Photojournalisme
Le libre objectif - <i>free lens</i>
Cinq cents photographes ont signé à ce jour le manifeste de l'association Freelens, un mouvement indépendant européen de professionnels de la photo, émus par les menaces que font peser les banques d'images sur la qualité et la gestion de leur travail.
Les nouveaux contrats proposés par les opérateurs du net et les groupes multimédia, veulent imposer au photographe la seule responsabilité juridique des clichés en cas de litige, et en même temps lui demande d'abandonner ses droits de reproduction et son contrôle sur l'image dont il est l'auteur. «J'ai fait un reportage sur un squat en Suisse, en m'engageant auprès des personnes photographiées à ne jamais publier dans leur pays raconte un membre de Freelens. Un journal italien a voulu m'acheter les clichés. J'ai appelé les gens un par un pour leur demander leur consentement parce que j'ai pensé qu'une publication dans un pays aussi proche que l'Italie pouvait porter atteinte à leur sécurité. Si j'avais accepté de signer un contrat nouvelle formule, l'agence ou la revue n'aurait pas eu ces précautions et j'aurais dû payer les pots cassés devant le tribunal». On sait déjà avec quelle légèreté des magazines et des quotidiens ont légendé des photos au nom du sensationnalisme, qu'on imagine de quel dérapage sont capables certains webmasters pour illustrer leurs sites !
«C'est un malentendu culturel» se défend François Hebel, ancien de la FNAC et de la coopérative Magnum, récemment engagé comme responsable éditorial pour l'Europe de Corbis-Sygma, «A Seattle, on parle d'illustration; à Paris, d'art photographique et de photojournalisme». Pour lui, un accord devrait être rapidement trouvé dans le conflit actuel qui concerne au premier rang son agence, rachetée l'an passé par la société de Bill Gates. Malentendu culturelà peut-être, mais devenu réflexe commercial puisque, profitant de leur fragilité financière, les principaux groupes de presse français, allemands, et anglo-saxons obligent leurs collaborateurs occasionnels à signer ces engagements.
Freelens, qui suit de très près les négociations entre les banques d'images et les agences de photo, n'entend pas en rester là et veut rallier tous les auteurs exploités par le Net et le multimédia¯: écrivains, graphistes, peintres, journalistes, producteurs radio.
Site : http://freelens.france.free.fr
«C'est un malentendu culturel» se défend François Hebel, ancien de la FNAC et de la coopérative Magnum, récemment engagé comme responsable éditorial pour l'Europe de Corbis-Sygma, «A Seattle, on parle d'illustration; à Paris, d'art photographique et de photojournalisme». Pour lui, un accord devrait être rapidement trouvé dans le conflit actuel qui concerne au premier rang son agence, rachetée l'an passé par la société de Bill Gates. Malentendu culturelà peut-être, mais devenu réflexe commercial puisque, profitant de leur fragilité financière, les principaux groupes de presse français, allemands, et anglo-saxons obligent leurs collaborateurs occasionnels à signer ces engagements.
Freelens, qui suit de très près les négociations entre les banques d'images et les agences de photo, n'entend pas en rester là et veut rallier tous les auteurs exploités par le Net et le multimédia¯: écrivains, graphistes, peintres, journalistes, producteurs radio.
Site : http://freelens.france.free.fr
par Marion Urban
Article publié le 29/09/2000