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Japon

Démission du Premier ministre

Le premier ministre Yoshiro Mori a annoncé sa démission aux membres de son parti, le PLD. Un constat d'échec alors que l'économie nippone va mal, très mal. La bourse et le yen sont au plus bas tandis que les efforts du gouvernement à relancer la consommation creusent le déficit budgétaire mais échouent à soutenir la croissance. On n'hésite plus, concernant l'avenir économique du Japon, à parler de récession.
La récession n'est plus un mirage


On est bien loin de la fameuse croissance japonaise à deux chiffres, qui, il y a vingt-cinq ans, faisait l'envie du monde entier, pays industrialisés compris. Le Japon se débat depuis une dizaine d'années dans une crise économique dont il ne parvient pas à sortir, alors que les Etats-Unis, et l'Union européenne, plus récemment, y sont parvenus.

La bourse est tombée à son plus bas niveau depuis quinze ans et le yen perd de sa valeur face au dollar depuis 18 mois. La consommation des ménages, inquiets de la situation nouvelle que constitue pour eux le chômage lié aux faillites d'entreprises et aux licenciements, reste faible quels que soient les efforts de relance par la dépense publique. Le gouvernement est également engagé dans un vaste et coûteux plan de sauvetage des banques, engluées par leurs créances douteuses et leur participation non rentables. Résultat le Japon est le pays industrialisé le plus endetté au monde : la dette publique atteint 112% de la richesse nationale annuelle. Le ministre des Finances Kiichi Miyazawa a même estimé que les finances publiques étaient proches de l'effondrement, avant de s'en excuser devant l'intensité des réactions.

Contagion possible

Présentant vendredi un nouveau plan d'urgence pour l'économie le gouvernement n'a guère convaincu. En effet, tous les spécialistes s'accordent à penser que le Japon a besoin de bien davantage que de mesures de circonstances. Le traditionnel protectionnisme nippon permet le maintien d'entreprises peu productives et le secteur financier n'a pas encore achevé sa réforme.
Toutefois, le solde commercial japonais est toujours largement positif même s'il souffre depuis quelques temps du ralentissement américain.

La crise japonaise a évidemment des conséquences sur la politique nationale avec la démission attendue du Premier ministre Yoshiro Mori, dont il ne reste plus qu'à préciser la date. Mais cette situation est également inquiétante pour l'ensemble des pays asiatiques, quand on connaît le rôle de puissance économique régionale du Japon. Par effet boule de neige, la reprise remarquable observée dans les pays touchés par la crise de 1996-97, Philippines, Thaïlande, Corée, Malaisie, Indonésie, pourrait pâtir de la contagion nippone alors que le fléchissement de la croissance américaine est particulièrement sensible dans le secteur de l'informatique. Jusqu'à l'Australie dont le Japon est le premier partenaire commercial.



par Francine  Quentin

Article publié le 10/03/2001