Sierra Leone
Les Britanniques ne déserteront<br> pas la Sierra Leone
Londres a l'intention de maintenir en Sierra Leone quelque 200 «instructeurs» militaires.. Décision annoncée après la mort d'un soldat anglais, dimanche, lors de l'opération de récupération des militaires britanniques qui avaient été pris en otage.
Dimanche 10 septembre, à l'aube, une centaine de soldats britanniques lance l'assaut contre le camp des West Side Boys. Ils ont l'appui de cinq hélicoptères. Ils disposent d'artillerie lourde. Malgré tout, les combats, extrêmement violents, vont durer jusqu'à la fin de l'après-midi. Bilan: les six militaires retenus en otage pendant plus de deux semaines par les rebelles sont libérés, mais un des hommes venus à leur rescousse est tué et un autre est très grièvement blessé. «Je déplore très profondément la perte d'un de nos soldats, déclare le ministre des affaires étrangères, Robin Cook. Mais je reste très impressionné par le professionnalisme et la discipline avec lesquels nos troupes ont mené à bien cette opération.»
Au Foreign Office comme au ministère de la Défense, on ne donne toujours aucune explication sur les circonstances de l'enlèvement des six militaires. On indique simplement qu'ils ont été capturés relativement loin de la base britannique où un contingent de 200 soldats participe depuis le mois de juin à un programme d'entraînement de l'armée régulière sierra-léonaise. En revanche, on affirme haut et fort qu'en leur portant secours, la Grande-Bretagne a rendu un grand service au régime du président Kabbah : le leader des West Side Boys s'est rendu et il est désormais derrière les barreaux ; vingt-cinq de ses hommes ont été tués et une vingtaine d'autres ont été faits prisonniers.
Cela dit, Robin Cook reconnaît bien volontiers que la bataille contre la rébellion n'est pas gagnée. «La population sierra-léonaise vit toujours sous la menace du RUF (Revolutionary United Front) et de ses miliciens dont la spécialité consiste à mutiler les femmes et les enfants.» Bref, dans l'esprit du ministre de Tony Blair, il n'est pas question que la Grande-Bretagne retire aujourd'hui ses troupes de Sierra Leone. «Cela reviendrait à céder aux terroristes et aux preneurs d'otages.» Londres s'engage donc à poursuivre son programme d'assistance militaire et à continuer de soutenir, financièrement, le processus de désarmement des rebelles. Mais dans le même temps, Robin Cook cherche à obtenir auprès de l'ONU un renforcement de la force de maintien de la paix déjà présente en Sierra Leone.
L'opposition conservatrice n'a jamais été convaincue par la politique africaine du New Labour. Mais après la prise d'otages du mois dernier et l'opération de secours qui a coûté la vie à un soldat britannique, son jugement est désormais sans appel. Ian Duncan, chargé des questions militaires chez les Tories , réclame un retrait immédiat de Sierra Leone. «On ne peut pas maintenir un contingent de 200 soldats, dans ce pays, sans mettre leur vie en danger. La seule solution, c'est de rapatrier de nos troupes, car au fond la Grande-Bretagne n'a rien à faire là-bas et les Nations-Unies devraient être capables de se débrouiller toutes seules.»
Au Foreign Office comme au ministère de la Défense, on ne donne toujours aucune explication sur les circonstances de l'enlèvement des six militaires. On indique simplement qu'ils ont été capturés relativement loin de la base britannique où un contingent de 200 soldats participe depuis le mois de juin à un programme d'entraînement de l'armée régulière sierra-léonaise. En revanche, on affirme haut et fort qu'en leur portant secours, la Grande-Bretagne a rendu un grand service au régime du président Kabbah : le leader des West Side Boys s'est rendu et il est désormais derrière les barreaux ; vingt-cinq de ses hommes ont été tués et une vingtaine d'autres ont été faits prisonniers.
Cela dit, Robin Cook reconnaît bien volontiers que la bataille contre la rébellion n'est pas gagnée. «La population sierra-léonaise vit toujours sous la menace du RUF (Revolutionary United Front) et de ses miliciens dont la spécialité consiste à mutiler les femmes et les enfants.» Bref, dans l'esprit du ministre de Tony Blair, il n'est pas question que la Grande-Bretagne retire aujourd'hui ses troupes de Sierra Leone. «Cela reviendrait à céder aux terroristes et aux preneurs d'otages.» Londres s'engage donc à poursuivre son programme d'assistance militaire et à continuer de soutenir, financièrement, le processus de désarmement des rebelles. Mais dans le même temps, Robin Cook cherche à obtenir auprès de l'ONU un renforcement de la force de maintien de la paix déjà présente en Sierra Leone.
L'opposition conservatrice n'a jamais été convaincue par la politique africaine du New Labour. Mais après la prise d'otages du mois dernier et l'opération de secours qui a coûté la vie à un soldat britannique, son jugement est désormais sans appel. Ian Duncan, chargé des questions militaires chez les Tories , réclame un retrait immédiat de Sierra Leone. «On ne peut pas maintenir un contingent de 200 soldats, dans ce pays, sans mettre leur vie en danger. La seule solution, c'est de rapatrier de nos troupes, car au fond la Grande-Bretagne n'a rien à faire là-bas et les Nations-Unies devraient être capables de se débrouiller toutes seules.»
par Thierry Parisot
Article publié le 12/09/2000