Afrique du Sud
La vidéo de la honte
Indignation et colère en Afrique du sud après la diffusion d'une vidéo montrant six policiers blancs «entraînant» leurs chiens sur des immigrés clandestins noirs. Au-delà du choc provoqué par ces images, le débat s'instaure dans le pays sur la permanence du racisme et les relents d'apartheid au sein des forces de l'ordre, six ans après l'avènement d'une démocratie multiraciale.
La diffusion par la télévision publique sud-africaine SABC d'une vidéo amateur montrant comment des immigrés clandestins noirs ont servi de cobayes à l'entraînement de chiens menés par des policiers blancs a fait l'effet d'une bombe dans l'opinion publique. Dans la demi-heure qui a suivi cette diffusion, mardi à une heure de grande écoute, la télévision a reçu 15 000 appels et ils se poursuivent au rythme de plusieurs centaines par jour. Les titres de la presse sud-africaine reflètent cette émotion tel The Citizen qui parle «d'appâts vivants». La présidente de l'Assemblée nationale Frene Ginwala a présenté au continent africain les excuses de son pays pour les faits ainsi révélés.
La vidéo date de janvier 1998 mais n'est parvenue qu'il y a quelques jours à la SABC. On y voit six policiers blancs de l'unité canine de l'East rand dans la région de Johannesburg, lâchant leurs chiens sur trois Noirs, ajoutant aux morsures les coups et les insultes raciales. Ces policiers, dont les noms ont été rendus publics, ont immédiatement été arrêtés, inculpés de tentative de meurtre et ont comparu jeudi devant un magistrat de Pretoria qui les a placés en détention.
«Poches de racisme»
Cette «bavure» policière, à caractère à l'évidence raciste, n'est pas, selon les défenseurs sud-africains des droits de l'homme, un cas isolé. En avril 1999 un reportage de la BBC avait également montré des violences infligées par la police à des suspects mais les policiers impliqués n'ont été condamnés qu'à des amendes et des peines avec sursis. Toutefois, plusieurs procès pour torture ont déjà été intentés, et gagnés, contre la police. La directrice de l'organisme indépendant chargé de recueillir les plaintes contre la police (ICD), Karen McKenzie, fait état de près d'un millier de violences criminelles en dix-huit mois. Le ministre de la Sécurité Steve Tshwete a lui-même reconnu qu'il ne s'agissait probablement pas d'une exception, déclaration confirmée par des responsables syndicaux de la police sud-africaine.
Cela pose le problème des recrutements dans la police et de la formation des policiers. Depuis 1994, date de la fin du régime d'apartheid, des mesures ont été prises contre la violence policière à caractère raciste et une formation aux droits de l'homme instaurée. Désormais les policiers noirs représentent près de 60% des effectifs mais la hiérarchie intermédiaire reste très largement blanche, de 60% à 65%. De plus le chef national de la police Jackie Selebi évoque la survivance de «poches de racisme» dans la police, notamment dans les unités spécialisées, majoritairement composées de Blancs.
La vidéo date de janvier 1998 mais n'est parvenue qu'il y a quelques jours à la SABC. On y voit six policiers blancs de l'unité canine de l'East rand dans la région de Johannesburg, lâchant leurs chiens sur trois Noirs, ajoutant aux morsures les coups et les insultes raciales. Ces policiers, dont les noms ont été rendus publics, ont immédiatement été arrêtés, inculpés de tentative de meurtre et ont comparu jeudi devant un magistrat de Pretoria qui les a placés en détention.
«Poches de racisme»
Cette «bavure» policière, à caractère à l'évidence raciste, n'est pas, selon les défenseurs sud-africains des droits de l'homme, un cas isolé. En avril 1999 un reportage de la BBC avait également montré des violences infligées par la police à des suspects mais les policiers impliqués n'ont été condamnés qu'à des amendes et des peines avec sursis. Toutefois, plusieurs procès pour torture ont déjà été intentés, et gagnés, contre la police. La directrice de l'organisme indépendant chargé de recueillir les plaintes contre la police (ICD), Karen McKenzie, fait état de près d'un millier de violences criminelles en dix-huit mois. Le ministre de la Sécurité Steve Tshwete a lui-même reconnu qu'il ne s'agissait probablement pas d'une exception, déclaration confirmée par des responsables syndicaux de la police sud-africaine.
Cela pose le problème des recrutements dans la police et de la formation des policiers. Depuis 1994, date de la fin du régime d'apartheid, des mesures ont été prises contre la violence policière à caractère raciste et une formation aux droits de l'homme instaurée. Désormais les policiers noirs représentent près de 60% des effectifs mais la hiérarchie intermédiaire reste très largement blanche, de 60% à 65%. De plus le chef national de la police Jackie Selebi évoque la survivance de «poches de racisme» dans la police, notamment dans les unités spécialisées, majoritairement composées de Blancs.
par Francine Quentin
Article publié le 09/11/2000