Environnement
Galapagos : un trésor mondial mazouté
Une marée noire menace de polluer gravement l'archipel des Galapagos, au large de l'Equateur, après l'échouement d'un cargo près de l'île de San Cristobal. 300 tonnes de fioul risquent de toucher la flore et la faune de ce site exceptionnel.
Si la légende veut que certains îlots des Galapagos renferment toujours les trésors enfouis par les pirates au XVIIème siècle, ce sont bien plus sûrement les merveilles naturelles de la région qui sont aujourd'hui gravement menacées. «C'est une catastrophe», déplore Rodolfo Rendon, le ministre équatorien de l'Environnement, après qu'un navire de ravitaillement, le Jessica, s'est échoué, mardi 16 janvier 2001, à 800 mètres des côtes de San Cristobal, l'une des îles les plus importantes de l'archipel. Probablement «une erreur de l'équipage», selon la direction du Parc national des Galapagos.
Plus de 300 tonnes de fioul se sont échappées des flancs de ce petit pétrolier qui effectuait la liaison entre le port équatorien de Guayaquil et l'archipel, situé à 1 000 km à l'Ouest de l'Equateur. Une cargaison qui paraît infime, comparée aux 221 000 tonnes de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui a provoqué, en 1978, la pire marée noire qu'ait connu la Bretagne. Elle n'en reste pas moins un danger mortel pour l'écosystème très particulier du célèbre archipel, qui abrite des centaines d'espèces préservées des influences extérieures pendant des millénaires.
Un impact durable et profond sur l'environnement
Inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, ce trésor naturel recèle une faune et une flore exceptionnelles, dont les fameuses tortues géantes, au nombre de 10 000, des iguanes marins et terrestres aux formes préhistoriques, 60 000 lions de mer, des otaries, des oiseaux rarissimes comme les fous à pattes bleues, des reptiles et des myriades d'insectes, autant d'espèces pour la plupart uniques au monde.
Déjà, des otaries et des pélicans sont touchés par la nappe d'hydrocarbures qui a commencé à atteindre le littoral. Des centaines de secouristes ont déployé, autour du cargo, des barrages flottants. Ils ont également utilisé du dispersant chimique pour limiter la progression de la nappe de mazout, qui s'étend, par plaques, sur 1 200 km2. Un avion américain Hercules C-130 était attendu lundi 22 janvier à San Cristobal, avec à son bord une dizaine de scientifiques et du matériel de lutte contre la pollution. Tandis que le pompage de la cargaison restant dans les flancs du Jessica, plusieurs centaines de tonnes, était rendu difficile par le roulis, de nombreux volontaires se tenaient prêts, sur les côtes, à des opérations de sauvetage et de nettoyage. A la direction du Parc naturel des Galapagos, on estime que malgré la clémence du temps et le calme relatif de l'océan, les fortes marées attendues en ce début de semaine vont rendre le travail des sauveteurs plus délicat.
Pour l'heure, les conséquences de ce qu'Adolfo Rendon qualifie d'«accident lamentable» restent limitées. Elles constituent toutefois, sinon un désastre, du moins une atteinte grave à l'environnement de l'archipel, ainsi qu'un avertissement douloureux qui conduit le Fonds mondial pour la nature (WWF) à redouter un «impact durable et profond» sur l'écosystème local, et a réclamer la limitation du trafic maritime autour de ce joyau mondial.
Plus de 300 tonnes de fioul se sont échappées des flancs de ce petit pétrolier qui effectuait la liaison entre le port équatorien de Guayaquil et l'archipel, situé à 1 000 km à l'Ouest de l'Equateur. Une cargaison qui paraît infime, comparée aux 221 000 tonnes de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui a provoqué, en 1978, la pire marée noire qu'ait connu la Bretagne. Elle n'en reste pas moins un danger mortel pour l'écosystème très particulier du célèbre archipel, qui abrite des centaines d'espèces préservées des influences extérieures pendant des millénaires.
Un impact durable et profond sur l'environnement
Inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, ce trésor naturel recèle une faune et une flore exceptionnelles, dont les fameuses tortues géantes, au nombre de 10 000, des iguanes marins et terrestres aux formes préhistoriques, 60 000 lions de mer, des otaries, des oiseaux rarissimes comme les fous à pattes bleues, des reptiles et des myriades d'insectes, autant d'espèces pour la plupart uniques au monde.
Déjà, des otaries et des pélicans sont touchés par la nappe d'hydrocarbures qui a commencé à atteindre le littoral. Des centaines de secouristes ont déployé, autour du cargo, des barrages flottants. Ils ont également utilisé du dispersant chimique pour limiter la progression de la nappe de mazout, qui s'étend, par plaques, sur 1 200 km2. Un avion américain Hercules C-130 était attendu lundi 22 janvier à San Cristobal, avec à son bord une dizaine de scientifiques et du matériel de lutte contre la pollution. Tandis que le pompage de la cargaison restant dans les flancs du Jessica, plusieurs centaines de tonnes, était rendu difficile par le roulis, de nombreux volontaires se tenaient prêts, sur les côtes, à des opérations de sauvetage et de nettoyage. A la direction du Parc naturel des Galapagos, on estime que malgré la clémence du temps et le calme relatif de l'océan, les fortes marées attendues en ce début de semaine vont rendre le travail des sauveteurs plus délicat.
Pour l'heure, les conséquences de ce qu'Adolfo Rendon qualifie d'«accident lamentable» restent limitées. Elles constituent toutefois, sinon un désastre, du moins une atteinte grave à l'environnement de l'archipel, ainsi qu'un avertissement douloureux qui conduit le Fonds mondial pour la nature (WWF) à redouter un «impact durable et profond» sur l'écosystème local, et a réclamer la limitation du trafic maritime autour de ce joyau mondial.
par Philippe Quillerier-Lesieur (avec AFP)
Article publié le 22/01/2001