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Football

Tapie revient à l'OM

Le président de l'Olympique de Marseille, Robert Louis-Dreyfus, a annoncé, ce mardi, le retour de Bernard Tapie à l'OM en qualité d'actionnaire «associé» et de responsable de toute la partie sportive du club.
Sept ans après avoir été contraint de quitter Marseille et le football pour cause de corruption, Bernard Tapie, celui qui fut le patron le plus populaire et le plus médiatique du stade-vélodrome revient comme le messie dans un club qui végète en queue de championnat, quatorzième sur dix-huit à cinq journées de la fin.

Balayé d'un revers de la main le passé sulfureux de celui qui fut un des hommes les plus appréciés et en même temps les plus honnis de France : homme d'affaires, repreneur de sociétés en faillite, animateur d'émission de télévision, patron de l'une des plus célèbres marques d'équipements sportifs, président de l'OM, et aussi ministre de la ville.

Oubliées les cinq semaines passées en prison entre le 3 février et le 13 avril 1997 suite au scandale de corruption dans l'affaire Valenciennes-Marseille et à celui des comptes financiers du club. Bernard Tapie ne sera pas Dieu le tout-puissant à l'OM, puisque Robert Louis-Dreyfus demeure au poste de président, mais il aura en charge toute la conduite sportive de l'équipe, domaine dans lequel, et il le reconnaît bien volontiers, l'actuel président a échoué, multipliant les bévues et les erreurs, notamment dans les domaines de l'encadrement et du recrutement.

Objectif : redresser l'Olympique de Marseille

Depuis deux saisons, l'OM est un club comme les autres, peu en rapport avec la réputation que lui octroyèrent ses quatre titres de champion de France consécutifs de 89 à 92, et, plus encore, la coupe d'Europe des clubs champions remportée en 1993 aux dépens du Milan AC, plus haut fait d'armes d'un club français dans une compétition continentale.

C'est précisément à la locomotive de cette époque fastueuse que Robert Louis-Dreyfus a fait appel. Pour ranimer la flamme éteinte dans les tribunes pourtant si chaudes et parfois si turbulentes de l'ancien stade vélodrome complètement rebâti à l'occasion de la Coupe du Monde. Nul doute que le retour aux affaires de l'homme qui continue d'incarner la période la plus faste du club va redonner vie à des supporteurs parmi les plus fidèles de France et pour qui il est demeuré une espèce de «héros», en dépit de toutes les affaires auxquelles Bernard Tapie a été mêlé.

Président du club bleu et blanc de 1986 à 1994, ce dernier avait redonné confiance à la ville et permis à toute une jeunesse de rêver à travers la réussite de l'OM. A Marseille plus que nulle part ailleurs en France, le club de football est le poumon, la respiration d'une ville confrontée à de multiples difficultés et où les passions, pas seulement orales, ont toujours été très vives.

Longtemps hors-jeu, Bernard Tapie venait de refaire surface en tenant le rôle principal de la pièce «Vol au-dessus d'un nid de coucous», faisant salles combles à Paris et en province, puis d'animer un rendez-vous hebdomadaire sur une chaîne de télévision du sud de la France. Au lendemain de ses déboires judiciaires, il avait assuré qu'il en avait fini avec le football, avec la politique etc. Moralité : il ne faut jamais dire jamais.



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 03/04/2001