Drogue
Les cyber-dealers inquiètent l'ONU
L'Organe international de contrôle des stupéfiants se dit préoccupé de l'utilisation accrue de l'Internet dans la vente illicite de substances placées sous contrôle. Des sociétés en ligne ou des pharmacies peu scrupuleuses reçoivent des commandes sur Internet et livrent par la poste dans le monde entier. Les pays n'ont pas encore trouvé la parade.
De notre correspondant à New York
Alors qu'il «chat» sur son PC, Richard, un jeune New-Yorkais, fait part de son mal-être, du stress généré par son travail et son style de vie. Un Internaute compatissant lui envoie alors l'adresse Internet d'un pharmacien basé en Thaïlande qui pourra lui délivrer sans ordonnance du Diazapam, un puissant psychotrope propre à apaiser ses difficultés existentielles. Richard se connecte, commande, paye avec sa carte bancaire internationale. Une semaine plus tard, il reçoit ses médicaments chez lui, sous pli discret, sans risque et pour un prix plutôt modeste. Une scène fictive ? Pas si sûr.
Au milieu de l'année 1999, les Etats-Unis ont attiré l'attention des officiels thaïlandais sur une augmentation brutale du trafic de psychotropes en provenance de chez eux. Il s'agissait essentiellement de produits pharmaceutiques à base de psychotropes et de la codéine. Les fournisseurs faisaient de la publicité sur Internet, et acheminaient les produits par la poste. La police thaïlandaise a remonté la filière, trois vendeurs sont tombés, ce qui a permis la saisie d'importantes quantités de stupéfiants.
Dans son rapport annuel, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) cite ce cas comme un exemple d'une coopération internationale indispensable. L'instance onusienne se dit «préoccupée par l'utilisation accrue de l'Internet pour proposer illicitement à la vente des substances placées sous contrôle». Le développement de la télé-médecine et la prescription par Internet, en coupant le lien entre un médecin et son patient, augmente «considérablement le risque d'erreur et d'abus délibéré» selon l'OICS. Notamment lorsqu'il s'agit de diagnostiquer des troubles psychiatriques ou de prescrire des drogues sur ordonnance.
Les envois banalisés ont peu de chance d'être interceptés
En la matière, les législations nationales divergent totalement. En Australie par exemple, la livraison par la poste de médicaments commandés sur l'Internet est courante, pour autant que les mesures de contrôle sont respectées. D'autres pays interdisent purement et simplement cette méthode. Le problème ne vient donc pas d'Internet, mais de l'utilisation qui en est faite. Ainsi, des pharmacies en ligne peu scrupuleuses fournissent sans ordonnance de médicament qui ne sont normalement pas en vente libre, relève l'OICS. Et ce, dans le monde entier. Certaines sociétés s'en font même une spécialité, allant jusqu'à offrir des ordonnances falsifiées.
Dans le flot du courrier international, ces envois banalisés ont peu de chance d'être interceptés. Les sources de fraude peuvent être variées, le rapport les listes : soit la «cyber-société» n'a pas de licence, soit elle délivre frauduleusement, soit elle fait de la publicité auprès du grand public, soit le produit est livré dans des lettres ou des colis au marquage erroné, histoire d'éviter les contrôles.
Pour mieux circonvenir le problème, l'OICS a réalisé un sondage auprès de différents pays. Sans surprise, il apparaît que la plupart se sont laissés distancés par l'explosion du réseau. Peu d'entre eux ont adopté des législations appropriées. L'OICS «invite tous les gouvernements à examiner leur législation interne afin de voir s'il y a lieu de modifier leurs lois ou règlementations pour prévenir l'usage impropre de l'Internet et les livraisons illicites par voie postale (...)». «Sans une action concertée au niveau international, les efforts nationaux n'auront qu'un impact limité», prévient l'OICS. Problème : la diversité des lois nationales rend très difficile l'adoption de méthodes standards d'enquête et de sanction. L'OICS exhorte donc les gouvernements à coordonner l'activité de leurs services de détection et de répression. De toute urgence.
Alors qu'il «chat» sur son PC, Richard, un jeune New-Yorkais, fait part de son mal-être, du stress généré par son travail et son style de vie. Un Internaute compatissant lui envoie alors l'adresse Internet d'un pharmacien basé en Thaïlande qui pourra lui délivrer sans ordonnance du Diazapam, un puissant psychotrope propre à apaiser ses difficultés existentielles. Richard se connecte, commande, paye avec sa carte bancaire internationale. Une semaine plus tard, il reçoit ses médicaments chez lui, sous pli discret, sans risque et pour un prix plutôt modeste. Une scène fictive ? Pas si sûr.
Au milieu de l'année 1999, les Etats-Unis ont attiré l'attention des officiels thaïlandais sur une augmentation brutale du trafic de psychotropes en provenance de chez eux. Il s'agissait essentiellement de produits pharmaceutiques à base de psychotropes et de la codéine. Les fournisseurs faisaient de la publicité sur Internet, et acheminaient les produits par la poste. La police thaïlandaise a remonté la filière, trois vendeurs sont tombés, ce qui a permis la saisie d'importantes quantités de stupéfiants.
Dans son rapport annuel, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) cite ce cas comme un exemple d'une coopération internationale indispensable. L'instance onusienne se dit «préoccupée par l'utilisation accrue de l'Internet pour proposer illicitement à la vente des substances placées sous contrôle». Le développement de la télé-médecine et la prescription par Internet, en coupant le lien entre un médecin et son patient, augmente «considérablement le risque d'erreur et d'abus délibéré» selon l'OICS. Notamment lorsqu'il s'agit de diagnostiquer des troubles psychiatriques ou de prescrire des drogues sur ordonnance.
Les envois banalisés ont peu de chance d'être interceptés
En la matière, les législations nationales divergent totalement. En Australie par exemple, la livraison par la poste de médicaments commandés sur l'Internet est courante, pour autant que les mesures de contrôle sont respectées. D'autres pays interdisent purement et simplement cette méthode. Le problème ne vient donc pas d'Internet, mais de l'utilisation qui en est faite. Ainsi, des pharmacies en ligne peu scrupuleuses fournissent sans ordonnance de médicament qui ne sont normalement pas en vente libre, relève l'OICS. Et ce, dans le monde entier. Certaines sociétés s'en font même une spécialité, allant jusqu'à offrir des ordonnances falsifiées.
Dans le flot du courrier international, ces envois banalisés ont peu de chance d'être interceptés. Les sources de fraude peuvent être variées, le rapport les listes : soit la «cyber-société» n'a pas de licence, soit elle délivre frauduleusement, soit elle fait de la publicité auprès du grand public, soit le produit est livré dans des lettres ou des colis au marquage erroné, histoire d'éviter les contrôles.
Pour mieux circonvenir le problème, l'OICS a réalisé un sondage auprès de différents pays. Sans surprise, il apparaît que la plupart se sont laissés distancés par l'explosion du réseau. Peu d'entre eux ont adopté des législations appropriées. L'OICS «invite tous les gouvernements à examiner leur législation interne afin de voir s'il y a lieu de modifier leurs lois ou règlementations pour prévenir l'usage impropre de l'Internet et les livraisons illicites par voie postale (...)». «Sans une action concertée au niveau international, les efforts nationaux n'auront qu'un impact limité», prévient l'OICS. Problème : la diversité des lois nationales rend très difficile l'adoption de méthodes standards d'enquête et de sanction. L'OICS exhorte donc les gouvernements à coordonner l'activité de leurs services de détection et de répression. De toute urgence.
par Philippe Bolopion
Article publié le 24/02/2001