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Grande-Bretagne

Fièvre aphteuse, la crise

La réunion du conseil des ministres européens de l'Agriculture s'ouvre alors que les éleveurs britanniques font face à un désastre potentiel, une épizootie de fièvre aphteuse qui s'est déjà déclarée dans neuf endroits à travers le pays, conduisant à l'abattage de milliers de bêtes. Cette nouvelle crise pourrait s'avérer fatale car elle frappe un secteur déjà à genoux.
Les syndicats mécontents du plan de soutien de 250 millions d'euros
Reportage en Grande-Bretagne, à Okehampton, pour RFI, Bruno Daroux, 01/03/2001, 1'22''

De notre correspondante en Grande Bretagne

Consignés à l'intérieur de leurs exploitations, les éleveurs britanniques encore épargnés par la fièvre aphteuse se préparent désormais au pire. Soumis aux strictes lois de quarantaine ils ne peuvent même pas déplacer leurs bêtes pour les mettre à l'abri. Ils ne peuvent qu'attendre en se demandant si le virus qui a déjà frappé une dizaine de fermes finira par les atteindre à leur tour. Si cela arrivait, ils savent combien ce nouveau coup serait dévastateur.

Car, après le séisme de la vache folle, des mois d'inondations, et la récente peste porcine, cette crise pourrait bien être celle de trop. En effet depuis 1996, lorsque les prix se sont mis à chuter rapidement, jusqu'à 30 à 40% pour le boeuf, le mouton et les céréales, et que le gouvernement a révélé que la maladie de la vache folle pouvait se transmettre à l'homme, l'agriculture a en fait sombré dans la pire dépression qu'elle ait connue depuis 60 ans.

Chute des revenus agricoles

Rien que l'an dernier, selon les chiffres d'Eurostat, les revenus agricoles britanniques ont chuté de près de 11% comparé à une hausse de 24% au Danemark et dans presque tous les autres pays européens. Dans les deux dernières années plus de 51 000 fermiers et travailleurs agricoles ont abandonné le métier et tenté de se reconvertir. Pire, en 1999, le désespoir devait conduire 77 éleveurs au suicide.

Si cette épizootie entraîne un nouveau chaos, beaucoup de fermiers pourraient alors décréter qu'ils exercent décidément l'un des pires métiers au monde et partir. Un exode aux lourdes conséquences pour l'avenir des communes rurales. C'est pourquoi le Syndicat national des fermiers a lancé un appel urgent au
gouvernement pour soutenir financièrement un monde agricole exsangue. Car pendant cette seule semaine d'embargo et de fermeture des marchés et abattoirs du pays, la profession va perdre l'équivalent de 510 millions de francs français.





par A Londres, Muriel  Delcroix

Article publié le 26/02/2001