Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Education

La France veut plus d'étudiants étrangers

Hubert Védrine et Jack Lang, les ministres des Affaires étrangères et de l'Education nationale, ont annoncé à l'occasion de la neuvième réunion des ambassadeurs, à Paris, des mesures destinées à améliorer l'accueil des étudiants étrangers dans l'Hexagone. Pour conquérir de nouvelles parts sur le marché international de l'enseignement supérieur.
La tendance à la baisse du nombre d'étudiants étrangers en France, constatée depuis 1985, semble aujourd'hui être inversée. Les derniers chiffres sur lesquels Hubert Védrine et Jack Lang se sont appuyés pour présenter un ensemble de mesures communes destinées à encourager les étudiants de tous les pays à poursuivre un cursus d'études supérieures en France, indiquent, en effet, que depuis 1998 la croissance est de nouveau à l'ordre du jour. Avec 140 849 étudiants étrangers inscrits (pour les seules universités) à la rentrée 2000, on notait une progression par rapport à l'année précédente où ils n'étaient que 128 788. Globalement entre 1999 et 2000, la progression a été de 5,9 % et s'est confirmée l'année suivante avec une augmentation de l'effectif de l'ordre de 10 %. Toutes filières confondues, on est passé de 147 996 étudiants en 1998/99 à 159 175 pour 1999/2000 et 173 000 en 2000/2001. Malgré la récente progression, la pourcentage d'étudiants étrangers par rapport au nombre total d'inscrits dans des cursus d'études supérieures reste inférieur à celui de 1985 avec 10 % en 2000/2001 contre 13,6 en 1985/86.

Le plus gros contingent d'étudiants étrangers vient des pays d'Afrique et du Maghreb qui représentent 49,5 % des inscrits devant 28,8 % pour les pays d'Europe. Le Maroc arrive en tête en 2000/2001 avec 21 338 inscrits dans les universités, suivi de l'Algérie 11 997 et de la Tunisie 6 338. Les étudiants originaire d'Amérique sont les moins représentés (7,1 %) derrière ceux d'Asie (14,3 %). Si la part des Européens est en progression puisqu'elle n'était que de 17 % en 1988/89, celle des Asiatiques est en chute (17 % en 1988/89).

Simplifier les procédures

Les premières actions pour essayer d'endiguer la baisse des dix dernières années avaient été engagées en 1998. Notamment grâce à une réforme de la procédure administrative d'accueil avec un «visa étudiant», une plus grande implication au niveau européen sous la houlette de l'ancien ministre de l'Education nationale, Claude Allègre, et la création de l'Agence EduFrance, pour promouvoir l'enseignement supérieur français.

Pour confirmer la reprise constatée depuis cette date, Hubert Védrine et Jack Lang ont décidé la mise en £uvre de plusieurs nouvelles mesures préconisées dans un rapport réalisé par Elie Cohen, Professeur des Universités, pour faire le diagnostic de la situation et proposer un plan d'action. Simplification des procédures, amélioration de l'accueil, meilleure définition de la politique internationale des établissements font partie des axes que les deux ministres ont décidé de privilégier. Les élèves des lycées français à l'étranger vont, par exemple, bénéficier d'une accélération du traitement de leurs dossiers de préinscription, d'un programme spécifique de bourses et de la levée de certaines restrictions qui entraînaient une forte déperdition de candidatures. Sur quelque 5000 dossiers présentés chaque année, on n'enregistrait finalement que 1700 inscriptions définitives.

Un conseil pour l'accueil des étudiants étrangers sera chargé du suivi de la «politique internationale» des établissements. Il devra aussi élaborer une «charte de l'accueil» de ces mêmes étudiants dont l'objectif, défini dans le rapport Cohen, est de «fournir aux établissements et aux étudiants étrangers un référentiel commun». Côté pratique, les ministres vont dans le sens d'une meilleure intégration des étudiants. Ils ont ainsi annoncé une simplification de la procédure des autorisations provisoires de travail qui devrait faciliter leur accès, en cours de cursus, à un emploi. Autre mesure d'incitation à l'inscription dans les universités françaises : la traduction des diplômes sera généralisée «pour facilité leur lisibilité internationale».

Liens utiles
Rapport Cohen
EduFrance



par Valérie  Gas

Article publié le 30/08/2001