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Epidémie

La fièvre mortelle en Ouganda

La fièvre hémorragique Ebola a fait plusieurs dizaines de morts dans le nord de l'Ouganda. La zone touchée par la maladie s'étend à grande vitesse.
Son nom sonne comme une condamnation sans appel. La fièvre hémorragique Ebola fait peur, et pour cause : les personnes contaminées meurent dans 50 à 90% des cas. Les ravages de la maladie sont foudroyants : fièvres, douleurs musculaires, maux de tête, puis vomissements, diarrhées et enfin des hémorragies internes et externes. Et il n'existe aucun traitement connu pour venir à bout d'Ebola.

Dans le nord de l'Ouganda, autour de la ville de Gulu, une trentaine de cas avaient été recensés jusqu'à dimanche. Mais au cours des dernières heures, le périmètre de l'épidémie s'est brusquement élargi. De nouveaux cas de malades ayant contracté le virus ont été signalés à plus de 100 kilomètres de Gulu.

Plus inquiétant encore, parmi ces malades figurent les habitants de plusieurs camps qui abritent des personnes déplacées dans cette zone d'affrontement entre l'armée régulière et les rebelles de « l'armée de résistance du Seigneur ».

Au sein de populations fragilisées, le virus Ebola risque de faire des ravages, d'autant que la maladie est extrêmement contagieuse. Elle peut se contracter par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou le sperme des personnes infectées. Elle serait même transmissible par voie respiratoire.

Les chercheurs travaillent avec des scaphandres

Lors de la dernière grande épidémie qui avait frappé la région de Kikwit (RD Congo) en 1995, « une infirmière a été contaminée pour avoir simplement fermé les yeux de sa collègue qui venait de mourir », se souvient le Dr Murphy. Il a été l'un des premiers scientifiques à rencontrer le virus alors qu'il travaillait pour le Centre de contrôle des maladies (CDC) à Atlanta (Etats-Unis).

Dans cette unité spécialisée, comme dans les rares laboratoires occidentaux classés « P4 » (protection maximum), les chercheurs n'approchent le virus qu'avec des scaphandres hermétiques, deux paires de gants et ce dans des salles conçues pour éviter toute sortie du virus vers l'extérieur.

Dans le nord de l'Ouganda, où s'est déclenchée l'épidémie, de telles mesures de protection ne sont pas à l'ordre du jour. L'enjeu pour les autorités est de parvenir à faire respecter la quarantaine qui a été instaurée dans la région. Le premier réflexe des habitants de la région risque en effet d'être la fuite pour quitter la zone de l'épidémie avec le risque de transporter le virus avec eux.




par Philippe  Couve (avec AFP)

Article publié le 16/10/2000

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