Niger
La vérité avant le pardon
Deux ans après l'assassinat d'Ibrahim Baré Maïnassara, quelque 2000 militants de l'opposition nigérienne ont manifesté dimanche pour réclamer une enquête sur les circonstances du meurtre de l'ancien président et demander la levée de l'amnistie qui protège les auteurs du crime.
«C'est un devoir pour l'Afrique, pour le peuple nigérien», a affirmé à RFI Clémence Aïssa Baré, la veuve du président assassiné. L'épouse du dirigeant assassiné, qui ne se trouve pas à Niamey, a commenté la manifestation qui a rassemblé dimanche quelque 2000 militants du RDP, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès. Cette initiative est, selon elle «un moyen de lutte, de pression morale sur les autorités pour obtenir justice».
Les manifestants ont réclamé que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'assassinat de l'ancien dirigeant. Pour l'ex-première dame du Niger, «cette impunité totale et ce flou complet entretenus autour de cet assassinat» suscitent beaucoup de questions au niveau africain et international. «Pourquoi accepte-t-on encore ces crimes politiques ?», s'est-elle interrogée.
Le 9 avril 1999, «IBM», alias Ibrahim Baré Maïnassara, est assassiné à l'aéroport de Niamey. Celui qui avait pris le pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat tombe sous les balles de sa propre garde, dirigée par le commandant Daouda Malam Wanké. Quatre autres membres du cortège présidentiel sont également abattus. Prudent, installé à la tête du pays, Wanké prend le soin en juillet de la même année de faire adopter par la constitution nigérienne une loi amnistiant les auteurs du putsch de 1996, dirigé par «IBM» et de celui d'avril 1999. Les auteurs du putsch et de l'assassinat sont ainsi blanchis par la loi.
«Nul n'est au-dessus des lois»
Il succède à IBM pendant huit mois où il dirige une «junte de transition» avant de remettre le pouvoir aux autorités civiles actuelles, représentées par Mamadou Tandja.
«Nous ne pactiserons jamais avec ceux qui s'opposent à l'ouverture de cette enquête», a déclaré pour sa part Hamid Algabid, le président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), ancien parti au pouvoir et aujourd'hui membre de la Coordination des forces démocratiques (CFD), coalition de l'opposition. «Il faut que triomphent la vérité et la justice. Nous ne sommes pas opposés au pardon mais la vérité doit d'abord être établie», a-t-il poursuivi. Son parti a demandé une révision de la constitution.
Selon cette constitution, un projet de révision constitutionnelle doit être voté à la majorité des + de députés pour être pris en considération. Le RDP ne dispose que de 8 députés sur les 83 que compte l'Assemblée nationale. La famille Maïnassara a demandé dans une lettre au Premier ministre Hama Amadou, d'engager une procédure en faveur de l'abrogation de cette loi d'amnistie.
Pour justifier cette demande, elle s'appuie sur une déclaration faite par le Premier ministre lui-même au lendemain de la mort d'un gendarme, blessé au cours d'une manifestation étudiante. Il avait affirmé que «nul n'est au-dessus des lois». Enfin, pour la famille Maïnassara, l'amnistie n'est valable que si elle s'applique à des personnes jugées coupables des faits qui leur sont reprochés.
Les manifestants ont réclamé que toute la lumière soit faite sur les circonstances de l'assassinat de l'ancien dirigeant. Pour l'ex-première dame du Niger, «cette impunité totale et ce flou complet entretenus autour de cet assassinat» suscitent beaucoup de questions au niveau africain et international. «Pourquoi accepte-t-on encore ces crimes politiques ?», s'est-elle interrogée.
Le 9 avril 1999, «IBM», alias Ibrahim Baré Maïnassara, est assassiné à l'aéroport de Niamey. Celui qui avait pris le pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat tombe sous les balles de sa propre garde, dirigée par le commandant Daouda Malam Wanké. Quatre autres membres du cortège présidentiel sont également abattus. Prudent, installé à la tête du pays, Wanké prend le soin en juillet de la même année de faire adopter par la constitution nigérienne une loi amnistiant les auteurs du putsch de 1996, dirigé par «IBM» et de celui d'avril 1999. Les auteurs du putsch et de l'assassinat sont ainsi blanchis par la loi.
«Nul n'est au-dessus des lois»
Il succède à IBM pendant huit mois où il dirige une «junte de transition» avant de remettre le pouvoir aux autorités civiles actuelles, représentées par Mamadou Tandja.
«Nous ne pactiserons jamais avec ceux qui s'opposent à l'ouverture de cette enquête», a déclaré pour sa part Hamid Algabid, le président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), ancien parti au pouvoir et aujourd'hui membre de la Coordination des forces démocratiques (CFD), coalition de l'opposition. «Il faut que triomphent la vérité et la justice. Nous ne sommes pas opposés au pardon mais la vérité doit d'abord être établie», a-t-il poursuivi. Son parti a demandé une révision de la constitution.
Selon cette constitution, un projet de révision constitutionnelle doit être voté à la majorité des + de députés pour être pris en considération. Le RDP ne dispose que de 8 députés sur les 83 que compte l'Assemblée nationale. La famille Maïnassara a demandé dans une lettre au Premier ministre Hama Amadou, d'engager une procédure en faveur de l'abrogation de cette loi d'amnistie.
Pour justifier cette demande, elle s'appuie sur une déclaration faite par le Premier ministre lui-même au lendemain de la mort d'un gendarme, blessé au cours d'une manifestation étudiante. Il avait affirmé que «nul n'est au-dessus des lois». Enfin, pour la famille Maïnassara, l'amnistie n'est valable que si elle s'applique à des personnes jugées coupables des faits qui leur sont reprochés.
par Sylvie Berruet
Article publié le 09/04/2001