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Piratage

Les «hackers» européens réunis aux Pays-Bas

Le monde des pirates informatiques se focalise désormais sur les activités liées à l'Internet. L'Internet Nouvelle Génération, les nouvelles technologies biométriques, la confidentialité sur les réseaux sont au programme de leur congrès européen HAL2001. Objet de toutes les réflexions : les menaces à la liberté qui pèsent sur l'Internet.
Dans la lignée des fameux «Defcon» et «Hope Conference» aux Etats-Unis, quelque deux mille jeunes pirates informatiques européens vont tenir leur congrès, le HAL2001 (Hackers at Large) pendant trois jours du 10 au 12 août aux Pays-Bas sur le campus de l'université de Twente. A la différence des Américains qui le font sur une base annuelle, les «hackers» européens se réunissent seulement une fois tous les quatre ans aux Pays-Bas. Cet événement rassemblera des informaticiens amateurs ou professionnels, des mordus et autre «nerds» dans le cadre d'ateliers, de tables-rondes, de débats ou de déjeuners sur l'herbe. Une rencontre endeuillée cette année par la mort récente d'un des leurs, le pionnier Wau Holland, l'un des fondateurs du fameux «Chaos Computer Club», un groupe d'hacktivistes informatiques allemands qui défraya la chronique dans les années 80.

Contourner la censure sur Internet

Car dans la communauté des «hackers», il y a les «white hats» et les «black hats», comprenez les pirates en chapeaux blancs et ceux en chapeaux noirs. Ces «hackers» ne poursuivent pas tous le même but. Les «white hats» qui cherchent plutôt à braver l'interdit, par simple jeu et pour l'amour du risque sont les purs et durs. Ils respectent l'éthique du «hacking», et son code d'honneur, comme notamment ne jamais menacer ou détruire les infrastructures du réseau. Les autres sont en général des professionnels du piratage ou D.A.O (délinquants assistés par ordinateur) qui volent des secrets (bancaires ou autres) pour les revendre. Si les derniers sont des cybercriminels. Les premiers ou hacktivistes (contraction des mots «hacker» et activiste) sont au contraire des acteurs indispensables au développement planétaire de l'Internet. Bon nombre d'entre eux ont participé à la création du noyau linux et des réseaux P2P (peer-to-peer).

L'Internet du futur, la cryptologie, les technologie de traçabilité et d'authentification, et notamment celles liées à la biométrie figurent à l'ordre du jour de cette édition 2001, mais également les dangers de la censure qui avance à grande vitesse. Leur culture est celle du partage. Le contrôle exercé sur le Net soulève de nombreuses questions parmi les hacktivistes. Certains militants commencent à jouer un rôle politique et revendiquent une vision de l'Internet pour laquelle ils sont prêts à se battre. Un groupe de «hackers» les «Cult of the Dead Cow» comme on peut le lire dans leur manifeste accessible sur le réseau depuis début juillet, a ainsi décidé de lutter contre l'oppression politique sur le réseau. Ils travaillent actuellement à un utilitaire permettant de contourner la censure sur l'Internet. Son nom : «Hacktivismo», un projet de réseau anonyme d'échange d'informations relatives aux violations des droits de l'homme. Ce programme «Hacktivismo» devrait être porté sur les fonds baptismaux dans les mois à venir.



par Myriam  Berber

Article publié le 10/08/2001