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Présidentielle 2000

Alpha Blondy : <i>«il faut voter pour le civil Gbagbo»</i>

Le chanteur ivoirien est sorti de son silence pour s'attaquer une fois de plus à la junte militaire de Robert Gueï. Dans une interview à TV5 et CFI, il a appelé les Ivoiriens à voter contre le général et donc «pour le civil Gbagbo, même s'ils ne l'aiment pas ».
«Il faut que les Ivoiriens donnent une bonne leçon à la junte militaire (de Robert Gueï). Sa candidature est démocratiquement illégale. J'ai peur, mais me taire serait de la non assistance à pays en danger». Alpha Blondy, le plus connu des chanteurs ivoiriens, qui avait salué l'arrivée au pouvoir des militaires en décembre 1999, ne mâche pas ses mots pour dénoncer depuis des mois les dérives d'un pouvoir autoritaire qui aspire à s'installer aux commandes de la Côte d'Ivoire. Pour cela il a appelé les Ivoiriens « même s'ils n'aiment pas Gbagbo » à voter dimanche pour le président du FPI. «Il faut voter pour le civil, a-t-il ajouté ; entre civils, on trouvera toujours des solutions».

Pour le chanteur reggae, qui ces dernières semaines a fait l'objet de harcèlements physiques et psychologiques de la part de certains militaires, la candidature du chef de la junte «cautionne les coups d'Etat». Fidèle à son image, il a expliqué l'intervention des militaires ivoiriens par le «syndrome Alassane Ouattara», le leader nordiste du RDR écarté de la présidentielle par la Cour constitutionnelle pour « nationalité douteuse ». Désormais, toute personne portant un nom à consonance nordique est supposé être un allié sinon un membre du parti de l'ancien premier ministre, a-t-il précisé, avant d'ajouter: « Mais moi, je n'appartiens à aucun parti».

Dans une longue interview à RFI, la star internationale du reggae avait déclaré en août dernier qu'il souhaitait «que tous les candidats se présentent». « Ce serait dommage de piper les dés à une période aussi critique que celle que nous vivons aujourd'hui », avait-il précisé, avant d'attaquer le général-président: « Je pense que s'il est candidat, s'il est élu, il sera trahi. Un général quand il donne sa parole, il la respecte. Mesdames et messieurs, un général, ce n'est Alpha Bondy qui peut dire c'est blanc le matin, et dire c'est noir dans la soirée. En Côte d'Ivoire, où il n'y a plus de repères, les querelles politiciennes entre politiciens ivoiriens ont emmené ce coup d'Etat. Alors, ion ne va pas recommencer».



par Elio  Comarin

Article publié le 17/10/2000