Tourisme
L'Afrique «vend» ses déserts et ses ethnies
Jusqu'à présent, le tourisme, sur le continent africain, se résumait plus ou moins aux plages de Tunisie, du Maroc, du Sénégal et aux réserves animales du Kenya, de Tanzanie ou d'Afrique du sud. Désormais le continent propose aux Européens la richesse de ses déserts et la mosaïque de ses cultures locales. Aux amateurs de vacances hors des sentiers battus, la formule plait, et des pays exclus de la manne des revenus du tourisme commencent à y goûter.
Le Hoggar algérien était, cette année, une destination vedette du Salon du tourisme qui vient de se tenir à Paris. En effet, la mode est aux déserts et, singulièrement, au sud algérien. Environ 4 000 touristes étrangers sont passés par Tamanrasset ces quatre derniers mois et 10 000 sont attendus dans les quelques semaines qui précèdent l'arrivée des grandes chaleurs de mai.
Les voyagistes ont bien perçu la tendance de Français, mais aussi d'Allemands et d'Italiens, encore en nombre limité mais près à y mettre le prix, qui souhaitent des vacances hors du commun, en petits groupes, avec bivouac et randonnée dans les dunes. C'est «l'effet Paris-Dakar». Pour David Dhez, spécialiste des destinations sahariennes chez Terre d'Aventure les candidats aux sensations fortes du désert sont encore retenus par l'absence de vol direct entre Paris et Tamanrasset qui oblige à transiter par Alger, ce que certains redoutent pour des raisons de sécurité. Mais ce handicap devrait être levé d'ici peu.
Le goût récent pour les étendues désertiques bénéficie également à des pays jusqu'à présent à peu près exclus des catalogues des agences de voyage : Mauritanie, Niger, Mali, Libye. La Libye s'est ouverte il y a peu au tourisme avec la levée de l'embargo international. En Mauritanie, le Sahara est accessible aux non-sportifs avec le train du désert qui emprunte la ligne d'exploitation des mines de fer. Le Niger se proclame «destination touristique du 3ème millénaire» pour ses massifs de l'Aïr et du Ténéré. Même l'Egypte propose désormais la découverte de ses régions désertiques les plus éloignées du boulevard à touristes de la vallée du Nil.
Nature et culture
Ces circuits «nature» s'accompagnent de la découverte de la diversité culturelle africaine, Touaregs, Peuls et de leur artisanat. Car la deuxième tendance actuelle du tourisme en Afrique, c'est la «rencontre» avec les différentes ethnies, leur histoire et leur vie quotidienne. Le Bénin, berceau du vodoun, le Cameroun et ses royaumes anciens, la Côte d'Ivoire et ses pays Sénoufo, Baoulé ou Yacouba, s'inscrivent dans cette perspective. Patricia Rodgers du voyagiste Ananta définit le type de clientèle prête à payer plus de 20 000 FF par personne un voyage en Ethiopie : cadre supérieur, la cinquantaine, qui a déjà beaucoup voyagé et visité les grands sites traditionnels du tourisme mondial.
Le développement de ce tourisme en Afrique reste cependant étroitement lié aux conditions de sécurité. Dès qu'un incident se produit dans l'un ou l'autre des pays de la région, la fréquentation s'effondre. De plus, dans les déserts comme dans les villages, il ne s'agit pas d'envisager un tourisme de masse. Les retombées économiques à en attendre sont à l'évidence limitées. Et puis, l'Afrique vient encore loin derrière l'Asie qui reste la destination lointaine préférée des Européens.
Les voyagistes ont bien perçu la tendance de Français, mais aussi d'Allemands et d'Italiens, encore en nombre limité mais près à y mettre le prix, qui souhaitent des vacances hors du commun, en petits groupes, avec bivouac et randonnée dans les dunes. C'est «l'effet Paris-Dakar». Pour David Dhez, spécialiste des destinations sahariennes chez Terre d'Aventure les candidats aux sensations fortes du désert sont encore retenus par l'absence de vol direct entre Paris et Tamanrasset qui oblige à transiter par Alger, ce que certains redoutent pour des raisons de sécurité. Mais ce handicap devrait être levé d'ici peu.
Le goût récent pour les étendues désertiques bénéficie également à des pays jusqu'à présent à peu près exclus des catalogues des agences de voyage : Mauritanie, Niger, Mali, Libye. La Libye s'est ouverte il y a peu au tourisme avec la levée de l'embargo international. En Mauritanie, le Sahara est accessible aux non-sportifs avec le train du désert qui emprunte la ligne d'exploitation des mines de fer. Le Niger se proclame «destination touristique du 3ème millénaire» pour ses massifs de l'Aïr et du Ténéré. Même l'Egypte propose désormais la découverte de ses régions désertiques les plus éloignées du boulevard à touristes de la vallée du Nil.
Nature et culture
Ces circuits «nature» s'accompagnent de la découverte de la diversité culturelle africaine, Touaregs, Peuls et de leur artisanat. Car la deuxième tendance actuelle du tourisme en Afrique, c'est la «rencontre» avec les différentes ethnies, leur histoire et leur vie quotidienne. Le Bénin, berceau du vodoun, le Cameroun et ses royaumes anciens, la Côte d'Ivoire et ses pays Sénoufo, Baoulé ou Yacouba, s'inscrivent dans cette perspective. Patricia Rodgers du voyagiste Ananta définit le type de clientèle prête à payer plus de 20 000 FF par personne un voyage en Ethiopie : cadre supérieur, la cinquantaine, qui a déjà beaucoup voyagé et visité les grands sites traditionnels du tourisme mondial.
Le développement de ce tourisme en Afrique reste cependant étroitement lié aux conditions de sécurité. Dès qu'un incident se produit dans l'un ou l'autre des pays de la région, la fréquentation s'effondre. De plus, dans les déserts comme dans les villages, il ne s'agit pas d'envisager un tourisme de masse. Les retombées économiques à en attendre sont à l'évidence limitées. Et puis, l'Afrique vient encore loin derrière l'Asie qui reste la destination lointaine préférée des Européens.
par Francine Quentin
Article publié le 23/03/2001