Réchauffement climatique
180 pays contre l'effet de serre
La conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique s'est ouverte lundi 13 novembre 2000 à La Haye, aux Pays-Bas. 180 pays vont tenter, durant deux semaines, de s'entendre sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Montée des océans de près d'un mètre, tempêtes et pluies en série au Nord, sécheresse et désertification au Sud : voilà les conséquences inquiétantes que pourrait avoir, dans les prochaines décennies, le réchauffement de la planète, dont la source probable est le fameux effet de serre provoqué par les émissions de gaz carbonique (CO2).
C'est pour tenter d'éviter ce bouleversement écologique que s'ouvre, ce lundi 13 novembre 2000 à La Haye, la conférence des Nations unies sur le réchauffement du climat. Huit ans après le sommet de la Terre de Rio, où la communauté internationale s'était saisie du dossier, trois ans après la conférence de Kyoto, voici un nouveau rendez-vous sur la plus grande menace environnementale pesant sur la planète.
180 pays sont réunis durant deux semaines dans la capitale des Pays-Bas pour un véritable défi: se mettre d'accord sur les moyens de mettre en oeuvre les engagements pris à Kyoto. A l'époque, trente-huit pays industrialisés ont promis, à l'échéance 2008-2012, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (les pays en développement n'ayant pas d'engagements chiffrés). Par rapport aux niveaux de 1990, la baisse prévue est de 8% en moyenne pour l'Union européenne, 7% pour les Etats-Unis, et 6% pour le Japon.
L'incertitude présidentielle américaine complique les négociations
Or, comment y parvenir, alors que les contrôles effectués montrent que de nombreux pays, privilégiant leurs propres intérêts, prennent le chemin inverse ? On constate ainsi une hausse de 11% pour les Etats-Unis, de 7% pour le Japon, de 6% pour la France. Seules la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Russie sont dans les normes prévues. Ce qui fait dire au ministre néerlandais de l'environnement, qui préside la conférence, que cette réunion doit déboucher sur «des décisions beaucoup plus difficiles qu'en 1997 à Kyoto», l'accord de Kyoto n'ayant lui-même «été ni plus ni moins qu'un miracle».
Chacun, en effet, a sa recette, le clivage principal mettant face à face l'Europe et les Etats-Unis.
Côté américain, tradition libérale oblige, on fait confiance aux mécanismes du marché. Plutôt que de faire des efforts à l'échelon national, Washington prône l'échange de permis d'émission, c'est-à-dire la possibilité pour des pays à industrie polluante d'acheter des quotas de CO2 à des pays moins pollueurs. De cette façon, selon les Américains, le résultat est globalement le même à l'échelon planétaire. Les Européens n'y sont pas totalement hostiles, mais souhaitent limiter ces échanges à moins de 50% des engagements, de façon à contraindre les pays industrialisés à prendre des mesures internes.
Les négociations s'annoncent d'autant plus ardues que plane toujours l'incertitude sur le résultat de l'élection présidentielle américaine. Le pétrolier Bush est contre la ratification du protocole de Kyoto (toujours en attente), tandis que l'écologiste Gore y est favorable. Mais au delà du nom du président, c'est de toute façon le Congrès qui se prononcera. Et la majorité républicaine refuse, depuis 1997, de donner son feu vert, si les pays en développement continuent d'être exonérés d'obligations. Ces derniers plaident, quant à eux, qu'il leur est difficile de rattraper leur retard économique si on leur applique les normes draconiennes des pays riches. C'est donc, finalement, un match à trois qui va se dérouler durant deux semaines : Etats-Unis, Europe, et pays du Sud vont tenter de concilier leurs intérêts et ceux de la planète.
C'est pour tenter d'éviter ce bouleversement écologique que s'ouvre, ce lundi 13 novembre 2000 à La Haye, la conférence des Nations unies sur le réchauffement du climat. Huit ans après le sommet de la Terre de Rio, où la communauté internationale s'était saisie du dossier, trois ans après la conférence de Kyoto, voici un nouveau rendez-vous sur la plus grande menace environnementale pesant sur la planète.
180 pays sont réunis durant deux semaines dans la capitale des Pays-Bas pour un véritable défi: se mettre d'accord sur les moyens de mettre en oeuvre les engagements pris à Kyoto. A l'époque, trente-huit pays industrialisés ont promis, à l'échéance 2008-2012, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (les pays en développement n'ayant pas d'engagements chiffrés). Par rapport aux niveaux de 1990, la baisse prévue est de 8% en moyenne pour l'Union européenne, 7% pour les Etats-Unis, et 6% pour le Japon.
L'incertitude présidentielle américaine complique les négociations
Or, comment y parvenir, alors que les contrôles effectués montrent que de nombreux pays, privilégiant leurs propres intérêts, prennent le chemin inverse ? On constate ainsi une hausse de 11% pour les Etats-Unis, de 7% pour le Japon, de 6% pour la France. Seules la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Russie sont dans les normes prévues. Ce qui fait dire au ministre néerlandais de l'environnement, qui préside la conférence, que cette réunion doit déboucher sur «des décisions beaucoup plus difficiles qu'en 1997 à Kyoto», l'accord de Kyoto n'ayant lui-même «été ni plus ni moins qu'un miracle».
Chacun, en effet, a sa recette, le clivage principal mettant face à face l'Europe et les Etats-Unis.
Côté américain, tradition libérale oblige, on fait confiance aux mécanismes du marché. Plutôt que de faire des efforts à l'échelon national, Washington prône l'échange de permis d'émission, c'est-à-dire la possibilité pour des pays à industrie polluante d'acheter des quotas de CO2 à des pays moins pollueurs. De cette façon, selon les Américains, le résultat est globalement le même à l'échelon planétaire. Les Européens n'y sont pas totalement hostiles, mais souhaitent limiter ces échanges à moins de 50% des engagements, de façon à contraindre les pays industrialisés à prendre des mesures internes.
Les négociations s'annoncent d'autant plus ardues que plane toujours l'incertitude sur le résultat de l'élection présidentielle américaine. Le pétrolier Bush est contre la ratification du protocole de Kyoto (toujours en attente), tandis que l'écologiste Gore y est favorable. Mais au delà du nom du président, c'est de toute façon le Congrès qui se prononcera. Et la majorité républicaine refuse, depuis 1997, de donner son feu vert, si les pays en développement continuent d'être exonérés d'obligations. Ces derniers plaident, quant à eux, qu'il leur est difficile de rattraper leur retard économique si on leur applique les normes draconiennes des pays riches. C'est donc, finalement, un match à trois qui va se dérouler durant deux semaines : Etats-Unis, Europe, et pays du Sud vont tenter de concilier leurs intérêts et ceux de la planète.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 13/11/2000