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Transports

Feu vert au 3e aéroport<br>en région parisienne

Le gouvernement français a décidé la construction d'un troisième aéroport international pour faire face à l'accroissement du trafic à Roissy et Orly. Sans que son implantation définitive soit encore arrêtée, cet aéroport devrait se situer dans le nord-est afin de faciliter les liaisons avec les deux autres places parisiennes et les aéroports européens.
Le débat, lancé en 1994, sur la nécessité d'un troisième aéroport en région parisienne a été relancé avec la catastrophe aérienne du concorde le 25 juillet 2000, au cours de laquelle 113 personnes avaient été tuées. La rotation trop rapide des avions sur les pistes encombrées de Roissy avait alors été mise en cause. Cette décision de principe du gouvernement était attendue, reste maintenant à préciser son site d'implantation qui ne devrait pas être définitif avant plusieurs mois et devrait donner lieu à des belles bagarres entre élus locaux et associations de riverains, favorables ou opposés à cette installation «chez eux». En tout état de cause le nouvel aéroport ne sera pas opérationnel avant dix ans.

Déjà, les Verts, membres de la majorité plurielle, ont fait savoir qu'ils étaient opposés à une concentration accrue du trafic en région parisienne, au détriment d'autres aéroports français, et souhaité que la réflexion sur le lieu d'implantation prenne en compte la dimension européenne. Par exemple l'aéroport Bâle-Mulhouse qui dessert trois pays frontaliers. Les Verts souhaitent une modération du trafic aérien et un recours accru au TGV. L'exemple récent d'Air France qui envisage de supprimer ses liaisons aériennes entre Bruxelles et Paris-Roissy au bénéfice d'une liaison TGV ramenée à une durée d'une heure et quart semble leur donner raison. De plus, un aéroport de deuxième importance comme celui de Toulouse (sud-ouest) affiche pour l'an 2000 un palmarès de 1,5 millions de passagers à l'international, en progression de 15% sur 1999.

69 millions de passagers par an

Avec 69 millions de passagers en 1999, la place aéroportuaire de Paris (Roissy et Orly) se place au septième rang mondial et au deuxième rang européen, derrière Londres. Le nombre de passagers a progressé de plus de 8% en un an. Cela représente 708 000 mouvements d'avions, soit une augmentation du trafic de plus de 6% sur 1998 et une moyenne quotidienne de 1 900 atterrissages et décollages. Pendant les pointes de départs en vacances d'été, le trafic peut atteindre 2 200 mouvements d'avions dans la journée dont 1 350 à Roissy. L'aéroport de Roissy accueille en effet une part croissante des vols au départ ou à l'arrivée de Paris avec 44 millions de passagers en 1999 (+13%), contre 25 millions à Orly (+1,6%). En 2000, Roissy devrait atteindre les 49 millions de voyageurs et le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, s'est engagé à limiter leur nombre à 55 millions par an.
L'engorgement des deux aéroports parisiens est la conséquence de la progression de 50% du trafic aérien mondial en dix ans. En Europe, le transport aérien augmente au rythme de 5% à 7% par an, soit un doublement des mouvements d'avions tous les douze ans. La France concentre, à elle seule, un quart du trafic européen et 151 compagnies aériennes desservent régulièrement la capitale française.



par Francine  Quentin

Article publié le 26/10/2000