. Vingt personnes ont été citées avec beaucoup d'incohérence dans les propos et parfois des scènes cocasses, comme cette vieille femme qui a tout simplement demandé au président du tribunal de lui expliquer ce qu'elle devait dire contre Alpha Condé. Ces à-peu-près ont rendu nerveux l'un des juges, qui s'est permis en pleine cour de menacer du doigt l'avocat d'Alpha Condé.

Même si ce procès a le mérite d'être public de bout en bout, il ne trouve pas grâce aux yeux de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, qui réclame la suspension de toutes les aides à la Guinée jusqu'à la libération de l' opposant.



par A Dakar Olivier  Rogez

Article publié le 02/07/2000