Cinéma
Un cirque, sur un arbre perché...
Alors que le cinéma africain fait la fête au Fespaco, sort sur les écrans français «Circus baobab» de Laurent Chevallier, un road movie franco-guinéen avec la troupe nationale d'art acrobatique de Guinée. Réjouissant.
Après «Au sud du sud», portrait de lµun des plus grands percussionnistes africains, Mamadou Keita, et «l'Enfant noir», Laurent Chevallier retrouve le continent africain. Mais l'a-t-il jamais quitté ? Cette fois, le «Circus Baobab» a pris une dimension qui a dépassé le cinéaste. Au départ l'idée était simple. Il s'agissait de tourner un documentaire sur la première tournée africaine d'un cirque. Mais l'enthousiasme de l'équipe impliquée, l'engouement des autorités guinéennes ont transformé un modeste projet en véritable long métrage.
«Autrefois les hommes ne connaissaient pas le tambour. C'étaient les chimpanzés qui possédaient le tambour»à ainsi débute la légende du singe tambourinaire, selon l'ethnie Bambara, fil conducteur de ce road, autant dire «brousse» movie, tourné en Guinée, par le réalisateur Laurent Chevallier.
L'aventure démarre le 1er mars 2000. Le premier cirque acrobatique aérien africain entame sa tournée guinéenne. De Conakry à N'Zérékoré en passant par Kankan et Labbé, l'on prend tout naturellement place dans cet insolite car scolaire jaune vif, au milieu de la troupe nationale d'art acrobatique de Guinée. La piste est cahotique. La poussière danse. Huit filles et vingt garçons, âgés de 8 à 25 ans, partent pour leur premier voyage. Nous les accompagnons.
Entre documentaire et fiction, «Circus baobab» est un voyage initiatique qui a pour guide l'impassible lieutenant Kabiné Traoré, le directeur de la troupe. A la fois artiste et militaire, ce «qui n'est pas incompatible en Afrique», Kabiné a été dans les années soixante un grand danseur, avec les Ballets de l'Armée au Ballet national Djoliba.
L'art du cirque
C'est lui qui va encadrer la joyeuse troupe, dispensant çà et là quelques leçons de vie. Analphabètes pour la plupart, les jeunes acrobates sortent pour la première fois du giron familial. Au cours du périple qui va durer quelques semaines, Kabiné leur enseignera le «partage», la vie en communauté et la tolérance. Au passage, les acrobates découvrent leur pays, le brouillard et les mystères de la Guinée forestière. La rencontre avec les Nyamakalas, acrobates traditionnels mystiques est saisissante : leurs acrobaties relèvent de la magie.
Etape. Dans le stade où se produit la troupe, le gigantesque baobab de 15 mètres de haut se déploie. Il sert de chapiteau, de piste de cirque. Dans ses branches, les trapézistes s'envolent, virevoltent, planent. Aérien et percutant. Les jeunes sont des «pros», ils ont été formés pendant près de deux ans aux arts du cirque sous l'égide de Pierrot Bidon, le créateur du cirque moderne Archaos. Ils seront prochainement en tournée européenne.
Cet enthousiasme est d'ailleurs communicatif, l'humour et la cocasserie sont présents. L'irrésistible face-à-face avec les chimpanzésà Le sourire n'est jamais loin. Alors qu'à quelques kilomètres du festif baobab se joue le drame de la guerre civile, Laurent Chevallier laisse la parole à l'Afrique, en toute simplicité. L'acrobatie et la magie reprennent le dessus avec pour mot d'ordre : la vie d'abord. C'est peut être cela l'art du cirque.
«Autrefois les hommes ne connaissaient pas le tambour. C'étaient les chimpanzés qui possédaient le tambour»à ainsi débute la légende du singe tambourinaire, selon l'ethnie Bambara, fil conducteur de ce road, autant dire «brousse» movie, tourné en Guinée, par le réalisateur Laurent Chevallier.
L'aventure démarre le 1er mars 2000. Le premier cirque acrobatique aérien africain entame sa tournée guinéenne. De Conakry à N'Zérékoré en passant par Kankan et Labbé, l'on prend tout naturellement place dans cet insolite car scolaire jaune vif, au milieu de la troupe nationale d'art acrobatique de Guinée. La piste est cahotique. La poussière danse. Huit filles et vingt garçons, âgés de 8 à 25 ans, partent pour leur premier voyage. Nous les accompagnons.
Entre documentaire et fiction, «Circus baobab» est un voyage initiatique qui a pour guide l'impassible lieutenant Kabiné Traoré, le directeur de la troupe. A la fois artiste et militaire, ce «qui n'est pas incompatible en Afrique», Kabiné a été dans les années soixante un grand danseur, avec les Ballets de l'Armée au Ballet national Djoliba.
L'art du cirque
C'est lui qui va encadrer la joyeuse troupe, dispensant çà et là quelques leçons de vie. Analphabètes pour la plupart, les jeunes acrobates sortent pour la première fois du giron familial. Au cours du périple qui va durer quelques semaines, Kabiné leur enseignera le «partage», la vie en communauté et la tolérance. Au passage, les acrobates découvrent leur pays, le brouillard et les mystères de la Guinée forestière. La rencontre avec les Nyamakalas, acrobates traditionnels mystiques est saisissante : leurs acrobaties relèvent de la magie.
Etape. Dans le stade où se produit la troupe, le gigantesque baobab de 15 mètres de haut se déploie. Il sert de chapiteau, de piste de cirque. Dans ses branches, les trapézistes s'envolent, virevoltent, planent. Aérien et percutant. Les jeunes sont des «pros», ils ont été formés pendant près de deux ans aux arts du cirque sous l'égide de Pierrot Bidon, le créateur du cirque moderne Archaos. Ils seront prochainement en tournée européenne.
Cet enthousiasme est d'ailleurs communicatif, l'humour et la cocasserie sont présents. L'irrésistible face-à-face avec les chimpanzésà Le sourire n'est jamais loin. Alors qu'à quelques kilomètres du festif baobab se joue le drame de la guerre civile, Laurent Chevallier laisse la parole à l'Afrique, en toute simplicité. L'acrobatie et la magie reprennent le dessus avec pour mot d'ordre : la vie d'abord. C'est peut être cela l'art du cirque.
par Sylvie Berruet
Article publié le 28/02/2001