Allemagne
La riposte s'organise
Face à la montée du racisme, les dirigeants allemands décrètent la mobilisation générale avec le soutien de l'opinion, des médias, et des responsables de tous horizons.
Interdire le parti néo-nazi NPD, mobiliser les vedettes du sport et de spectacle, éduquer la jeunesse, surveiller l'Internet, réprimer plus sévèrement les actes racistes: c'est en associant prévention et répression que l'Allemagne entend lutter contre les violences xénophobes. Les initiatives viennent de partout. Le gouvernement, conduit par un Gerhard Schröder résolu, a lancé avec le Conseil central des Juifs d'Allemagne un «pacte» contre l'extrême-droite. Il s'agit de mobiliser les citoyens derrière le slogan «Affichez les couleurs», avec le concours d'une vingtaine de personnalités ayant rejoint le mouvement. Parmi celles-ci, le tennisman Boris Becker, dont la femme est une métisse qui subit fréquemment des injures racistes. Une grande manifestation censée provoquer «un effet boule de neige» est programmée pour la fin septembre à Berlin. Les industriels
allemands, pour qui la multiplication des agressions racistes peut «conduire à une image rendant difficile de présenter les avantages compétitifs de l'Allemagne», prévoient d'ouvrir un symposium contre l'extrême-droite. L'objectif est d'inciter les entreprises à parler avec les jeunes, notamment avec les groupes «à problèmes». Le syndicat des postiers propose d'interdire le courrier dont les signes apparents désignent la mouvance extrémiste.
Penchants hitlériens
L'association des communes annonce la création d'une banque de données pour mettre en commun les initiatives locales contre la violence. Le quotidien populaire Bild a lancé une campagne visant à présenter sous un jour positif les étrangers qui vivent en Allemagne. Chaque jour, le journal propose un portrait en première page. Un jour, c'est une coiffeuse kényane de Stuttgart «qui rend les femmes allemandes plus belles». Un autre, c'est le footballeur français d'origine arménienne Youri Djorkaeff, attaquant du club de Kaiserslautern, «qui fait gagner l'Allemagne».
Pour ce qui est des mesures répressives, on évoque des restrictions sur le droit de manifestation et les permis de port d'armes, ainsi que la possibilité de renforcer la police dans les quartiers sensibles. Des voix s'élèvent pour réclamer l'interdiction du mouvement d'extrême-droite NPD, un parti qui affiche ouvertement son négationnisme et ses penchants hitlériens.
L'idée a été lancée par les ministres de l'Intérieur de plusieurs Länder. Mais selon de nombreux juristes, le dossier, trop mince, ne franchirait pas la barrière de la Cour constitutionnelle. Or, selon le gouvernement fédéral, il faut à tout prix éviter un échec judiciaire, «car ce serait une honte pour l'Etat de droit et un triomphe pour le NPD si une demande d'interdiction était rejetée par la Cour». Un groupe de travail a été chargé de plancher sur la question. Ses conclusions doivent être présentées d'ici la mi-octobre 2000.
allemands, pour qui la multiplication des agressions racistes peut «conduire à une image rendant difficile de présenter les avantages compétitifs de l'Allemagne», prévoient d'ouvrir un symposium contre l'extrême-droite. L'objectif est d'inciter les entreprises à parler avec les jeunes, notamment avec les groupes «à problèmes». Le syndicat des postiers propose d'interdire le courrier dont les signes apparents désignent la mouvance extrémiste.
Penchants hitlériens
L'association des communes annonce la création d'une banque de données pour mettre en commun les initiatives locales contre la violence. Le quotidien populaire Bild a lancé une campagne visant à présenter sous un jour positif les étrangers qui vivent en Allemagne. Chaque jour, le journal propose un portrait en première page. Un jour, c'est une coiffeuse kényane de Stuttgart «qui rend les femmes allemandes plus belles». Un autre, c'est le footballeur français d'origine arménienne Youri Djorkaeff, attaquant du club de Kaiserslautern, «qui fait gagner l'Allemagne».
Pour ce qui est des mesures répressives, on évoque des restrictions sur le droit de manifestation et les permis de port d'armes, ainsi que la possibilité de renforcer la police dans les quartiers sensibles. Des voix s'élèvent pour réclamer l'interdiction du mouvement d'extrême-droite NPD, un parti qui affiche ouvertement son négationnisme et ses penchants hitlériens.
L'idée a été lancée par les ministres de l'Intérieur de plusieurs Länder. Mais selon de nombreux juristes, le dossier, trop mince, ne franchirait pas la barrière de la Cour constitutionnelle. Or, selon le gouvernement fédéral, il faut à tout prix éviter un échec judiciaire, «car ce serait une honte pour l'Etat de droit et un triomphe pour le NPD si une demande d'interdiction était rejetée par la Cour». Un groupe de travail a été chargé de plancher sur la question. Ses conclusions doivent être présentées d'ici la mi-octobre 2000.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 15/08/2000