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Santé

Contraception: la France adopte l'implant

Un nouveau mode de contraception, déjà expérimenté dans plusieurs pays européens, va être commercialisé en France à partir du 2 mai. Grâce à un implant, les femmes seront protégées trois ans si elles supportent les effets secondaires du traitement.
Un petit bâtonnet de 4 cm sur 2 mm, implanté sous la peau de la face interne de l'un des bras, pourra bientôt remplacer pour les Françaises qui le désirent la pilule ou le stérilet. L'«Implanon», des laboratoires hollandais Organon, a déjà été utilisé par 120¯000 femmes dans neuf pays européens (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Autriche, Allemagne, Belgique, Suisse...) mais aussi en Australie. Avec satisfaction, semble-t-il, puisque pour l'instant aucune des femmes qui y a eu recours n'a eu à subir une grossesse non désirée. L'efficacité annoncée pour ce contraceptif serait donc de 100%.

Autre avantage de l'«Implanon», il commence à agir 24 heures après l'implantation sur une patiente et son effet dure pendant trois ans. Fini la contrainte de la prise quotidienne de la pilule pour celles qui l'utilisaient, avec les aléas consécutifs à d'éventuels oublis. Le petit réservoir de l'«Implanon» diffuse régulièrement de l'étonogestrel, une hormone de type progestérone, qui bloque l'ovulation mais permet aussi de s'opposer à la montée des spermatozoïdes en agissant sur la glaire cervicale dont il modifie la composition.

Au-delà des avantages pratiques, ce mode de contraception semblerait mieux convenir à certaines femmes qui ne supportent pas les différentes pilules associant hormones progestatives et oestrogènes, à celles qui souffrent de problèmes cardio-vasculaires, qui sont accrocs à la cigarettes. Côté effets secondaires (céphalées, tension mammaire, acnée, poids), les femmes qui l'ont testé ne semblent pas globalement avoir été plus incommodées que lorsqu'elles utilisaient la pilule ou le stérilet. Les contre-indications sont, d'autre part, très limitées. Seules les femmes qui souffrent d'une phlébite ou d'une embolie en cours d'évolution, ne peuvent avoir recours à cette forme de contraception. Quand au retrait de l'implant, il peut être effectué à tout moment et ne contrarie pas le retour à la normale des fonctions reproductives. En une semaine, une femme retrouve sa fertilité d'origine.

Efficacité 100%

L'«Implanon» n'aurait-il alors que des avantages par rapport aux autres contraceptifs ? Pas si simple. Si 47 % des femmes qui utilisent cette forme de contraception n'ont noté aucun changement dans leur cycle, un tiers a signalé l'arrêt des règles et 15 % ont mentionné, au contraire, que leurs cycles étaient perturbés par des saignement plus fréquents et plus abondants, voire des hémorragies. Cet inconvénient ayant même poussé certaines femmes à demander le retrait du système. D'autre part, si la France entre aujourd'hui dans le club des pays qui ont adopté ce nouveau mode de contraception, reste à savoir combien de spécialistes seront capables de le mettre en place. Si la pose de l'«Implanon» ne prend, en fait, que quelques minutes sous anesthésie locale (comme le retrait), le geste n'est pourtant pas totalement anodin. Cet implant ne peut être réalisé que par des gynécologues formés ayant des notions de chirurgie. La France n'en compte, pour l'instant, que quelques centaines.

L'«Implanon» n'est pas le premier contraceptif de ce type à arriver sur le marché. Le «Norplant» avait déjà été testé il y a une vingtaine d'années dans certains pays, parmi lesquels la France. Mais il avait vite été abandonné faute d'avoir convaincu un nombre suffisant d'utilisatrices. Sa mise en place était, en effet, beaucoup plus contraignante puisqu'il fallait implanter sous la peau plusieurs bâtonnets. Le produit n'avait donc pas été jusqu'au stade de la commercialisation.



par Valérie  Gas

Article publié le 01/05/2001