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Mozambique

Inondations : la course contre la montre

Plus de 100 000 personnes sont menacées par les inondations : le Mozambique se livre à une véritable course contre la montre pour échapper aux débordements du fleuve Zambèze dont le niveau a dramatiquement monté ces derniers jours. L'Afrique du Sud doit envoyer une aide militaire et médicale.
«La situation empire de jour en jour, le nombre de personnes sinistrées est passé de 250 000 à 400 000», a affirmé à RFI Joao Zamissa, président de l'Institut des calamités naturelles. La situation est particulièrement critique dans la vallée du Zambèze. Le fleuve a déjà débordé ces derniers jours en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur le bassin du fleuve. Le lit du Zambèze s'étend à certains endroits sur 15 km de large et continue de s'agrandir. La principale cause de ces inondations est le déversement dans les fleuves des eaux pluviales provenant du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe.

Dimanche, le barrage de Cahora Bassa, situé à 500 km en amont du fleuve à l'ouest du pays, a atteint la côte d'alerte et ce nouveau danger guette la population. Selon des responsables des secours, le flot s'écoulant dans ce réservoir est estimé à plus de 13 000 mètres cubes par seconde. Face à la montée des eaux, les autorités vont devoir ouvrir les vannes, ce qui risque d'inonder la vallée.

La plupart des routes étant coupées, il s'agit d'évacuer d'urgence, par voie aérienne, des dizaines de milliers de civils. Le Malawi est également touché par les inondations.

Face à l'urgence de la situation et pour ne pas revivre les tragiques inondations de l'année dernière, où quelque 700 personnes avaient péri, le gouvernement a déjà ordonné à près de 10 000 personnes d'évacuer immédiatement la ville de Marromeu (centre), particulièrement exposée car elle est située en aval du barrage. La ville de Luabo, où vivent quelque 50 000 personnes, est également menacée par les eaux. Le dernier bilan officiel fait état de 41 morts et de plus de 77 000 personnes sans-abri.

Aide sud-africaine

Le gouvernement a donné l'autorisation aux militaires d'employer la force pour permettre les évacuations, au cas où les habitants refuseraient de quitter leurs maisons. L'an dernier, une grande partie des décès a été due à l'ignorance de la population face aux avertissements des autorités d'un danger imminent.

Les autorités et les organisations humanitaires ont annoncé qu'elles mettaient à disposition des vivres et des tentes pour 80 000 personnes.

Maputo a lancé un appel en faveur d'une aide de 30 millions de dollars pour lutter contre les inondations dans les provinces centrales du Zambèze, de Sofala, de Manica et de Tete.

Aussitôt le riche voisin sud-africain a annoncé qu'il allait prêter main forte aux autorités de Maputo, comme il l'avait fait l'année dernière. Pretoria devait envoyer une aide militaire et médicale. L'Afrique du Sud devait fournir cinq hélicoptères, deux avions de transport C130 et un avion Casa destinés à transporter de l'aide humanitaire. Les Sud-africains devaient également acheminer une équipe médicale, de la nourriture et des médicaments. Le coût de cette opération est estimé à environ 750 000 dollars.





par Sylvie  Berruet

Article publié le 26/02/2001