Roumanie
Fiche pays
Institutions politiques
Chef de l'Etat : Emil Constantinescu (chrétien-démocrate) depuis 1996.
Premier ministre : Mugur Isarescu depuis 1999.
La Roumanie est une République (populaire de 1947 à 1965, socialiste de 1965 à 1989). Constitution de 1991.
Nature du régime : Parlementaire depuis 1991.
Depuis la révolution de 1989, la Roumanie est revenue à des traditions démocratiques et à un système de partis multiples, avec pas moins de onze formations politiques.
Superficie et situation géographique
Pays de l'ancien bloc d'Europe de l'Est, la Roumanie est limitée au nord par l'Ukraine, à l'est par la Moldavie et la mer Noire, au sud, par la Bulgarie, et à l'ouest par la Serbie et la Hongrie. Superficie : 237 500 km¬.
Capitale et grandes villes
Bucarest : 2 016 131 millions d'habitants.
Autres villes : Constanta (342 264), Timisoara (324 304), Brasov (314 225), Craiova (313 530), Ploiesti (251 348).
Population
23 millions d'habitants : elle vient en deuxième position après la Pologne. .
Minorités : Hongrois (10,5%), essentiellement concentrés en Transylvanie, et les Tsiganes (1%). En outre, on compte plusieurs petites minorités d'origine bulgare (0,4%), polonaise (0,4%), allemande (0,9%), turque, serbe, ruthène, gagaouze, etc.
Religions
Orthodoxes roumains (90%), Catholiques romains (5,1%), Protestants (3,5%), Juifs (quelques milliers). A noter que sur les 365 églises de Bucarest, Ceaucescu en a détruit 19 dont 9 classées monuments historiques.
Langue
Le roumain est la langue officielle de la Roumanie, seul pays latin en Europe de l'Est. Sous le règne du communiste Ceaucescu, la Roumanie pratiquait une politique linguistique ultra-nationaliste et anti-hongroise. C'est ainsi que les centres culturels, les théâtres, l'université et les écoles en langue hongroise avaient été progressivement fermés ; les échanges culturels avec la Hongrie radicalement réduits, et l'emploi des noms hongrois des villages roumains habités par les minorités avait même un temps été interdit. Au moment du changement de régime en 1989, le principal parti politique d'alors, le Front du salut national, condamna la politique des minorités du précédent régime et déclara qu'il réalisera et garantira les droits nationaux individuels et collectifs. En attendant, le roumain est la seule langue utilisée par les députés au Parlement. Les lois ne sont rédigées et promulguées qu'en roumain, seule langue utilisée, par ailleurs, par les tribunaux, et dans l'enseignement. L'enseignement en langue minoritaire n'est pas offert dans l'ensemble du pays. Ce qui explique, par exemple, que depuis la révolution de 1989, de plus en plus d'enfants tsiganes ont cessé de fréquenter l'école et que leur taux d'analphabétisme demeure élevé. D'où, à terme, leur marginalisation sur le marché du travail.
Histoire
Comme tout le monde balkanique, la Roumanie a connu l'influence religieuse et artistique de Byzance. Mais elle est restée latine depuis Trajan, avec un attrait privilégié pour la France.
-XIXe siècle : unification des principautés de Transylvanie et de Moldo-Valachie. En 1881, la Roumanie devient un Royaume (dynastie des Hohenzollern)
-Alliée de la France en 1914-1918 (notamment par hostilité envers la Bulgarie), puis membre de la Petite entente, la Roumanie se rapproche de l'Allemagne (après l'occupation soviétique de la Bessarabie).
-Occupée par l'Armée rouge en 1944, la Roumanie reçoit un régime de type soviétique. Russification de la culture.
-Ceaucescu succède en 1965 à Gheorghiu-Dej. Il met en avant l'intérêt national. L'industrie lourde est privatisée. Déplacement des populations des campagnes. La Roumanie devient l'alliée rebelle de l'URSS et un bon marché économique pour l'Ouest. Le culte de la personnalité se développe envers le Conducator.
-Mais la Roumanie s'est lancée dans l'industrialisation sans disposer des ressources énergétiques suffisantes. Faible productivité du travail. Elle subit de plein fouet les deux chocs pétroliers des années 70. Le nationalisme est exacerbé et plonge le pays dans un isolement total.
-Après 1985, la Roumanie veut ignorer le choc de la perestroïka. La popularité de Gorbatchev aux Etats-Unis contraste avec l'impopularité de Ceaucescu. Les investissements sont sacrifiés à la volonté obsessionnelle d'éliminer l'endettement extérieur.
-Révolution de décembre 1989. En une semaine, le régime est abattu après les manifestations de Timisoara. Le chef de l'Etat roumain, qui a tenté de contrôler la situation en s'adressant à la foule le 21 décembre, est arrêté avec sa femme Elena et excécuté. Le rôle d'Iliescu, de la Securitate, de l'armée, des Soviétiques (Gorbatchev ?) reste ambigü.
1989/2000 : Ion Iliescu président et Petre Roman premier ministre. 1992 : Ion Iliescu réélu président, face à Emil Constantinescu, recteur de l'université de Bucarest. 1996 : candidat de toute l'opposition, le chrétien-démocrate Constantinescu remporte l'élection présidentielle.
Indicateurs économiques (1999)
-PIB : -3, 2%
-Production industrielle : -0, 8%
-Taux de chômage : 11, 5% de la population active
- Exportations de marchandises : 8 505 millions de dollars
- Importations de marchandises : 10 392 millions de dollars
- Balance commerciale : - 1 887 millions de dollars
- Balance des transactions courantes : -3, 8% du PIB
- Dette extérieure brute : 25% du PIB
- Investissements étrangers : 961 millions de dollars
- Commerce. Clients : Allemagne, Italie, France, Turquie, Pays-Bas, Egypte, GB, USA, Inde, Grèce. Fournisseurs : Allemagne, Italie, Russie, France, Corée du sud, USA, Autriche, GB, Hongrie.
- Importantes ressources minières : pétrole, sel, fer, plomb, zinc, cuivre.
- Monnaie : leu, (pluriel lei.)
A lire sur la Roumanieà
- Roumanie : un piège ?
Durandin Catherine. Ed. Hesse, 2000. Dix ans après avoir liquidé de manière violente un régime communiste, la Roumanie semble aujourd'hui être sortie de la scène, mis à part la misère dont témoignent les images des milliers d'enfants laissés pour compte.
- Roumanie multiple : aux paradoxes de l'histoire. Mihai, Carmen. Ed. Autres temps, 2000. Coll. Temps-Mémoire.
En tournant le dos aux clichés des médias occidentaux, l'auteur dévoile peu à peu la Roumanie actuelle, les secrets de sa résistance millénaire.
- Imaginaire culturel et réalité politique dans la Roumanie moderne : le stigmate et l'utopie. Trad. du Roumain Claude Karnoouh avec la collaboration de Mona Antohi. Ed. L'Harmattan, 1999. Coll. Aujourd'hui l'Europe.
Une lecture de la modernité roumaine vue par un historien roumain.
- Journal de Roumanie : la richesse sous les gravats. Camboulives Bernard. Ed. Anako,1999. Coll. Grands témoins L'auteur, historien de formation, parle du présent de ce pays, la période post-Ceaucescu, mais aussi de son histoire et de sa culture.
- La Roumanie du communisme au post-communisme. Bocancea Christian. Ed. L'Harmattan, 1999. Coll. Le monde en transition.
L'après-communisme est devenu une réalité, cependant la Roumanie continue à se chercher politiquement.
- Tsiganes en Roumanie. Houliat Bernard, Schhneck Antoine. Ed. du Rouergue, 1999.
Entre les déshérités et les mafieux, se déploie tout l'univers des Tsiganes, avec des portraits et des histoires vraies.
Chef de l'Etat : Emil Constantinescu (chrétien-démocrate) depuis 1996.
Premier ministre : Mugur Isarescu depuis 1999.
La Roumanie est une République (populaire de 1947 à 1965, socialiste de 1965 à 1989). Constitution de 1991.
Nature du régime : Parlementaire depuis 1991.
Depuis la révolution de 1989, la Roumanie est revenue à des traditions démocratiques et à un système de partis multiples, avec pas moins de onze formations politiques.
Superficie et situation géographique
Pays de l'ancien bloc d'Europe de l'Est, la Roumanie est limitée au nord par l'Ukraine, à l'est par la Moldavie et la mer Noire, au sud, par la Bulgarie, et à l'ouest par la Serbie et la Hongrie. Superficie : 237 500 km¬.
Capitale et grandes villes
Bucarest : 2 016 131 millions d'habitants.
Autres villes : Constanta (342 264), Timisoara (324 304), Brasov (314 225), Craiova (313 530), Ploiesti (251 348).
Population
23 millions d'habitants : elle vient en deuxième position après la Pologne. .
Minorités : Hongrois (10,5%), essentiellement concentrés en Transylvanie, et les Tsiganes (1%). En outre, on compte plusieurs petites minorités d'origine bulgare (0,4%), polonaise (0,4%), allemande (0,9%), turque, serbe, ruthène, gagaouze, etc.
Religions
Orthodoxes roumains (90%), Catholiques romains (5,1%), Protestants (3,5%), Juifs (quelques milliers). A noter que sur les 365 églises de Bucarest, Ceaucescu en a détruit 19 dont 9 classées monuments historiques.
Langue
Le roumain est la langue officielle de la Roumanie, seul pays latin en Europe de l'Est. Sous le règne du communiste Ceaucescu, la Roumanie pratiquait une politique linguistique ultra-nationaliste et anti-hongroise. C'est ainsi que les centres culturels, les théâtres, l'université et les écoles en langue hongroise avaient été progressivement fermés ; les échanges culturels avec la Hongrie radicalement réduits, et l'emploi des noms hongrois des villages roumains habités par les minorités avait même un temps été interdit. Au moment du changement de régime en 1989, le principal parti politique d'alors, le Front du salut national, condamna la politique des minorités du précédent régime et déclara qu'il réalisera et garantira les droits nationaux individuels et collectifs. En attendant, le roumain est la seule langue utilisée par les députés au Parlement. Les lois ne sont rédigées et promulguées qu'en roumain, seule langue utilisée, par ailleurs, par les tribunaux, et dans l'enseignement. L'enseignement en langue minoritaire n'est pas offert dans l'ensemble du pays. Ce qui explique, par exemple, que depuis la révolution de 1989, de plus en plus d'enfants tsiganes ont cessé de fréquenter l'école et que leur taux d'analphabétisme demeure élevé. D'où, à terme, leur marginalisation sur le marché du travail.
Histoire
Comme tout le monde balkanique, la Roumanie a connu l'influence religieuse et artistique de Byzance. Mais elle est restée latine depuis Trajan, avec un attrait privilégié pour la France.
-XIXe siècle : unification des principautés de Transylvanie et de Moldo-Valachie. En 1881, la Roumanie devient un Royaume (dynastie des Hohenzollern)
-Alliée de la France en 1914-1918 (notamment par hostilité envers la Bulgarie), puis membre de la Petite entente, la Roumanie se rapproche de l'Allemagne (après l'occupation soviétique de la Bessarabie).
-Occupée par l'Armée rouge en 1944, la Roumanie reçoit un régime de type soviétique. Russification de la culture.
-Ceaucescu succède en 1965 à Gheorghiu-Dej. Il met en avant l'intérêt national. L'industrie lourde est privatisée. Déplacement des populations des campagnes. La Roumanie devient l'alliée rebelle de l'URSS et un bon marché économique pour l'Ouest. Le culte de la personnalité se développe envers le Conducator.
-Mais la Roumanie s'est lancée dans l'industrialisation sans disposer des ressources énergétiques suffisantes. Faible productivité du travail. Elle subit de plein fouet les deux chocs pétroliers des années 70. Le nationalisme est exacerbé et plonge le pays dans un isolement total.
-Après 1985, la Roumanie veut ignorer le choc de la perestroïka. La popularité de Gorbatchev aux Etats-Unis contraste avec l'impopularité de Ceaucescu. Les investissements sont sacrifiés à la volonté obsessionnelle d'éliminer l'endettement extérieur.
-Révolution de décembre 1989. En une semaine, le régime est abattu après les manifestations de Timisoara. Le chef de l'Etat roumain, qui a tenté de contrôler la situation en s'adressant à la foule le 21 décembre, est arrêté avec sa femme Elena et excécuté. Le rôle d'Iliescu, de la Securitate, de l'armée, des Soviétiques (Gorbatchev ?) reste ambigü.
1989/2000 : Ion Iliescu président et Petre Roman premier ministre. 1992 : Ion Iliescu réélu président, face à Emil Constantinescu, recteur de l'université de Bucarest. 1996 : candidat de toute l'opposition, le chrétien-démocrate Constantinescu remporte l'élection présidentielle.
Indicateurs économiques (1999)
-PIB : -3, 2%
-Production industrielle : -0, 8%
-Taux de chômage : 11, 5% de la population active
- Exportations de marchandises : 8 505 millions de dollars
- Importations de marchandises : 10 392 millions de dollars
- Balance commerciale : - 1 887 millions de dollars
- Balance des transactions courantes : -3, 8% du PIB
- Dette extérieure brute : 25% du PIB
- Investissements étrangers : 961 millions de dollars
- Commerce. Clients : Allemagne, Italie, France, Turquie, Pays-Bas, Egypte, GB, USA, Inde, Grèce. Fournisseurs : Allemagne, Italie, Russie, France, Corée du sud, USA, Autriche, GB, Hongrie.
- Importantes ressources minières : pétrole, sel, fer, plomb, zinc, cuivre.
- Monnaie : leu, (pluriel lei.)
A lire sur la Roumanieà
- Roumanie : un piège ?
Durandin Catherine. Ed. Hesse, 2000. Dix ans après avoir liquidé de manière violente un régime communiste, la Roumanie semble aujourd'hui être sortie de la scène, mis à part la misère dont témoignent les images des milliers d'enfants laissés pour compte.
- Roumanie multiple : aux paradoxes de l'histoire. Mihai, Carmen. Ed. Autres temps, 2000. Coll. Temps-Mémoire.
En tournant le dos aux clichés des médias occidentaux, l'auteur dévoile peu à peu la Roumanie actuelle, les secrets de sa résistance millénaire.
- Imaginaire culturel et réalité politique dans la Roumanie moderne : le stigmate et l'utopie. Trad. du Roumain Claude Karnoouh avec la collaboration de Mona Antohi. Ed. L'Harmattan, 1999. Coll. Aujourd'hui l'Europe.
Une lecture de la modernité roumaine vue par un historien roumain.
- Journal de Roumanie : la richesse sous les gravats. Camboulives Bernard. Ed. Anako,1999. Coll. Grands témoins L'auteur, historien de formation, parle du présent de ce pays, la période post-Ceaucescu, mais aussi de son histoire et de sa culture.
- La Roumanie du communisme au post-communisme. Bocancea Christian. Ed. L'Harmattan, 1999. Coll. Le monde en transition.
L'après-communisme est devenu une réalité, cependant la Roumanie continue à se chercher politiquement.
- Tsiganes en Roumanie. Houliat Bernard, Schhneck Antoine. Ed. du Rouergue, 1999.
Entre les déshérités et les mafieux, se déploie tout l'univers des Tsiganes, avec des portraits et des histoires vraies.
par Pierre DELMAS
Article publié le 24/11/2000