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Télécommunications

Licenciements massifs chez Ericsson

Ericsson, en publiant des résultats en chute libre, annonce 10 000 suppressions d'emploi dans le monde. Les autres équipementiers, frappés de plein fouet par la chute du marché du téléphone portable, mettent aussi en oeuvre des plans de licenciement.
C'est la triste histoire d'un pari perdu qui secoue la Suède. Depuis le début de l'année, ce fleuron du Royaume du Nord perd de sa superbe. Ses résultats ont été divisés de moitié en un an et l'équipementier perd de plus en plus de part de marchés derrière Nokia et Motorola.

En mars dernier Ericsson avait confié la production de ses portables à une société américaine et annoncé une réduction de ses effectifs. Les Suédois s'étaient préparés à de mauvaises nouvelles : il y aura bien 5 000 suppression d'emplois et les contrats de plus de 7 000 consultants extérieurs ne seront pas renouvelés en Suède.

Au total dans le monde Ericsson va se séparer de 25 000 collaborateurs directs ou sous-traitants pour tenter d'enrayer ses pertes.

Les équipementiers se sont lourdement trompés

Le suédois Ericsson, l'américain Motorola, le français Alcatel, le néerlandais Phillips, la litanie n'en finit pas : tous les géants de la téléphonie mobile coupe à bras raccourcis dans leurs effectifs. Des suppressions d'emplois décidée même par le finlandais Nokia qui affiche pourtant aujourd'hui des résultats meilleurs que prévu. C'est que tous les équipementiers se sont lourdement trompés. Tous ont fait des paris aussi audacieux hier que perdus aujourd'hui.

On pensait que nous changerions de génération d'appareil tous les ans. Cela voulait dire de nouveaux téléphones par millions et des réseaux toujours plus complexes à renouveler. Oui mais voilà, les consommateurs s'avèrent plus fourmis que cigales, méfiant envers le wap, l'internet mobile. Et de leur côté, les opérateurs, lourdement endettés pour obtenir des licences, retardent leurs investissements.

Sans parler de l'effondrement des valeurs technologiques : toutes ces entreprises ont perdu jusqu'à 40 % de leur capitalisation boursière. Et pour couronner le tout, la croissance s'essouffle. Le ralentissement de l'économie mondiale frappe d'abord les secteurs de l'informatique et de la téléphonie et ensuite, les fabricants de semi-conducteurs. Bref, les affaires ne sont pas brillantes et ce sont les salariés qui font les frais.



par Dominique  THIERRY

Article publié le 20/04/2001