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Pays Basque

Un dirigeant de l'ETA tué par l'explosion de sa bombe<br> <br> <br> <br> <br> <br>

Quatre membres présumés du mouvement séparatiste basque ETA, dont l'un des chef du commando le plus meurtrier de l'organisation clandestine, sont morts lundi soir dans l'explosion de leur voiture à Bilbao dans le nord de l'Espagne. Quelques heures plus tard, l'explosion d'une voiture piégée a fait un mort à Zumaia toujours au Pays Basque espagnol.
L'autopsie devra déterminer si l'un des corps retrouvé à l'intérieur de la Renault Clio qui a explosé lundi soir à Bilbao est bien le cadavre de Patxi Rementeria. La tâche s'annonce difficile pour les médecins légistes tant les corps des quatre victimes ont été déchiquetés lors de l'explosion. Un témoin de la déflagration a expliqué à la radio basque qu'il avait vu des débris voler dans tous les sens et qu'un "morceau de main" était tombé devant lui alors qu'il se trouvait sur le pas de sa porte, à plusieurs dizaines de mètres de là.

Les trois hommes et la femme qui se trouvaient à bord ont probablement sauté en manipulant les explosifs qu'ils transportaient. Pour les policiers, il ne fait pas de doute que Patxi Rementeria était l'un des quatre occupants de la voiture. Un faux document d'identité a été retrouvé parmi les débris. Un document sur lequel figure la photo de celui qui était l'un des hommes les plus recherchés d'Espagne.

A la tête du commando Biscaye, l'un des plus meurtriers de l'organisation séparatiste basque ETA, Patxi Rementeria est soupçonné d'être à l'origine de 19 attentats et de plusieurs assassinats. La police espagnole le pense responsable notamment de la mort du jeune conseiller municipal Miguel Angel Blanco, assassiné en juillet 1997. Sa mort avait provoqué les premières manifestations de masse rassemblant plusieurs millions de personnes en Espagne pour dénoncer la violence terroriste de l'ETA.

Rementeria avait pris la direction du commando Biscaye en 1998, après regagné clandestinement l'Espagne à partir du Cap-Vert où il avait été extradé suite à son arrestation par la police française en 1989. Auparavant, ce commando avait été démantelé à sept reprises par la police espagnole.

Lorsque leur voiture a explosé lundi soir, les quatre membres de l'ETA s'apprêtaient sans aucun doute à commettre un nouvel attentat. Ils se trouvaient dans un quartier de Bilbao où se trouvent les locaux de deux journaux: Deia (proche du Parti nationaliste basque, au pouvoir dans la province) et la succursale basque d'El Mundo (quotidien libéral proche du parti populaire au pouvoir à Madrid).

Quelques heures plus tard, mardi dans la matinée, à Zumaia, un bombe explosait sous la voiture d'un industriel du Pays Basque. Jose Maria Korta, grièvement blessé par l'explosion, devait décéder des suites de ses blessures. L'homme assurait la présidence du patronat de la province basque du Guipuzcoa et l'attentat qui lui a coûté la vie est attribué par les enquêteurs à l'ETA.



par Philippe  Couve

Article publié le 08/08/2000