Rwanda
Les «médias de la haine» en procès
Le procès des «médias de la haine » s'ouvre devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Trois hommes comparaissent devant les juges. Un dossier techniquement difficile pour le procureur qui devra prouver le lien concret entre la diffusion de messages de haine - sur la radio des Mille Collines et dans le journal Kangura - et le crime de génocide.
Le procès des médias est un exercice de haut vol pour le procureur. Sa charge : convaincre les juges que «par la parole et par la plume», trois accusés ont participé au génocide rwandais de 1994. Avec le procès des médias, se dessine une autre facette du génocide, où il est par nature difficile de faire le lien entre l'idéologie et le crime, en apportant des preuves concrètes.
Dans la ligne de mire : Ferdinand Nahimana. Arrêté en 1996 au Cameroun, cet ancien dirigeant de la Radio Télévision des Mille Collines est considéré comme «l'idéologue» du génocide. Lourd à porter pour ce diplômé de la Sorbonne, qui se présente à ses juges comme un historien. Le second, Jean-Bosco Barayagwiza, est le fondateur de la Coalition pour la Défense de la République, un parti extrémiste issu de la «démocratisation» rwandaise. Il participe, en 1993, à la création de celle nommée «Radio Télé la mort».
Le troisième, Hassan Ngeze est l'ancien rédacteur en chef du journal extrémiste Kangura. Depuis deux ans, il affirme aux juges d'Arusha connaître les auteurs de l'attentat contre l'avion transportant le président Habyarimana. La chute du Falcon présidentiel avait mis le feu aux poudres, le 6 avril 1994.
Les dix commandements du génocide
La production des enregistrements des émissions de Radio Rwanda et de la Radio Télévision des Mille Collines viendront fournir des pièces essentielles pour les juges. Preuves aussi les exemplaires de la revue Kangura, qui s'est particulièrement illustrée avec la publication des «Dix commandements des bahutus», sorte de code de conduite «génocidaire». Près de 70 témoins devraient comparaître à charge, lors de ce procès qui se déroulera durant plusieurs mois devant les juges du tribunal international, basé en Tanzanie.
D'autres noms figurent dans les actes d'accusation. Ceux des animateurs de la sinistre radio : Valérie Bémériki, incarcérée à Kigali, Gaspard Gahigi, Kantano Habimana... Félicien Kabuga, le businessman rwandais, considéré comme le financier du génocide est toujours en fuite, malgré les différents mandats d'arrêt produits par le tribunal. Quant à Georges Ruggiu, il a plaidé coupable d'incitation à commettre le génocide et de crimes contre l'humanité. De nationalité belge, cet ancien animateur de la RTLM devrait témoigner dans l'affaire des médias. Il a été condamné en juin dernier à 12 ans d'emprisonnement.
Le procès des médias semblent être de ceux qui sont «presque joués d'avance», comme le souligne un observateur du tribunal international. Difficile, en effet, pour les juges, sur le plan politique, d'acquitter des hommes que tous accusent, depuis près de six ans. Mais reste au procureur la lourde tâche de prouver qu'ils ont tué, «par la parole et par la plume».
Dans la ligne de mire : Ferdinand Nahimana. Arrêté en 1996 au Cameroun, cet ancien dirigeant de la Radio Télévision des Mille Collines est considéré comme «l'idéologue» du génocide. Lourd à porter pour ce diplômé de la Sorbonne, qui se présente à ses juges comme un historien. Le second, Jean-Bosco Barayagwiza, est le fondateur de la Coalition pour la Défense de la République, un parti extrémiste issu de la «démocratisation» rwandaise. Il participe, en 1993, à la création de celle nommée «Radio Télé la mort».
Le troisième, Hassan Ngeze est l'ancien rédacteur en chef du journal extrémiste Kangura. Depuis deux ans, il affirme aux juges d'Arusha connaître les auteurs de l'attentat contre l'avion transportant le président Habyarimana. La chute du Falcon présidentiel avait mis le feu aux poudres, le 6 avril 1994.
Les dix commandements du génocide
La production des enregistrements des émissions de Radio Rwanda et de la Radio Télévision des Mille Collines viendront fournir des pièces essentielles pour les juges. Preuves aussi les exemplaires de la revue Kangura, qui s'est particulièrement illustrée avec la publication des «Dix commandements des bahutus», sorte de code de conduite «génocidaire». Près de 70 témoins devraient comparaître à charge, lors de ce procès qui se déroulera durant plusieurs mois devant les juges du tribunal international, basé en Tanzanie.
D'autres noms figurent dans les actes d'accusation. Ceux des animateurs de la sinistre radio : Valérie Bémériki, incarcérée à Kigali, Gaspard Gahigi, Kantano Habimana... Félicien Kabuga, le businessman rwandais, considéré comme le financier du génocide est toujours en fuite, malgré les différents mandats d'arrêt produits par le tribunal. Quant à Georges Ruggiu, il a plaidé coupable d'incitation à commettre le génocide et de crimes contre l'humanité. De nationalité belge, cet ancien animateur de la RTLM devrait témoigner dans l'affaire des médias. Il a été condamné en juin dernier à 12 ans d'emprisonnement.
Le procès des médias semblent être de ceux qui sont «presque joués d'avance», comme le souligne un observateur du tribunal international. Difficile, en effet, pour les juges, sur le plan politique, d'acquitter des hommes que tous accusent, depuis près de six ans. Mais reste au procureur la lourde tâche de prouver qu'ils ont tué, «par la parole et par la plume».
par Stéphanie Maupas
Article publié le 23/10/2000