Espionnage
Secrets européens mal gardés
L'un des responsables de la sécurité informatique de la Commission européenne révèle avoir invité les services de renseignements américains à tester la sécurité des systèmes de cryptage européens. A-t-il fait entrer le loup américain dans la bergerie européenne?
Les effectifs de l'ambassade américaine et des services secrets américains présents à Bruxelles sont plus importants que dans aucune autre ville du monde hors des Etats-Unis. A cela, une raison manifeste: la présence du siège de l'OTAN dans la capitale belge. Il existe également des raisons moins avouables qui justifient l'intérêt particulier des services de renseignement américain pour Bruxelles. Première de ces raisons: l'activité de la Commission européenne et son rôle dans les négociations sur le commerce mondiale, dans la définition de normes industrielles et techniques, et sa compétence récente mais encore limité en matière de défense.
Ce que vient de révéler un député européen perspicace (l'Allemand Gerhard Schmid) c'est que le service de renseignement américain en charge des écoutes, la NSA (National Security Agency) a ses entrées officielles au sein des locaux et des systèmes d'information de la Commission. L'information, révélée ce jeudi par le quotidien Libération, émane du chef du bureau chargé du cryptage des communications, l'anglais Desmond Perkins. Ce spécialiste des systèmes de sécurité informatiques était interrogé il y a quelques jours, dans l'indifférence générale, par les membres de la commission temporaire du Parlement européen sur le système d'interception Echelon.
Des remous à la Commission européenne
Evoquant ses relations avec la NSA, maître d'£uvre principal d'un système planétaire d'interception des télécommunications connu sous le nom d'Echelon, Desmond Perkins a avoué: «La NSA vérifie régulièrement nos systèmes pour voir s'ils sont bien verrouillés et s'ils sont correctement utilisés». Lorsqu'on lui demande d'en dire plus sur le sujet, le spécialiste du cryptage précise qu'il a «de la famille qui travaille à la NSA» et s'empresse d'ajouter que les agents de l'agence de renseignement américaine «ne sont pas parvenus en deux semaines à percer les système de cryptage» de la Commission européenne. A ce stade, plusieurs questions se posent légitimement: est-ce à la NSA de vérifier la sécurité des systèmes d'information de la Commission européenne? Si d'aventure la NSA découvrait une faille de sécurité, quel intérêt aurait-elle à le révéler?
L'affaire a attendu trois semaines avant d'être dévoilée par le quotidien Libération, mais elle a auparavant provoqué des remous dans les couloirs feutrés de la Commission européenne. En effet, si l'on en croit différents rapports présentés devant le Parlement européen, depuis la fin de la guerre froide, une grande partie des activités des services de renseignement américains ont été réorientés vers ce que l'on appelle parfois «la guerre économique». Et dans cette optique l'Union européenne figure comme cible principale des Etats-Unis. Ce nouvel épisode ne va sans doute pas inciter les Etats membres déjà réticents à confier leurs informations confidentielles à Bruxelles.
Ce que vient de révéler un député européen perspicace (l'Allemand Gerhard Schmid) c'est que le service de renseignement américain en charge des écoutes, la NSA (National Security Agency) a ses entrées officielles au sein des locaux et des systèmes d'information de la Commission. L'information, révélée ce jeudi par le quotidien Libération, émane du chef du bureau chargé du cryptage des communications, l'anglais Desmond Perkins. Ce spécialiste des systèmes de sécurité informatiques était interrogé il y a quelques jours, dans l'indifférence générale, par les membres de la commission temporaire du Parlement européen sur le système d'interception Echelon.
Des remous à la Commission européenne
Evoquant ses relations avec la NSA, maître d'£uvre principal d'un système planétaire d'interception des télécommunications connu sous le nom d'Echelon, Desmond Perkins a avoué: «La NSA vérifie régulièrement nos systèmes pour voir s'ils sont bien verrouillés et s'ils sont correctement utilisés». Lorsqu'on lui demande d'en dire plus sur le sujet, le spécialiste du cryptage précise qu'il a «de la famille qui travaille à la NSA» et s'empresse d'ajouter que les agents de l'agence de renseignement américaine «ne sont pas parvenus en deux semaines à percer les système de cryptage» de la Commission européenne. A ce stade, plusieurs questions se posent légitimement: est-ce à la NSA de vérifier la sécurité des systèmes d'information de la Commission européenne? Si d'aventure la NSA découvrait une faille de sécurité, quel intérêt aurait-elle à le révéler?
L'affaire a attendu trois semaines avant d'être dévoilée par le quotidien Libération, mais elle a auparavant provoqué des remous dans les couloirs feutrés de la Commission européenne. En effet, si l'on en croit différents rapports présentés devant le Parlement européen, depuis la fin de la guerre froide, une grande partie des activités des services de renseignement américains ont été réorientés vers ce que l'on appelle parfois «la guerre économique». Et dans cette optique l'Union européenne figure comme cible principale des Etats-Unis. Ce nouvel épisode ne va sans doute pas inciter les Etats membres déjà réticents à confier leurs informations confidentielles à Bruxelles.
par Philippe Couve
Article publié le 01/03/2001