Défense
Poutine montre à Bush les limites à ne pas franchir
Le président russe dit «non» au nouveau projet américain de «guerre des étoiles» et lance un avertissement sur la question de l'élargissement de l'Otan. Poutine entend fixer les «règles du jeu» face à George W.Bush.
De notre correspondant en Russie
Aidé de petites fiches, costume sombre et cravate grise, Vladimir Poutine s'est livré à une mise au point ferme et décidée de la politique étrangère du Kremlin devant un vaste parterre de diplomates russes, prenant de vitesse la toute nouvelle administration américaine: la Russie n'acceptera ni le déploiement du NMD, le fameux bouclier anti-missiles, ni un futur élargissement de l'Otan. Dans l'attente de l'arrivée à Moscou de George Robertson le secrétaire général de l'Alliance atlantique après une tournée en Arménie, Azerbaïdjan et Turkménistan, ce discours de Vladimir Poutine résonne comme un avertissement aux Occidentaux et plus particulièrement aux Américains.
L'aversion des Russes pour le NMD, ce bouclier de missiles anti-missiles en projet et qui est censé protéger le territoire des Etats-Unis des «Etats-voyous» est connu. Moscou estime que la mise en place de ce système contredit le traite antimissile ABM signé en 1972 entre les deux superpuissances nucléaires et, comme le dit Vladimir Poutine, «porterait un préjudice irréparable à l'architecture des relations internationales». George W.Bush est donc prévenu. Le Kremlin n'est pas prêt à céder sur le NMD même si, au demeurant, les moyens de pression russes sur les Etats-Unis sont faibles. A l'heure actuelle, la Russie est incapable financièrement de se lancer dans un projet équivalent ou de multiplier ses missiles balistiques pour mieux démontrer l'inutilité du système américain malgré les informations sur un éventuel doublement du budget militaire russe diffusée sur un site Internet pro-Kremlin. Et les projets de coopération faits aux Européens pour construire un bouclier russo-européen sont pour l'instant restés lettre morte faute de propositions concrètes.
Fixer les limites
L'offensive sur l'élargissement de l'Otan relève de la même rhétorique qui consiste à "fixer les limites" ou peuvent ou non commencer les discussions. Le dernier élargissement de l'Alliance était mal passé en Russie et une éventuelle poursuite de ce mouvement est qualifiée par Vladimir Poutine «d'erronée et d'inacceptable». La Russie s'oppose en particulier à l'élargissement au pays baltes qui amènerait les frontières de l'Alliance atlantique à côtoyer celles de la Fédération russe.
Vladimir Poutine ne ferme cependant pas les portes à toutes discussions. Il ne désespère pas de travailler «ensemble avec la nouvelle administration américaine» sur la question du NMD et il espère continuer à améliorer les relations avec l'Otan après le coup de froid dû aux bombardements sur la Yougoslavie en 1999. Après les premières déclarations empreintes de fermeté de George W.Bush sur la Russie, Vladimir Poutine démontre qu'il peut lui aussi rouler des muscles avant de passer aux discussions.
Aidé de petites fiches, costume sombre et cravate grise, Vladimir Poutine s'est livré à une mise au point ferme et décidée de la politique étrangère du Kremlin devant un vaste parterre de diplomates russes, prenant de vitesse la toute nouvelle administration américaine: la Russie n'acceptera ni le déploiement du NMD, le fameux bouclier anti-missiles, ni un futur élargissement de l'Otan. Dans l'attente de l'arrivée à Moscou de George Robertson le secrétaire général de l'Alliance atlantique après une tournée en Arménie, Azerbaïdjan et Turkménistan, ce discours de Vladimir Poutine résonne comme un avertissement aux Occidentaux et plus particulièrement aux Américains.
L'aversion des Russes pour le NMD, ce bouclier de missiles anti-missiles en projet et qui est censé protéger le territoire des Etats-Unis des «Etats-voyous» est connu. Moscou estime que la mise en place de ce système contredit le traite antimissile ABM signé en 1972 entre les deux superpuissances nucléaires et, comme le dit Vladimir Poutine, «porterait un préjudice irréparable à l'architecture des relations internationales». George W.Bush est donc prévenu. Le Kremlin n'est pas prêt à céder sur le NMD même si, au demeurant, les moyens de pression russes sur les Etats-Unis sont faibles. A l'heure actuelle, la Russie est incapable financièrement de se lancer dans un projet équivalent ou de multiplier ses missiles balistiques pour mieux démontrer l'inutilité du système américain malgré les informations sur un éventuel doublement du budget militaire russe diffusée sur un site Internet pro-Kremlin. Et les projets de coopération faits aux Européens pour construire un bouclier russo-européen sont pour l'instant restés lettre morte faute de propositions concrètes.
Fixer les limites
L'offensive sur l'élargissement de l'Otan relève de la même rhétorique qui consiste à "fixer les limites" ou peuvent ou non commencer les discussions. Le dernier élargissement de l'Alliance était mal passé en Russie et une éventuelle poursuite de ce mouvement est qualifiée par Vladimir Poutine «d'erronée et d'inacceptable». La Russie s'oppose en particulier à l'élargissement au pays baltes qui amènerait les frontières de l'Alliance atlantique à côtoyer celles de la Fédération russe.
Vladimir Poutine ne ferme cependant pas les portes à toutes discussions. Il ne désespère pas de travailler «ensemble avec la nouvelle administration américaine» sur la question du NMD et il espère continuer à améliorer les relations avec l'Otan après le coup de froid dû aux bombardements sur la Yougoslavie en 1999. Après les premières déclarations empreintes de fermeté de George W.Bush sur la Russie, Vladimir Poutine démontre qu'il peut lui aussi rouler des muscles avant de passer aux discussions.
par Nicolas TONEV
Article publié le 27/01/2001